Prendre plaisir à être spectateur ou spectatrice des danses, c’est leur donner une sorte d’approbation, et par là y participer en sa manière. […] Il écrit aussi aux Ephésiens (ch. 5, v. 11.) : Ne prenez point de part aux œuvres infructueuses des ténèbres, mais plutôt condamnez-les. […] Ils trouvent maintenant étrange que vous ne couriez plus avec eux, comme vous faisiez autrefois, à ces assemblées de débauche et d’intempérance, et ils prennent de là sujet de vous charger d’exécrations. […] C’est ce que saint Charles recommandoit aux curés de son diocèse : et tout curé qui néglige de le faire, ne doit-il pas prendre pour lui ces paroles de Dieu dans la prophétie d’Ezéchiel ? […] Si donc un curé, qui a des lumières et du zèle, désire bien sincèrement de s’opposer aux maux sans nombre et très-grands qui naissent des danses, quel parti prendra-t-il ?
Lorsque vous voulez faire un Coupé, supposé que vous le preniez du pied droit en avant, par consequent vous devez avoir le pied gauche devant & le bras droit opposé ; c’est pourquoi en pliant votre demi-coupé, vous étendez ce bras en lui faisant prendre son contour de bas en haut, & sans plier le gauche ; mais lorsque vous glissez le pied gauche devant qui fait la seconde partie de votre coupé, ce bras droit se plie en devant ; ce qui fait la juste opposition du bras au pied. […] D’autres que vous prenez en avant ; c’est qu’ayant étendu le bras en prenant votre demi-coupé, vous le passez avec le même pied, si vous devez tourner ; parce que ce doit être ce bras qui vous serve de guide ou de balancier pour vous faire tourner : c’est pourquoi, regle generale, si vous avez à tourner du côté droit, il faut que le bras droit se plie, parce qu’après il s’étend & donne par son mouvement la facilité au corps de se tourner : ainsi de même quand vous tournez du côté gauche.
Les Jettez sont encore de ces pas qui se font par l’articulation du cou-de-pied : c’est pourquoi il n’y a que les poignets qui agissent : par exemple, vous faites un Jetté du pied droit & un du gauche, en ce que l’on en fait deux de suite, pour la valeur d’un autre pas, les deux emplissant une mesure à deux tems : de sorte qu’en les commençant du droit, vous prenez seulement un petit mouvement des poignets de haut en bas, & les bras demeurent étendus dans le cours du second pas ; mais comme ces deux pas se succedent l’un à l’autre, & que ce sont des mouvemens très-legers, les bras par consequent ne se doivent pas tourmenter. Quand vous faites vos jettez en arriere ; c’est la même chose pour les bras, en observant sur tout d’en prendre les mouvemens avec douceur, pour ne point déranger le haut du corps de cet air gracieux qu’il doit avoir.
Après avoir pris dans les saintes Ecritures des autorités pour la condamnation des danses, j’en ai pris ensuite dans les ouvrages et les sermons des saints docteurs de l’Eglise. Mais que ne font pas encore les personnes qui, remplies de l’esprit du monde, prennent la défense des danses, pour affoiblir l’impression de ce qu’ont dit contre elles ces saints docteurs ? […] C’est, par exemple, dit-il, de penser, lorsqu’on étoit à prendre ce plaisir de la danse, que plusieurs réprouvés brûloient dans l’enfer pour les péchés commis à la danse et à cause des danses ; que plusieurs religieux et personnes de piété étoient à la même heure devant Dieu, chantant ses louanges, et contemplant ses divines perfections ; et que leur temps a été par là bien mieux employé que celui qu’on a mis à danser ; qu’on a fait pitié à la sainte Vierge, aux anges et aux saints, lorsqu’ils ont vu que le cœur s’arrêtoit à ce plaisir si ridicule ; qu’enfin à mesure qu’on y a donné plus de temps, on s’est aussi plus approché de la mort qui mettra fin à tous ces plaisirs. » Je demande maintenant s’il est bien facile et bien ordinaire de s’appliquer, au retour de la danse, à toutes ces considérations, que saint François de Sales croit néanmoins nécessaires pour empêcher les funestes impressions du plaisir qu’on y a cherché et goûté ? […] Voilà pourtant tout ce qu’on peut alléguer d’un saint en faveur de la danse : n’en doit-on pas conclure qu’il faut que ce divertissement soit bien dangereux, pour qu’en semblant le permettre, on se croie obligé de prendre tant de précautions pour empêcher les suites funestes qui en peuvent naître ? […] Et Tertullien nous avertit « qu’on ne sauroit trop prendre de sûretés lorsqu’il s’agit de l’éternité. » Nulla satis magna securitas, ubì periclitatur æternitas.
