Les philosophes sont friands d’images : il n’est pas de métier qui en demande davantage, quoiqu’ils les dissimulent parfois sous des mots couleur de muraille.
En un mot cet art, dans l’Antiquité, consistoit à exprimer les mœurs & toutes les passions humaines, & à contrefaire le joyeux, le triste, le pacifique, l’emporté, & les deux contraires, dans la représentation d’une Piéce tragique ou comique sur le Théâtre ; car le Pantomime est tout seul plusieurs choses, & se change comme un Prothée.
Sur quoi le saint docteur commence par ces mots : (hom.
En un mot, il n’est aucun bon livre de morale, dont l’auteur, s’il a occasion de parler des danses, n’en parle pour les condamner, et pour exhorter les Fidèles à s’en abstenir.
Nous retranchons ce qui est en tout point répugnant à notre vocation ; nous chassons tout ensemble mille occasions de pécher ; nous rendons à nos assemblées le nom de compagnies spirituelles et chrétiennes ; et pour tout dire, en un mot, nous mettons hors de chez nous ce que nous ne pouvons tenir et conserver avec la grâce de Dieu entière.
Sur l’invisible bûcher, l’Athikté flambe et se consume… « On croirait que la danse lui sort du corps comme une flamme… Dévorée de figures innombrables… elle sort incessamment de soi »… Sortir de soi-même, n’est-ce pas le sens étymologique du mot extase ?
On a comparé avec raison un danseur sans oreille à un fou qui, n’ayant aucune liaison dans les idées, ne profère que des mots vagues et dénués de sens. […] C’est là, en un mot, que l’on peut acquérir plus facilement l’aplomb et la précision, qualités sans lesquelles un danseur ne parviendra jamais à un degré remarquable de perfection. […] Les principes de la danse sont comparables à la lecture ; donnons-en un exemple : l’alphabet (le pas) ; épelé (assemblage de plusieurs pas pour les lier ; les mots [enchaînement de plusieurs pas pour remplir un trait] ; lire couramment (l’exécution d’une danse), qui diffère de la lecture en ce que la danse seule ne frappant pas l’ouïe, ses règles sont moins sévères et permettent le changement d’un tems pour un autre, en le soumettant toutefois à la valeur de ceux qui règlent la mesure de la musique.
On prête à Véron ce mot : « Plus un ballet est bête, plus il a de succès49. » L’essentiel était de frapper et d’éblouir les gens par un défilé de brillants tableaux.
Le choix des mots, la tournure des pensées, la belle élocution, les sentences, les portraits, les récits, les monologues raisonnés, le dialogue ; voilà ce qui est réservé au drame ; il faut donc que le maître de ballets, privé de tous ces secours, sache s’en passer ; qu’il ait l’art de les remplacer par des scenes de situation, par des tableaux frappans, par des coups de théatre bien préparés, mais toujours inattendus, par une action vive, par des grouppes bien dessinés et artistement contrastés, par la pompe du spectacle et par un costume vraisemblable ; telles sont les règles de mon art ; celles du drame sont chargées d’entraves ; loin de m’y assujettir, je dois en éviter de nouvelles, et me mettre au dessus de celles qui n’ont jamais été crées pour la danse.
Le premier instant me disposoit à céder à l’impression qui devoit résulter des objets qui m’étoient offerts : Le second détruit totalement ce premier effet, et la nouvelle sensation qu’il produit sur moi est si différente et si distante de celle à la quelle je m’étois d’abord livré, que je ne saurois y revenir sans une peine extrême ; surtoût lorsque mes fibres ont naturellement plus de propension et plus de tendance à se déployer dans le dernier sens ou elles viennent d’être mues ; en un mot, Monsieur, cette chûte soudaine, ce brusque passage du pathétique à l’enjoué, du diatonique enharmonique, ou du chromatique enharmonique à une gavotte, ou à une sorte de Pont-neuf, ne me semble par moins discordant, qu’un air qui commenceroit dans un ton et qui finiroit dans un autre(1).
Au quatrième les malheurs qui sortent de l’urne de fer où il y a des bracelets, une épée et un diadème (notez ce dernier mot) sont du dernier grand en fait d’art. » Ce que pouvait être un spectacle de ce genre, nous pouvons assez bien l’imaginer d’après les descriptions et les estampes, nous qui avons vu les ballets russes et qui sommes initiés aux ressources de la comédie muette qu’est le cinématographe.