Saint Eloy en eut avis, mais le danger ne l’empêcha pas d’y retourner à la première fête, doutant si Dieu ne lui avoit pas réservé cette occasion pour répandre son sang pour la justice, afin de ne le point frustrer de la gloire du martyre, à laquelle il osoit aspirer. […] L’exemple de ces malheureux frappés de Dieu, d’une manière éclatante, pour avoir résisté à leur évêque dans ce qu’il fit pour abolir les danses, ne fera-t-il aucune impression sur tant de gens qui osent en prendre la défense, et qui, en conséquence, murmurent contre les pasteurs et les confesseurs qui, animés du même zèle que saint Eloy, s’élèvent comme lui contre un désordre qui, pour être répandu partout et autorisé par une infinité de gens n’en est pas moins dangereux, ni moins condamnable ?
Rien n’est si difficile à ménager que ce qu’on appelle bonne grâce ; c’est au goût à l’employer, et c’est un défaut de courir après elle, et d’en répandre également partout. […] Peut-il espérer d’attendrir et de faire verser des larmes, s’il n’en répand lui-même ?
Rien n’est si difficile à ménager que ce que l’on appelle bonne grace ; c’est au goût à l’employer & c’est un défaut que de courir après elle, & d’en répandre également par-tout. […] Peut-il espérer d’attendrir & de faire verser des larmes, s’il n’en répand lui-même ?
Gardel possède à fond la partie méchanique de son art : mais cet ensemble précieux qui fait le mérite des corps de ballets n’existe plus, lorsque les figurantes s’y associent ; les charmes qu’elles pourroient y répandre, s’évanouissent pour faire place à la confusion et au désordre.
parviendra-t-il à répandre sur un seul de ces visages artificiels les caractères innombrables des passions ? […] Je vois dans les tableaux les plus précieux des Tritons dont les physionomies ne sont point vertes ; j’apperçois des Faunes et des Satyres d’un teint rougeâtre et basané, mais un brun sombre n’est pas répandu également sur tous les traits ; je cherche des physionomies couleur de feu et argent, mais inutilement ; les Démons ont un teint rougeâtre qui emprûnte sa couleur de l’élément qu’ils habitent ; je sens la nature, et je la vois partout ; elle ne se perd point sous l’épaisseur de la couleur, et sous la pésanteur de la grosse brosse ; je distingue la forme de tous les traits ; je les trouve, si vous voulez, hideux, chargés ; tout me paroît outré ; mais tout me montre l’homme, non comme il est, mais comme il peut-être sans choquer la vraisemblance. […] On le suivoit sans peine : il touchoit dans le pathétique ; il faisoit éprouver dans le tragique les mouvemens successifs des passions les plus violentes ; et, si j’ose m’exprimer ainsi, il arrachoit les entrailles du spectateur, il déchiroit son cœur, il perçoit son âme, et lui faisoit répandre des larmes de sang. […] Rien de si gai que lui au contraire, les jours, où il devoit représenter un poète, un artisan, un homme du peuple, un nouvelliste, un petit-maitre ; car cette espèce règne aussi en Angleterre, sous une autre forme, à la vérité, que chez nous : Le génie, différera, si vous le voulez, mais l’expression du ridicule et de l’impertinence est égale : Dans ces sortes de rôles, dis-je, sa physionomie se déployoit avec naïveté ; son âme y étoit toujours répandue ; ses traits laissoient voir à chaque instant de nouveaux sentimens peints avec la plus grande vérité.
