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63. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XLII. Des Battemens de differentes façons. » pp. 190-193

Je suppose donc que vous soyez sur le pied gauche, la jambe droite en l’air & bien étenduë, il faut la croiser devant la gauche en aprochant la cuise & en pliant le genou, & l’étendre en l’ouvrant à côté du même tems son genou se plie, en la croisant derriere, puis l’étendre à côté & continuer d’en faire plusieurs de suite, tant d’une jambe que de l’autre ; ce qui les délie & les met dans l’habitude de les faire vîte, en observant à chacun de ces battemens d’étendre le genou après que vous l’avez plié. […] Il se rencontre quelquefois des battemens simples qui se mêlent dans d’autres pas : par exemple, vous faites un coupé en avant du pied gauche, & la jambe droite qui est derriere vient faire un battement, en frapant la jambe gauche, & en se reportant du même tems en arriere à la quatriéme position ; mais ce battement se fait les jambes tenduës, parce qu’aux demi-coupez que vous faites en avant, l’on doit être élevé sur la pointe & les jambes étenduës, & c’est dans ce même tems que vous faites ce battement, & la jambe droite se portant en arriere, le talon gauche se pose à terre ; ce qui donne la liberté au pied droit de se porter à la quatriéme position : ainsi que je l’ai déja dit dans le Chapitre des Coupez.

64. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XI. » pp. 290-314

Les personnes ainsi construites ont d’ailleurs le pied long & plat, la cheville extérieure saillante, & le tendon d’achille gros & rapproché de l’articulation. […] La rotule qui semble destinée à limiter le rejet du genou trop en arriere de l’articulation tombera perpendiculairement sur la pointe du pied, & la cuisse & la jambe ne sortant plus de la ligne, en décriront alors une droite qui assurera la fermeté & la stabilité du tronc. […] Je crois en découvrir la véritable raison lorsque je considere la forme longue & plate de leurs pieds. […] Ici le point fixe ou l’appui se trouve à l’extrêmité du pied, la résistance ou le poids du corps porte sur le coudepied, & la puissance qui éleve & soutient ce poids est appliquée au talon par le moyen du tendon d’Achille ; or comme le levier est plus grand dans un pied long & plat, le poids du corps est plus éloigné du point d’appui & plus près de la puissance, donc la pesanteur du corps doit augmenter & la force du tendon d’Achille diminuer en proportion égale. […] J’ai observé encore, Monsieur, que les défauts qui se rencontrent depuis les hanches jusqu’aux pieds, se font sentir depuis l’épaule jusqu’à la main ; le plus souvent l’épaule suit la conformation des hanches, le coude celle du genou, le poignet celle du pied ; la plus légere recherche vous convaincra de cette vérité, & vous verrez qu’en général les défauts de conformation provenant de l’arrangement vicieux de quelques articulations, s’étendent à toutes.

65. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre IV. De la premiere Position. » pp. 11-12

Mais pour la comprendre avec plus de facilité, il faut remarquer que cette Figure de même que les autres, n’est differente que par les positions des jambes & des pieds : pour le corps il doit être toujours droit & placé sur les deux jambes. Cette premiere est d’avoir les jambes fort étenduës, les deux talons l’un près de l’autre & les pieds en dehors également.

66. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre quatrième. Étude des bras » pp. 57-63

« De tous les mouvements qui se font en dansant, c’est l’opposition ou contraste du bras au pied, qui nous est la plus naturelle, et à laquelle on fait le moins d’attention. « Par exemple, regardez marcher différentes personnes, vous verrez que lorsqu’elles portent le pied droit en avant, ce sera le bras gauche qui s’opposera naturellement ; ce qui me paraît être une règle certaine. C’est de cette même règle que les habiles danseurs ont conduit leurs bras ; l’opposition du bras au pied, qui est, que lorsque vous avez le pied droit devant, c’est le bras gauche qui doit être opposé (a). » [NdE J.  […] C’est ce que nous dit Noverre dans l’exemple qu’il apporte de la marche de l’homme ; ainsi quand il ajoute que l’Opposition est, lorsque l’homme, ou le danseur, a le pied droit devant, c’est-à-dire qu’il le porte en avant, il veut indiquer que le bras gauche doit, pour balancer la déclinaison de la ligne du centre de gravité, se porter en même temps en avant ; ce qui donne de plus au danseur infiniment de grâce, parce qu’il doit toujours éviter l’uniformité des lignes, comme la peinture le recommande à ses élèves.

67. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les fêtes modernes »

Elle avait trente pieds de longueur sur huit pieds de large ; elle était composée de neuf parties, sur quatre pieds brisés en forme de pieds de biche : elle avait été faite pour trente-deux couverts. […] Le plan que formait la base de cet édifice, était un rectangle de 60 pieds de longueur et de 18 pieds de largeur, élevé de soixante pieds de hauteur, non compris le couronnement. […] Ce temple qui désignait le palais de l’Hymen, avait 90 pieds de largeur sur 45 pieds de hauteur, non compris le sommet du fronton. […] On montait dans ce porche de 61 pieds 6 pouces de long, sur 9 pieds de large, par sept marches de 59 pieds de long. Les colonnes avaient 27 pieds de hauteur, 3 pieds de diamètre, et 6 pieds d’entrecolonne, appelé systyle.

68. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre septième. Des pirouettes ; » pp. 79-87

Les pieds doivent être placés entre la seconde et la quatrième position. […] Les jeunes danseurs sentiront parfaitement ce que je dis ; ils sauront déjà ce qu’il en coûte pour parvenir seulement à se soutenir sur une jambe, et puis après sur la pointe du pied ; et quel travail il faut ensuite pour tourner dans une position quelconque, sans jamais ébranler aucune partie du corps. […] « La plante du pied est la vraie base sur laquelle porte toute notre machine. […] Le danseur, par la même raison, doit se servir de tous les doigts de ses pieds, comme d’autant de branches, dont l’écartement sur le sol, augmentant l’espace de son appui, affermit et maintient son corps dans l’équilibre juste et convenable ; s’il néglige de les étendre ; s’il ne mord en quelque façon la planche, pour se cramponner et se tenir ferme, il s’ensuivra une foule d’accidents. Le pied perdra sa forme naturelle, il vacillera sans cesse et du côté du petit doigt au pouce et du pouce au petit doigt : cette espèce de roulis occasionné par la forme convexe que l’extrémité du pied prend dans cette position, s’oppose à toute stabilité ; les chevilles chancellent, et l’aplomb se perd. » [NdE J. 

69. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les machines de théâtre » p. 458

On donne aussi ce nom à des entaillures, pratiquées dans de gros chevrons posés horizontalement à huit pieds en dessous du théâtre, qui soutiennent les faux châssis sur lesquels sont posés les châssis, et dans lesquelles ils coulent. […] terme d’opéra ; ce sont trois montants de bois carrés, de quatre pouces de diamètre, et de vingt-huit pieds de long, joints ensemble en-haut et en bas par deux pièces de bois du même calibre, et de la longueur de trois pieds et demi. A la hauteur de huit pieds, la moitié du faux-châssis est formée en échelle ; et l’autre moitié reste vide. […] Le faux-châssis est placé sur une plate-forme, à huit pieds au-dessous du plancher du théâtre. Sur cette plate-forme est une rainure ou coulisse, sur laquelle coule le faux-châssis ; il passe par la rainure ou coulisse qui est faite au plancher du théâtre, et l’excède de vingt-un pieds de hauteur.

70. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XLI. Des ouvertures de Jambes. » pp. 187-189

Demonstration de l’ouverture de jambe Ainsi, si vous devez faire l’ouverture de jambe du pied gauche, il faut avoir le corps posé sur le droit à la quatriéme position, pour que la jambe qui est derriere se leve de sa position, & marche lentement en passant près de la droite, & se croisant devant en forme de demi cercle qui se finit à côté ; & cette jambe reste en l’air pour faire tel pas que votre danse le demande ; mais afin de vous en donner la démonstration dans toutes ses circonstances, je dis que lorsque la jambe gauche vient pour se croiser devant qu’elle s’étende en s’aprochant, & lorsqu’elle se croise, son genou se plie, & qu’il s’étend en terminant le demi cercle : ainsi qu’il est exprimé par cette Figure où sont écrits ces mots, demi cercle que la jambe fait. J’ai déja dit dans plusieurs endroits que lorsque l’on fait un pas d’un pied, on doit s’exercer à faire d’une jambe, ce que l’on fait de l’autre, ce qui fait & rend le Danseur parfait, & lui donne la facilité d’aprendre plus vîte, & de plus c’est que par cet exercice égal, le corps se porte avec liberté sans paroître gêné dans tous les divers mouvemens que la danse demande, sur-tout avec cette grace, & justesse que cet Art seul est capable de procurer.

71. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Plan. du ballet d’alexandre. » pp. 219-222

Dès qu’Alexandre parût, Sysigambis, suivie de sa famille, alla se prosterner aux pieds de ce Prince, qui vivement touché de ses malheurs et de son hommage respectueux, la console, et lui ordonne de conserver toutes les marques de son ancienne splendeur. […] Il relève avec bonté cette famille prosternée à ses pieds, la comble de présens, et la fait conduire dans un Palais voisin de son camp. […] Ephestion la désarme ; Statira recule saisie d’effroi ; Alexandre se retourne et voit Roxane à ses pieds.

72. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre X. De la maniere de faire les bras avec les Coupez de mouvemens. » pp. 236-238

Quant à ceux que l’on fait de côté, quoique les mouvemens des bras se prennent à peu près de même, il y a cependant quelques petites observations à faire, qui sont un peu differentes ; Sçavoir, lorsque vous prenez votre demi-coupé (soit du pied droit) comme il se croise devant le gauche à la 5e. position, cela vous oblige pour vous assujetir en quelque façon à la regle de l’opposition, d’effacer un peu l’épaule droite, & de laisser venir un peu aussi la gauche en devant qui par consequent fait cette sorte d’opposé au pied droit, sans néanmoins vous distraire de faire ces mouvemens de bras de bas en haut ; mais les laisser un peu baissés en prenant votre second mouvement, & les relever en le finissant, comme aussi de faire une demie inclination du corps, & un petit baissement de tête, en observant pourtant que si c’est du côté droit que vous alliez, la tête doit aussi s’y tourner à demi.

73. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre II. De la position des Bras & de l’élevation qu’ils doivent avoir. » pp. 197-199

Elevation des bras pour Dancer Comme l’ornement du corps en dansant, ainsi que je viens de le dire, dépend de bien faire les bras, on ne peut donc prendre trop de précaution de les sçavoir bien poser d’abord, afin qu’ils puissent se mouvoir dans toute la liberté necessaire ; c’est pourquoi je suppose dans l’élevation que je represente par cette Figure, qu’une personne soit bien proportionnée : ainsi il m’a paru suivant les regles, qu’il faut les élever à la hauteur du creux de l’estomac, comme je le démontre par cette Figure : elle est representée de face pour que l’on puisse distinguer toutes les parties dans leur juste égalité, elle a la tête droite, le corps posé sur les deux jambes, les pieds à la deuxiéme position ; ce qui est relatif avec les bras, en ce que les jambes étant ouvertes, & les deux pieds sur une même ligne, les bras doivent estre ouverts & élevez également ; car s’ils étoient plus hauts, ils tiendroient du crucifix, outre qu’ils seroient plus portez à la roideur, & n’auroient pas la même douceur ; néanmoins comme nulle regle n’est pas sans exception, & que l’on est obligé d’aider ou de cacher les défauts de la nature, c’est dans cette occasion que les Maîtres doivent gouverner leurs Ecoliers : par exemple, si une personne a la taille courte il faut de necessité lui faire lever les bras un peu plus haut, afin de lui dégager la taille, ce qui par consequent lui donne plus d’agrément ; de même que si la taille est longue, il faut ne les faire lever qu’à la hauteur des hanches, ce qui diminue en quelque façon cette disproportion, & donne tout l’agrément que l’on n’auroit pas sans ces sortes d’attentions ; Je lui ai aussi répresenté les mains ni ouvertes ni fermées, pour que les mouvemens du poignet & du coude se fassent avec toute la douceur & la liberté qu’il faut observer dans leurs mouvemens : au lieu que si le pouce se joignoit à un des doigts, cela causeroit un retardement dans les autres jointures qui leur ôteroit cette facilité.

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