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16. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XI. » pp. 107-114

Ce sujet est si délicat et si fugitif que je l’abandonne à ceux qui auront l’art de trouver des expréssions capables de développer l’idée juste que l’on peut se former de ces accens momentanés. […] Si ces acteurs célèbres étoient. consultés, ils ne pourroient rendre compte des moyens heureux, que leur âme leur a fournis, pour exprimer avec des teintes justes les passions et les sentimens qui les embrâsoint. […] Ne pourroit-on pas regarder ce qui constitue l’intonation parfaite, l’accent propre à l’organisation de la voix ; comme un instrument chargé d’une infinité de cordes, les quelles, pour être justes et sonores, doivent être montées par nos affections et accordées par les sentimens à tous les tons, et à tous les modes propres à exprimer les accens variés des passions.

17. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 6 janvier. Quelques danses sur des airs populaires espagnols. »

Une danse orientale nous fit admirer, malgré la discrétion des voiles, un nu d’une élégance parfaite ; ventre de la forme la plus pure, dos admirable qui se creuse aux reins et juste assez de gorge « pour remplir les deux mains d’un honnête homme » comme il se disait au xviiie  siècle.

18. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XIII. » pp. 122-133

Ce que je vais écrire, Monsieur, pourra servir de régulateur aux maîtres de ballets qui n’ont fait encore que quelques pas dans la carrière qu’ils se proposent de parcourir ; des réllexions mûries par le temps et éclairées par l’expérience, soixante années de travail, une foule de compositions, peut-être trop considérable, des circonstances heureuses au développement de mes idées, un nombre de sujets capables de les rendre, de grands corps de danse, de vastes théâtres, des dépenses proportionnées à la grandeur des sujets que je transportois sur la scène, des succès soutenus dans le genre que j’ai crée, tout, dis-je, jusqu’à mes fautes, pourra guider les maîtres de ballets, et j’espère que mes observations paroitront justes et utiles à ceux même, qui peuvent le plus aisément s’en passer, ou qui n’en ont pas besoin. […] Lorsqu’un maître de ballets choisira un sujet dans son répertoire, il faut, avant de le transporter sur la scène, qu’il l’examine scrupuleusement ; un pressentiment juste le déterminera à retrancher les parties qui en rétarderoient la marche, les inutilités, qui jetteroient de la confusion ou de la langueur dans l’action pantomime ; car cette action doit être vive et animée puisqu’elle est l’interprète des passions. […] Mais ce ballet ne peut être bienfait, si le maître n a pas a toutes ses répétitions les terreins, les plate-formes et les colines ; il ne s’agit pas d’en marquer les places avec du blanc ou du noir ; il faut pour qu’il opère juste, que tout soit en place, de manière à ce qu’il puisse former ses groupes, distribuer ses personnages et imprimer à chacun d’eux, le caractères, les attitudes et les mouvemens qui leur conviennent(1). […] Si Agamemnon, Clitemnestre, Achille et Iphigenie se trouvent en scène, voilà quatre rôles à enseigner ; chacun des acteurs à un intétêt séparé, des sentimens opposés, des vues différentes ; chacun d’eux doit avoir le caractère de la passion qui l’agite ; il faut donc que le maître de ballets se pénétre de la situation intérieure de ces quatre personnages ; il faut qu’il les représente tous, qu’il fasse les gestes qu’ils doivent imiter, que sa physionomie s’enflamme au dégré juste des sensations que chacun d’eux éprouve ; il doit prendre le maintien, saisir l’âge et le sexe de ces quatre acteurs ; les emportemens d’Achille, la fierté d’Agamemnon, le trouble la douleur et les éclats de l’amour maternel ; l’obéissance ; et la candeur d’Iphigénie prête à être sacrifiée.

19. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 19 février. Danses de Mlle Svirskaya. »

Eh bien, toutes ces chances sont compromises, sinon anéanties, par la pénurie des ressources chorégraphiques, par les réticences du muscle non éduqué qui fait Mlle Svirskaya danser faux quand elle entend juste.

20. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Épître à Monsieur F. A. Blasis mon Père, » pp. 1-4

[2] J’ai réfléchi sur ces avantages, que le public apprécie toujours assez juste pour ce qu’ils valent, et je me suis dit : Le nom d’un favori des Muses, distingué par d’excellents ouvrages, n’est-il pas assez illustre pour orner la tête d’un ouvrage consacré aux arts ?

21. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Conclusion du traité contre les danses. » pp. 215-216

En faisant luire à notre esprit la lumière de la vérité, faites-la aussi pénétrer dans nos cœurs, en sorte que nous ayons un éloignement fini et persévérant pour tout ce qui peut vous offenser et vous déplaire ; et que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honnête, tout ce qui est juste, tout ce qui est saint, tout ce qui est aimable, tout ce qui est d’édification et de bonne odeur, tout ce qui est vertueux, et tout ce qui est louable dans les mœurs, occupe désormais uniquement nos pensées, éclate dans toutes nos œuvres .

22. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Avertissement. » pp. -1

Qu’ils reçoivent la juste correction que je leur donne.

23. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre IX [X] » pp. 97-106

Ainsi, ce que nous appelions lire correctement, étoit chanter juste. […] Dire que les soldats Lacédémoniens alloient au combat en dansant est une erreur de mot ; il seroit plus juste de dire qu’ils y alloient en marchant au bruit d’une musique guerrière ; qu’ils régloient leurs pas au mouvement de la mesure et des airs ; qu il y en avoit la lents, de vifs et d’accélérés : chaque mesure de ces airs variés, fixoit le mouvement du pas des soldats ; car l’air qui indiquoit l’attaque n’étoit pas le même que celui qui commandoit la retraite : marcher en mesure n’est donc pas danser. […] En examinant la variété et la perfection des instrumens que les nations de l’Europe possèdent ; en admirant les chefs d’oeuvre de nos compositeurs ; les rares talens de ceux qui exécutent leur musique savante, le mérite rare des artistes convoitants ; je dirai, dussé-je offenser, quelque Don Quichotte de l’Antiquité, que nous sommes plus licites en instrumens que les Grecs et les Romains, et que notre musique est aussi savante et sans doute plus agréable que la leur ; nous ne la connoissons que par des mots, et pour en juger avec connoissance de cause, et établir une juste comparaison, il faudroit avoir sous les yeux leur noté et leurs partitions.

24. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre VII. De la quatriéme Position. » pp. 17-19

Quatrieme Position Celle-ci sert à regler les pas en avant, ou en arriere, & leur donner cette juste proportion que l’on doit observer, soit pour marcher, soit pour danser.

25. (1921) Danse et musique « Danse et musique, par André Suarès — IV » p. 136

Par contre, mime et danse à leur juste place, donnant le secours de la plastique et du mouvement à la musique et au poème, peuvent faire la plus belle et la plus riche des œuvres d’art.

26. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre II. De la position des Bras & de l’élevation qu’ils doivent avoir. » pp. 197-199

Elevation des bras pour Dancer Comme l’ornement du corps en dansant, ainsi que je viens de le dire, dépend de bien faire les bras, on ne peut donc prendre trop de précaution de les sçavoir bien poser d’abord, afin qu’ils puissent se mouvoir dans toute la liberté necessaire ; c’est pourquoi je suppose dans l’élevation que je represente par cette Figure, qu’une personne soit bien proportionnée : ainsi il m’a paru suivant les regles, qu’il faut les élever à la hauteur du creux de l’estomac, comme je le démontre par cette Figure : elle est representée de face pour que l’on puisse distinguer toutes les parties dans leur juste égalité, elle a la tête droite, le corps posé sur les deux jambes, les pieds à la deuxiéme position ; ce qui est relatif avec les bras, en ce que les jambes étant ouvertes, & les deux pieds sur une même ligne, les bras doivent estre ouverts & élevez également ; car s’ils étoient plus hauts, ils tiendroient du crucifix, outre qu’ils seroient plus portez à la roideur, & n’auroient pas la même douceur ; néanmoins comme nulle regle n’est pas sans exception, & que l’on est obligé d’aider ou de cacher les défauts de la nature, c’est dans cette occasion que les Maîtres doivent gouverner leurs Ecoliers : par exemple, si une personne a la taille courte il faut de necessité lui faire lever les bras un peu plus haut, afin de lui dégager la taille, ce qui par consequent lui donne plus d’agrément ; de même que si la taille est longue, il faut ne les faire lever qu’à la hauteur des hanches, ce qui diminue en quelque façon cette disproportion, & donne tout l’agrément que l’on n’auroit pas sans ces sortes d’attentions ; Je lui ai aussi répresenté les mains ni ouvertes ni fermées, pour que les mouvemens du poignet & du coude se fassent avec toute la douceur & la liberté qu’il faut observer dans leurs mouvemens : au lieu que si le pouce se joignoit à un des doigts, cela causeroit un retardement dans les autres jointures qui leur ôteroit cette facilité.

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