Cléofas prend un air capable, fait quelques simagrées, et déclare à la veuve que le seul remède à son mal est un mari ! […] Don Gil, se trompant sur le motif de sa gaieté, croit l’instant favorable pour se déclarer, et tombe aux pieds de la veuve en la conjurant de le prendre comme remède, c’est-à-dire comme mari… Mais, patatras ! […] En un clin d’œil, il escamote le professeur de danse, dont il prend le visage et le costume, sans que nul ne se soit aperçu de la substitution. […] s’y prendre de cette façon cavalière ! […] Des Bohémiens traversent le fond du théâtre ; Asmodée a pris leur costume et s’est constitué leur chef de sa propre autorité.
Combien de gens souffrent ou prennent plus facilement, à la faveur des ténèbres, des libertés criminelles qu’ils n’oseroient prendre ou souffrir en plein jour, par un reste de pudeur, ou par la crainte des hommes ? […] Si, comme je viens de le marquer, les ténèbres de la nuit contribuent à donner plus de hardiesse pour prendre ou souffrir des libertés criminelles, cette hardiesse ne doit-elle pas naturellement beaucoup augmenter, lorsqu’étant caché par un masque et sous un habit extraordinaire, on est assuré de n’être pas connu ? Mais la manière de se déguiser la plus dangereuse et la plus criminelle, c’est lorsqu’on change les habits de son sexe pour prendre ceux de l’autre sexe. […] ne prendra point un habit d’homme, ni un homme un habit de femme ; car celui qui le fait est abominable devant Dieu. […] Bossuet a employées contre l’auteur apologiste de la comédie, qui, non content de la permettre en général à tous les chrétiens, n’a pas eu honte d’avancer qu’ils pouvoient prendre ce divertissement.
Je l’ai vu enfin, ce grand personnage, grand de toute la tête plus que moi, beau comme un dieu antique, timide comme une jeune fille, mélancolique et doux, sympathique et charmant à ce point que j’ai peur de me prendre d’amitié sérieuse pour lui sans être payé de retour. […] J’examinai la roche et pris de l’œil mes mesures. […] de Sainte-Fauste m’avait prévenu que je prendrais mes repas dans le logement que l’on me destinait, j’allais prendre congé de mon hôte. « Où allez-vous donc ?
Le second est celui de la résolution que prennent les habitans de la Pensylvanie de donner la liberté à tous leurs esclaves, et de ne garder auprès d’eux que des domestiques libres. […] Il embrasse sa sœur ; elle l’engage à venir dans son logis ; il se décide, il prend les deux enfans dans ses bras et la suit. […] Elle vole vers lui ; Belton prend un extérieur forcé pour répondre aux questions de sa maîtresse ; mais le trouble cruel dont il est agité perce à travers ses actions ; enfin on apperçoit à l’étonnement douloureux de la jeune femme, qu’il lui déclare qu’il faut se séparer. […] L’Indien se debarrasse de son carquois, de son arc ; prend un bouclier et un casse-tête : il donne les mêmes armes à Belton qui jette son epée. […] Zirca les prend dans ses bras, les presse contre son sein et les éleve vers le ciel.
