sont portés à juger de la nature du péché par leurs usages et par leurs coutumes, plutôt que par la malice de la convoitise, il arrive souvent qu’on croit ne devoir blâmer que ce que les gens de son pays et de son temps ont coutume de condamner ; et pareillement ne rien louer et approuver que ce qui est communément approuvé par ceux avec qui l’on est en commerce. » Mais est-ce là une règle bien sûre pour juger sainement des choses et pour se bien conduire ? Et que deviendra en beaucoup d’occasions l’observation de la loi de Dieu, si la coutume (qui est très-souvent contraire) est une règle de conduite ? […] ceux qui vivent dans les règles d’une exacte discipline, afin que leurs prières obtiennent le salut de l’empereur, changeront de conduite pour honorer l’empereur ?
(S) On a fait un art du chant ; c’est-à-dire que des observations sur des voix sonores qui chantaient le plus agréablement, on a composé des règles pour faciliter et perfectionner l’usage de ce don naturel, Voyez Maître à chanter [Article non rédigé] ; mais il paraît par ce qui précède, qu’il y a encore bien des découvertes à faire sur la manière la plus facile et la plus sûre d’acquérir cet art. […] La voix d’ailleurs est un instrument musical dont tous les hommes peuvent se servir sans le secours de maîtres, de principes ou de règles. […] Nos Musiciens en France n’ont consulté que la nature, et voici la division qui leur sert de règle. […] Je dois au surplus avertir que je parle ici, 1° des voix en général : il y en a de plus étendues ; mais c’est le très petit nombre, et les observations dans les arts ne doivent s’arrêter que sur les points généraux : les règles ont des vues universelles, les cas particuliers ne forment que des exceptions sans conséquence. 2° Qu’en fixant diatoniquement l’étendue ordinaire des voix, on les suppose au ton de l’opéra, par exemple. […] Il n’est et ne doit être qu’une agréable imitation de la nature ; ainsi le chant réduit en règles, soumis à des lois, ne peut être qu’un embellissement du son de la voix humaine ; et ce son de la voix n’est et ne doit être que l’expression du sentiment, de la passion, du mouvement de l’âme, que l’art a intention d’imiter : or il n’est point de situation de l’âme que l’organe, tel que la nature l’a donné, ne puisse rendre.
Peut-être me reprocheront-elles encore d’avoir rapproché deux évenemens, dans le vrai peu éloigné mais qu’elles affecteront d’éloigner encore : elles crieront à l’anathême, elles diront que sans respect pour les Anciens, j’ai secoué hardiment les règles dont ils ont fait la base de ces immortels chefs-d’œuvres, que toutes les nations ont constamment pris pour leurs modèles. […] Le choix des mots, la tournure des pensées, la belle élocution, les sentences, les portraits, les récits, les monologues raisonnés, le dialogue ; voilà ce qui est réservé au drame ; il faut donc que le maître de ballets, privé de tous ces secours, sache s’en passer ; qu’il ait l’art de les remplacer par des scenes de situation, par des tableaux frappans, par des coups de théatre bien préparés, mais toujours inattendus, par une action vive, par des grouppes bien dessinés et artistement contrastés, par la pompe du spectacle et par un costume vraisemblable ; telles sont les règles de mon art ; celles du drame sont chargées d’entraves ; loin de m’y assujettir, je dois en éviter de nouvelles, et me mettre au dessus de celles qui n’ont jamais été crées pour la danse. Ces règles qui rétrécissent l’imagination, les auteurs modernes les secoüent journellement ; le célèbre Shakespéar, ce génie brillant de la scène Anglaise, les laissa toujours derrière lui. […] La peinture a des règles de proportion, de contraste, de position, d’opposition, de distribution, d’harmonie ; la danse a les mêmes principes. […] Je ne dois pas être jugé par les mêmes loix qui condamneroient un auteur dramatique ; il n’est aucune règle écrite par un homme de l’art pour la poètique de la danse ; il n’en existe point.
Suivant cet auteur la musique dirige nos sentimens et nos affections ; elle donne de la grace an corps et aux gestes ; elle règle toutes les infléxions de la voix, et les mouvemens de la tête, St. […] Il paroit cependant, que cet art n’étoit point assujetti à des règles certaines, car il arrivoit quelque fois que les deux auteurs n’étoient point d’accord.
