Je conviendrai de la justesse de leurs observations & de l’étendue de leurs connoissances, mais je leur répondrai que si mes idées ont choqué la vérité elles n’ont point blessé la vraisemblance, & dès-lors j’aurai eu raison de recourir à des licences nécessaires que les Auteurs les plus distingués se permettent dans des ouvrages bien plus intéressants & bien plus précieux que des Ballets.
M. le prévôt des marchands complimenta sa Majesté, laquelle répondit avec sa bonté naturelle ; et sa Majesté s’étant mise en marche pour monter l’escalier, les prévôts des marchands et échevins passèrent avant sa Majesté, laquelle trouva sur le haut de l’escalier les gardes-du-corps en haie et sous les armes. […] Ils étaient précédés et suivis d’un nombre infini d’instruments, qui jouaient sans cesse des fanfares, en se répondant les uns les autres. […] Le magnifique spectacle de ce séjour, après qu’on aurait remonté le grand escalier, et qu’on aurait aperçu l’illumination du bassin, de l’orangerie, des deux faces du château, et des deux parties des jardins qui y répondent, aurait servi de clôture aux fêtes surprenantes de ce jour tant désiré. […] Ce qui répondait parfaitement à la magnificence de cette illumination, c’était de voir le long des deux quais, sur le Pont-Neuf et le Pont-Royal, des lustres composés chacun d’environ quatre-vingt grosses lumières, suspendus aux mêmes endroits où l’on met ordinairement les lanternes de nuit. […] On avait élevé dans cette allée un superbe corps de bâtiment isolé, de 32 pieds en carré, sur 48 pieds de hauteur, qui répondait exactement aux fenêtres de l’appartement préparé pour Madame la Dauphine.
Il fit sommation à Fanny de se présenter immédiatement à l’Opéra pour y remplir les rôles de son emploi ; on répondit qu’elle n’était pas à Paris et qu’elle devait être à l’étranger. […] Léon Pillet, il aurait ri de pitié. » Me Durmont avait beau jeu ; il répondit en lisant l’engagement signé par Fanny, où il était dit : « Le présent engagement commencera le 1er juin 1841 et finira le 31 mai 1845 ; il sera résiliable à la fin de la première année, à la volonté de l’administration et sans réciprocité.
Le chant si naturel à l’homme, en se développant, a inspiré aux autres hommes qui en ont été frappés, des gestes relatifs aux différents sons dont ce chant était composé : le corps alors s’est agité, les bras se sont ouverts ou fermés, les pieds ont formé des pas lents ou rapides, les traits du visage ont participé à ces mouvements divers, tout le corps a répondu par des positions, des ébranlements, des attitudes aux sons dont l’oreille était affectée : ainsi le chant qui était l’expression d’un sentiment (Voyez Chant) a fait développer une seconde expression qui était dans l’homme qu’on a nommée danse.
Ces danses étaient au reste de trois espèces ; la grave qui répondait à nos danses terre à terre ; la gaie qui avait un grand rapport à nos gavotes légères, à nos passe-pieds, à nos tambourins ; enfin la grave et la gaie mêlées l’une à l’autre, telles que sont nos chacones et nos autres airs de deux ou trois caractères.
Mais la vérité demande ici une petite place contre les suppositions des historiens auxquels je réponds.
Sans être danseur et maitre de ballets, il peut également s’apperçevoir de la confusion qui y régnera, du peu d’expression des exécutans ; il peut, dis-je, sentir si son action est rendue avec chaleur ; si les tableaux en sont assez frappans, si la pantomime est vraie, et si le caractère de la danse répond au caractère du peuple et de la nation quelle doit représenter.
On pourroit m’alléguer encore que le masque sérieux porte un caractère de noblesse ; qu’il ne dérobe point les yeux du danseur, et qu’on peut lire dans leurs regards les mouvemens qui les affectent, je répondrai premiérement, qu’une physionomie qui n’a qu’un caractère, n’est pas une physionomie théatrale ; secondement, que le masque ayant une épaisseur, et résultant d’un moule dont la forme diffère de celle des physionomies qui s’en servent, il est impossible qu’il emboite exactement les traits ; non seulement il grossit la tête et lui fait perdre ses justes proportions, mais il enterre, il étouffe encore les regards.
Sans être Danseur & Maître de Ballets, il peut également s’appercevoir de la confusion qui y régnera, du peu d’expression des exécutans ; il peut, dis-je, sentir si son action est rendue avec chaleur ; si les Tableaux en sont assez frappants ; si la Pantomime est vraie, & si le caractere de la Danse répond au caractere du Peuple & de la Nation qu’elle doit représenter.
« Comment donner une idée, s’écrie Carlo Ritorni, du jeu de la Pallerini, dont le physique et les traits répondaient si exactement aux intentions du Maître voulant peindre une terreur tragique par des images toutes grecques et romaines.
Les bras doivent être souples et décrire une forme arrondie, peu sensible des coudes légèrement tournés en dessus, et qui présentent la saignée vers le côté ; les poignets tournés en contraste avec les coudes, les mains arrondies des doigts sans être serrées ; le pouce et l’index formant une rondeur qui se présente en dessus, et répondant aux coudes maintenus dans un grand état de souplesse.