Parviendra-t-il à répandre sur un seul de ces visages artificiels les caracteres innombrables des passions ? […] Les masques des Tritons sont verds & argent ; ceux des Démons couleur de feu & argent ; ceux des Faunes, d’un brun noirâtre ; ceux des Vents sont bouffis & dans l’action de quelqu’un qui fait des efforts pour souffler ; tels sont nos masques : voyons présentement en les comparant avec les chefs-d’œuvres de la Peinture s’ils ont quelque ressemblance ; je vois dans les Tableaux les plus précieux, des Tritons dont les physionomies ne sont point vertes ; j’apperçois des Faunes & des Satyres d’un teint rougeâtre & bazanné, mais un brun sombre n’est pas répandu également sur tous les traits ; je cherche des physionomies couleur de feu & argent, mais inutilement ; les Démons ont un teint rougeâtre, qui emprunte sa couleur de l’élément qu’ils habitent ; je sens la nature & je la vois par-tout ; elle ne se perd point sous l’épaisseur de la couleur & sous la pesanteur de la grosse brosse ; je distingue la forme de tous les traits ; je les trouve si vous voulez hideux, chargés, tout me paroît outré ; mais tout me montre l’homme, non comme il est, mais comme il peut être sans choquer la vraisemblance. […] Il est si naturel, son expression a tant de vérité, ses gestes, sa physionomie & ses regards sont si éloquents & si persuasifs, qu’ils mettent au fait de la Scene ceux mêmes qui n’entendent point l’Anglois ; on le suit sans peine ; il touche dans le Pathétique ; il fait éprouver dans le Tragique les mouvements successifs des passions les plus violentes, & si j’ose m’exprimer ainsi, il arrache les entrailles du Spectateur, il déchire son cœur, il perce son ame, & lui fait répandre des larmes de sang. […] Rien de si gai que lui au contraire les jours où il doit représenter un Poëte, un Artisan, un Homme du Peuple, un Nouvelliste, un petit Maître ; car cette espece regne en Angleterre, sous une autre forme à la vérité que chez nous ; le génie différera, si vous le voulez, mais l’expression du ridicule & de l’impertinence est égale ; dans ces sortes de rôles, dis-je, sa physionomie se déploie avec naïveté ; son ame y est toujours répandue ; ses traits sont autant de rideaux qui se tirent adroitement, & qui laissent voir à chaque instant de nouveaux Tableaux peints par le sentiment & la vérité.
La Fable d’Oreste est aussi naturellement liée à cette grande histoire, ses dangers chez les Scythes, la rencontre inopinée qu’il y fait d’Iphigénie, le sang qu’il avait répandu, l’expiation qu’il allait en faire, ses infortunes ; ses fureurs.
C’est l’âme seule qui imprime sur les traits du visage et en caractères énergiques, les sentimens, les affections, les passions, les plaisirs et les peines qu’elle éprouve ; c’est, elle encore qui donne aux muscles de la physionomie ce jeu varié, et ces teintes propres à l’expréssion ; mais cette variété et cette mobilité seroit imparfaite, si les yeux n’y ajoutoient pas le signe de la vérité, et de la ressemblance ; je les comparerai a deux flamheaux faits pour éclairer tous les traits, et y répandre ce clair-obscur qui les distingue, et les fait valoir.
Plusieurs Colons, Quakers et Officiers Anglois sont répandus sur la scène ; les uns jouent, les autres boivent et conversent ensemble, tandis qu’une grande troupe de Nègres et de Négresses travaillent(1).
Ce principe posé, & que la nature démontre tous les jours, il y auroit donc plus de vrai à diversifier les attitudes, à répandre des nuances dans l’expression, & dès-lors l’action Pantomime de chaque Personnage cesseroit d’être monotone.
Tous les sujets qui composent cette académie devraient donc exceller dans le chant, et nous ne devrions trouver entre eux d’autres différences que celles que la nature a pu répandre sur leurs divers organes. […] La scène d’opéra languit, si elle n’est pas débitée ; l’acteur qui ne sait point débiter, quelque bien qu’il chante, en affaiblit l’intérêt et y répand l’ennui. […] L’effort du génie a été d’abord de trouver le chant propre à la langue et au genre : il en est de cette invention comme de presque toutes les autres ; les premiers rayons de lumière que l’inventeur a répandus ont suffi pour éclairer ceux qui sont venus après lui : Lully a fait la découverte ; ce qui sera prouvé à l’article