L’Histoire Romaine fait aussi mention que Caton le Censeur prit un Maître à danser à l’âge de 59 ans, pour recorder ses danses. […] Comme je ne prétens rapporter ici que quelques faits historiques, qui concernent les bals de cérémonie, je passe d’Antiochus à Louis XII, qui étant à Milan, se trouva dans un bal, avec les Cardinaux de Narbonne & de Saint-Severin, qui ne firent point de difficulté d’y danser devant Sa Majesté ; parce qu’on ne peut se dispenser d’obéïr à une Dame qui vient vous prendre : on doit du moins se présenter pour faire la révérence avec elle, la remener en sa place, & ensuite aller prendre une autre Dame, pour en faire encore autant ; afin de ne point interrompre l’ordre du bal, & pour ne pas passer pour un homme qui n’a pas l’usage du monde : c’est ce qui a fait dire à Pibrac dans l’un de ses quatrins, N’aille au bal qui n’y voudra danser. […] Monsieur & Madame de Bourgogne ouvrirent le bal par une Courante : ensuite Madame de Bourgogne prit le Roi d’Angleterre pour danser ; lui, la Reine d’Angleterre ; elle, le Roi, qui prit Madame de Bourgogne ; elle prit Monseigneur ; il prit Madame, qui prit Monsieur le Duc de Berri : ainsi successivement tous les Princes & les Princesses du Sang danserent chacun selon son rang. […] Monsieur, & plusieurs Seigneurs & Dames de la Cour vinrent voir cet appareil, pour s’y rafraîchir pendant la pause du bal ; je les suivis aussi : ils prirent seulement quelques grenades, citrons, oranges, & quelques confitures séches ; mais sitôt qu’ils furent sortis, tout fut abandonné à la discrétion du public : tout ce grand appareil fut pillé en moins d’un demi-quart-d’heure, pour ne pas dire dans un moment. […] Déja Minerve s’avance, Son air riant & sa danse Calment mes esprits flotans : Prit-elle un autre langage Pour applaudir au courage Du vainqueur des fiers Titans ?
Sur cette idée que je donne des danses qui se pratiquent ordinairement, il n’y a que l’un de ces deux partis à prendre, ou de dire que cette idée est fausse, et que les danses ne sont pas telles que je les représente ; ou qu’étant telles, elles n’ont rien de dangereux ni de mauvais. Prendre le premier parti, ce seroit aller contre l’évidence ; et je ne crois pas qu’on ose le faire. Prendre le deuxième parti, ce seroit aller contre les principes de la Religion et de la bonne morale, et se rendre l’avocat de la plus mauvaise cause ; or, tout chrétien ne doit-il pas rougir d’être l’apologiste de ce qui ne peut être défendu qu’en s’écartant des vrais principes ? […] N’est-ce pas ordinairement dans la jeunesse qu’elles se font plus vivement sentir, qu’on a moins d’attention à les réprimer, et qu’on en prend moins les moyens ? […] Dieu qui vouloit apprendre aux filles de tous les siècles combien un tel désir est mauvais à ses yeux, et qu’on ne sauroit prendre trop de précautions contre une passion qu’il est facile d’exciter, mais très-difficile de réprimer, quand une fois elle est excitée, permit que Sichem conçût pour elle une passion sans mesure, et que Dina en fut la malheureuse victime.
Enfans de la paix, et de l’abondance, ils furent contraints de prendre la fuite ; ils errèrent longtems, et ne trouvèrent point d’azile. […] Les Grecs imitèrent les Egyptiens ; et les Romains à leur tour prirent les Athéniens pour modèle ; ils héritèrent de leur goût pour les arts et les sciences, de leur inconstance et de leur injustice ; ils les surpassèrent dans l’amour qu’ils eûrent pour les théâtres ; mais la passion qu’ils montrèrent pour la pantomime fut portée jusqu’à l’enthousiasme, et dégénéra insensiblement en frénésie. […] Le publie divisé d’opinions, se réunit pour rendre justice au mérite distingué de Pylade ; et Auguste ne dédaigna pas de prendre intérêt an triomphe bien mérité de cet excellent pantomime. […] Tous ces propos échauffèrent les esprits, et les aigrirent au point qu’on résolut de prendre les armes. […] Les arts prirent encore le fuite pour se dérober à la fureur des peuples barbares, qui ravageoient l’empire, et y répandoient la terreur et la mort ; ils errèrent de climats en climats, et ne trouvèrrent dans leur course ni asile, ni protection, ni secours.