Je ne crois pas qu’un Poëte puisse mieux exprimer un pareil sujet. […] La principale fin du Poëte est d’imiter les mœurs & les actions des hommes. […] Ovide, tout Poëte qu’il est, dit que Vénus, cette Déesse que la plume des Auteurs a rendue si célébre, seroit encore dans le fond des eaux, si le pinceau d’Appellès ne l’avoit fait connoître ; desorte qu’à cet égard si la Poésie a publié les beautez de Vénus, la Peinture en avoit tracé la figure & le caractere. […] Ce qu’on veut appeller partie matérielle dans la Peinture, n’est autre chose que l’exécution de la partie spirituelle qu’on lui accorde, & qui est proprement l’effet de la pensée du Peintre, comme la déclamation est l’effet de la pensée du Poëte, dont la plume, l’encre & le papier sont les effets matériels de la Poésie. […] Y a-t-il un Poëte qui vous représente plus agréablement les amours de Jupiter pour, Danaé & pour Léda, que les deux tableaux que le Corege a fait à Rome, & dont M.
Si je refuse le titre de ballet à toutes ces fétes ; si la plupart des danses de l’opéra quelqu’agréables qu’elles me paroissent, ne se présentent pas à mes yeux avec les traits distingués du ballet, c’est moins la faute du célèbre maître qui les compose que celle des poètes. […] Il seroit, peut être avantageux, Monsieur, aux auteurs de secouer un peu le joug, et de diminuer la gêne, si toutefois ils avoient la sagesse de ne pas abuser de la liberté, et d’éviter les piéges qu’elle tend à l’imagination ; piéges dangereux dont les poètes Anglais les plus célèbres n’ont pas eu la force de se garantir.
Le poète Frédéric Rückert nota ces accès de folie dans un recueil qu’il publia sous le titre d’Un hiver à Berlin. […] Il appartient, dit-il, à une génération qui honorait les poètes par-dessus tout, tandis qu’à présent une ballerine est fêtée plus que les grands génies. […] La pensée du poète s’élève. […] Le poète crie son affection à Venise déchue et lui promet un avenir meilleur. […] Ce fut le grand poète national, Grillparzer, enfant de Vienne comme Fanny, qui essaya de la retenir.
[15] Les plus grands artistes, soit peintres, soit poètes, ou musiciens, se sont bien gardés de confondre le caractère et l’expression des divers personnages ; ils se sont toujours attachés à la distinction ces genres. […] II était musicien, poète, mécanicien, géomètre, mathématicien, architecte, ingénieur hydraulique, excellent dans l’art de modeler les figures et l’un des plus grands peintres dont s’honore l’Italie. […] Dorat a fait avec justice l’éloge de la danse, de la pantomime et du ballet, où : « Là pour nous enchanter tout est mis en usage, « Tout prend un corps, une âme, un esprit, un visage. » Le poète a rendu hommage à l’art choréographique des Noverre, des Dauberval et des Gardel, dont l’origine, ainsi que celle des Opéras et des spectacles, se doit à Bergonce de Botta, gentilhomme de Lombardie, qui signala son goût par une fête éclatante qu’il prépara dans Tortone pour Galeas, duc de Milan, et pour Isabelle d’Aragon, sa nouvelle épouse.
Les Poètes, qui étaient les seuls Généalogistes de ces temps reculés, lui eurent bientôt trouvé une origine illustre ; et les Magistrats pour exciter la vertu par des exemples, instituèrent les Fêtes hyménées, dans lesquelles on retraçait tous les ans l’histoire qu’on vient de rapporter.
Depuis, Massine a imaginé une interprétation différente du poète cyclopéen de Stravinsky : aujourd’hui nous assistons à la reprise de sa variante, en son absence.
Quant aux poëtes Italiens existans, je les abandonne au mépris que la pauvreté de leurs compositions inspire, ils ont souvent la hardiesse de mutiler les belles poésies de Metastase ; ils mêlent l’argile à l’or pur, et ternissent les pierres précieuses, qui brillent avec tant d’éclat dans les riches productions de ce poëte : mais leur impudence ne peut s’étendre sur ces chefs-d’œuvre ni à Turin, ni à Rome, ni à Milan, ni enfin sur les grands théâtres des cours étrangères, où Metastase jouit de toute la plénitude de sa gloire.
Comme dans son principe, le ballet est la représentation d’une chose naturelle ou merveilleuse, il n’est rien dans la nature, et l’imagination brillante des Poètes n’a pu rien inventer, qui ne fût de son ressort. […] Ce poète avait un talent particulier pour les petites parties de ces sortes d’ouvrages ; il s’en faut bien qu’il eût autant d’art pour leur invention et pour leur conduite. […] Les Fêtes Vénitiennes ont ouvert une carrière nouvelle aux Poètes et aux Musiciens, qui auront le courage de croire, que le théâtre du merveilleux est propre à rendre le comique. […] On était peu galant, quoi qu’en disent les Poètes, dans ces temps reculés.
« Il a tout mis en ballets, en danses et en airs de violons », et le poète Collé, qui collabora incidemment avec Rameau, s’en console mal.
Les Historiens, les Philosophes, les Poètes, les Orateurs, toute l’antiquité désignent cet art ou cet exercice avec les mêmes expressions. […] Il dit cependant dans son premier volume, p. 443, édit. 1746, que les symphonies de nos Opéras et principalement celles de Lully, le plus grand Poète en Musique dont nous ayons des ouvrages, rendent vraisemblables les effets les plus surprenants de la Musique des Anciens.
La maitresse parle souvent plus mal que la soubrette ; le valet a le langage d’un homme de Cour ; & le Marquis, dépeint par le Poète comme un agréable répandu dans les meilleures Sociétés, s’énonce quelquefois aussi mal que s’il venait de sortir du Collége. […] Je crois que l’on pourrait cependant faire quelque exception, si l’on jugeait à propos d’adopter mon systême : par exemple, une fois par mois on représenterait à l’ordinaire chacune des Pièces des plus fameux Poètes : on donnerait aussi quelquefois, à la manière usitée de nos jours, mais bien rarement, & sans tirer à conséquence, l’Hypermnestre de M. le Mi**, le Warwick de M. de la Har**, & Gaston & Bayard, de M. de Bel**, en faveur des beaux vers répandus dans ces trois Ouvrages.