Les « vendredis de danse » ont pris ce pli dangereux de nous offrir, pour nous désennuyer pendant que la danseuse change de costume, le tour du chant.
On ne saurait faire l’énumération de tous les défauts qui prennent leur source dans un mauvais maintien, et que le tems ne peut détruire. […] Il est nécessaire de régler le mouvement de ces exercices par celui de la musique, pris dans le sens du menuet ; lequel doit être joué 22 mesures environ à la minute. […] Cette sissone s’exécute en principes comme toutes les autres sissones qui en dérivent, en tendant la jambe ; elle prend le nom de sissone, de celui du sissonnement de la jambe, qui signifie tendre la jambe ; la sissone qu’on nomme sissone tendue, prend le nom de tendue parce qu’elle se prend en effet tendue, c’est-à-dire sans plier, seulement par le mouvement du coude-pied et d’un lâchement de genou de la jambe sur laquelle on est posé. […] On prend aussi de la jambe qui est devant cette sissone, pour l’exécuter dessous. […] L’entrechat du nombre pair se prend où commencent les pieds étant à une position fermée, telle que la troisième : l’entrechat impair, au contraire, se prend à une position ouverte, et par cette raison perd un tems.
Elle se prit à sourire et, après que nous nous fûmes assises, elle me dit : — Alors on croit donc qu’une Princesse doit toujours être froide et cérémonieuse lorsqu’elle reçoit une étrangère ? […] Pendant une de mes absences, le Roi et la Reine d’Angleterre, qui étaient alors le Prince et la Princesse de Galles, prirent une loge pour voir la petite tragédienne japonaise qui jouait à mon théâtre. […] Pour arriver à temps, nous devions prendre le train le lendemain. […] Lorsque je me levai pour prendre congé de la Princesse, elle m’embrassa et prononça ces mots : — Si jamais je viens à Paris, j’irai vous voir à votre atelier.
Un tel maître de ballets, Monsieur, doit abandonner la scène, et prendre un état qui n’exige que la routine des mouvemens méchaniques. […] Il n’y a pas d’état plus fatiguant au moral et au physique que celui de maître de ballets ; ils doit régler et donner les pas ; il doit les faire, et si on ne les prend point au premier coup-d’oeil, il est obligé de les recommencer plusieurs fois ; lorsque le pas est saisi, il doit s’occuper d’un autre enchainement pour arriver au dessin ou à la figure qu’il imagine ; mais lorsqu’il quitte les formes symétriques, pour peindre celles que l’on nomme irrégulières, les combinaisons deviennent plus difficiles. […] Si Agamemnon, Clitemnestre, Achille et Iphigenie se trouvent en scène, voilà quatre rôles à enseigner ; chacun des acteurs à un intétêt séparé, des sentimens opposés, des vues différentes ; chacun d’eux doit avoir le caractère de la passion qui l’agite ; il faut donc que le maître de ballets se pénétre de la situation intérieure de ces quatre personnages ; il faut qu’il les représente tous, qu’il fasse les gestes qu’ils doivent imiter, que sa physionomie s’enflamme au dégré juste des sensations que chacun d’eux éprouve ; il doit prendre le maintien, saisir l’âge et le sexe de ces quatre acteurs ; les emportemens d’Achille, la fierté d’Agamemnon, le trouble la douleur et les éclats de l’amour maternel ; l’obéissance ; et la candeur d’Iphigénie prête à être sacrifiée. D’après cette esquisse, vous devez être convaincu, Monsieur, que le maître de ballets toujours en agitation ne peut composer assis et le crayon à la main ; ce n’est point un petit tableau de fantasie que le peintre doit offrir, c’est un tableau d’histoire ; tout doit y être grand, expressif et majestueux et entrainer le public a celle illusion vive qui lui fait prendre la chose imitée pour la nature même.