Qu’on ne s’y trompe point : la règle est invariable.
Ils n’ont point de lois écrites, de règles constantes, de principes fixes.
J’ai dit dans le courant de mon ouvrage, qu’un ballet étoit un poème ou un drame, et que dans tous les genres, le compositeur devoit s’attacher aux règles de la poétique ; que le ballet dans cette circonstance étoit une représentation d’un sujet quelconque, et qu’il devoit par conséquent avoir un commencement, un milieu et une fin, on une exposition, un noeud et un dénouement. […] J’ai prouvé ailleurs que l’on pouvoit faire une mauvaise tragédie en suivant les règles d’Aristote. C’est à l’esprit, au goût et à l’imagination à embellir ces règles. […] Après avoir suffisament parlé dans le cours de mon ouvrage des principes de la danse, et des règles relatives à la composion des ballets, je vais parcourrir les différens genres que le compositeur peut adopter, si toutefois il veut se varier et plaire. […] J ai fait quelques ballets épisodiques qui ont eu du succès ; ce genre ouvre, pour ainsi dire, la porte a la gaité ; le compositeur délivré des règles sevères, peut suivre toutes les fantaisies de son imagination ; chaque entrée, chaque pas de deux ou de trois, présentent des tableaux de chevalet faits pour plaire, si toutes fois ils sont peints avec vérité ; la danse peut y déployer tous les caractères et tous les genres qu’elle embrasse.
Il n’est que trop ordinaire que dans les festins des noces les règles de la tempérance ne soient pas bien exactement observées, qu’on y chante des chansons mauvaises, et qu’on y tienne des discours indécens ; et quand des jeunes gens viennent à la danse, déjà échauffés par des chansons lubriques qu’ils ont chantées ou entendues, et par les discours très-indécens qu’une infinité de gens ne rougissent pas de tenir à l’occasion du mariage qui se célèbre, combien est-il facile, je dirai même inévitable, qu’ils soient fortement excités à la volupté par la vue des jeunes personnes d’un autre sexe, au milieu desquelles ils se trouvent, et par la très-grande familiarité que la danse leur fait avoir avec elles ? […] « que je paroîtrai ridicule à plusieurs, en faisant observer les règles que je vais vous prescrire par rapport aux noces ; mais si vous me croyez, j’espère que l’avantage que vous en retirerez, vous fera comprendre que je ne vous aurai rien dit que d’utile.
En suivant la règle de l’ancienneté, je nommerai Dauberval, Le Picq, Gallet et Gardel ; leur talens distingués, leurs succès, méritent bien un éloge de ma part ; il est l’expression de la considération que j’ai pour leur mérite. […] Le maître de ballets après avoir approfondi les connoissances du méchanisme de la danse, doit sacrifier tous ses loisirs à l’etude de l’histoire et de la mythologie, se pénétrer de toutes les beautés de la poésie, lire Homère, Virgile, l’Arioste et le Tasse, connoitre enfin les règles que la poètique a établies.
La grande règle est qu’ils naissent du sujet, qu’ils fassent partie de l’action, en un mot qu’on n’y danse pas seulement pour danser. Tout divertissement est plus ou moins estimable, selon qu’il est plus ou moins nécessaire à la marche théâtrale du sujet : quelque agréable qu’il paraisse, il est vicieux et pèche contre la première règle, lorsque l’action peut marcher sans lui, et que la suppression de cette partie ne laisserait point de vide dans l’ensemble de l’ouvrage. Le dernier divertissement, qui pour l’ordinaire termine l’opéra, paraît ne pas devoir être assujetti à cette règle aussi scrupuleusement que tous les autres ; ce n’est qu’une fête, un mariage, un couronnement, etc. qui ne doit avoir que la joie publique pour objet.
&c. mais comme il faut établir une règle générale, à cause des abus qui se glisseraient, si l’on se relâchait en quelque chose, je pense qu’il vaudrait mieux se priver du plaisir d’entendre réciter les vers de ces grands Hommes, afin de remédier plus sûrement à la mal-adresse des Acteurs, & au privilège qu’ont les Dramatiques modernes d’ennuyer le Public. […] Dans un Ouvrage considérable, que j’ai dessein de publier quelque jour, je donnerai des règles sur le Geste dramatique, tant comique que sérieux.