Vers le milieu de cette fête, Didon, Enée, Jarbe et Ascagne s’y réunissent ; ce pas de quatre bien plus rempli d’intérêt et d’action que de danse, éclaire les soupçons qu’Jarbe a conçus, et, quelques précautions que puissent prendre Didon et Enée pour se contraindre, les éteincelles de leur passion n’échappent point à l’œil pénétrant du Prince Maure. […] Cette chasse devant être l’instant de la défaite de Didon et du triomphe d’Enée, Junon, Vénus, l’Amour et l’Hymen prennent, ensemble des moyens pour conduire la Reine de Carthage dans le piège qu’ils veulent lui tendre. […] Les chasseurs effrayés prennent la fuite ; on les voit courir sur leurs chevaux épouvantés. […] Les Maures sont terrassés et vaincus ; les uns prennent la fuite, ceux-ci payent de leur vie, l’excès de leur témérité, tandis que ceux-là, foulés aux pieds des vainqueurs et prêts à recevoir la mort, implorent leur clémence, et leur générosité.
Si tu te plains de ma brièveté (ce qui sera un éloge) prends-t-en à mes dix-huit ans.
.° que le monde est aujourd’hui si corrompu, que souvent on ne rougit pas de prendre ou de souffrir en public des libertés très criminelles, dont plusieurs de ceux qui en sont témoins ne font que rire et plaisanter, tandis qu’ils devroient en témoigner leur indignation et les condamner hautement.
Cest pourquoy ie me suis resolu le donnant aux yeux & iugement de tous, de le pouruoir d’une puissante protection, par l’offre que i’en fais a vostre Grandeur, assuré que l’affection quelle a tesmoigné auoir a son subiect par la perfection quelle sen est acquise, ne la pourroit rendre que fauourable a vne ambition qui a pris pour obiect l’vtilité d’un public & laquelle ie desire passionnement (Monseignevr) estre suiuie d’une occasion ou mon affection & ma vie se portent ensemble pour marque que ie m’estime né pour mourir De Vostre Grandeur Le tres humble & tres obeissant seruiteur, F.
Aussi, Mme Stichel, maîtresse de ballet, a-t-elle pris le parti fort judicieux de ne pas utiliser cette musique parisienne du siècle passé pour en tirer quelque variante de Shéhérazade, ou bien quelque autre plagiat exotique.
Au sortir de ce Lieu charmant, Qui semble d’une enchantement, On passa dans l’Orangerie, Ou la même Galanterie Avait fait, de Feuillages vers, Mieux qu’on ne peut le dire en Vers, Ni par le plus grand préambule, Théâtre, Salle et Vestibule ; Où la Comédie et le Bal, Et même un Cadeau tout royal, Avec des Concerts magnifiques Qu’on prit pour Concerts Angéliques, Extasièrent les cinq Sens De ces illustres Assistants.
Cette étude le déterminera toujours à en faire un beau choix ; ces peintures dailleurs pouvant être tour à tour historiques, poètiques, critiques, allégoriques et morales, il ne peut se dispenser de prendre des modèles dans tous les rangs, dans tous les états, dans toutes les conditions. […] Veut-il peindre, par exemple, la jalousie, et tous les mouvemens de fureur et de désespoir qui la suivent, qu’il prenne pour modèle un homme dont la férocité et la brutalité naturelle soit corrigée par l’éducation ; un porte-faix seroit dans son genre un modèle aussi vrai, mais il ne seroit pas si beau ; le bâton dans ses mains suppléeroit au défaut d’expression ; et cette imitation, quoique prise dans la nature, révolteroit l’humanité, et ne traceroit que le tableau choquant de ses imperfections. […] et nos compositions seront belles : renonçons à l’art, s’il n’emprûnte ses traits, s’il ne se pare de sa simplicité ; il n’est séduisant qu’autant qu’il se déguise, et il ne triomphe véritablement que lorsqu’il est méconnu, et qu’on le prend pour elle. […] non, Certes ; mais on prendra pour le tableau tranquille, un Apollon proportionné aux différentes parties de la machine ; un jeune homme de quinze ans, que l’on habillera de même que le véritable Apollon : il descendra du Parnasse, et, à l’aide des ailes de la décoration, on l’escamotera, pour ainsi dire, en substituant à sa place la taille élégante, et le talent supérieur. […] Voilà, Monsieur, l’illusion que produit le théatre, lorsque toutes les parties en sont d’accord, et que les artistes prennent la nature pour leur guide et leur modèle.