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46. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE IX. » pp. 195-260

lui sera-t-il possible de changer la forme que le moule aura imprimé à son masque ? […] il devient froid, ses moules sont de glace, ses masques sont sans caractere & sans vie ; il ne peut saisir les finesses des traits & toutes les nuances imperceptibles, qui grouppant, pour ainsi dire, la physionomie lui prêtent mille formes différentes. […] tout ce qui existe dans l’Univers, n’a-t-il pas des formes, des couleurs & des teintes différentes ? […] Secondement, que le masque ayant une épaisseur, & résultant d’un moule dont la forme differe de celle des physionomies qui s’en servent, il est impossible qu’il emboîte exactement les traits ; non seulement il grossit la tête & lui fait perdre ses justes proportions, mais il enterre, il étouffe encore les regards. […] Sophocle & Euripide après eux n’introduisirent rien de nouveau ; ils perfectionnerent seulement la Tragédie, & ne changerent aux masques d’Eschyle que la forme dont ils avoient besoin pour les différents caracteres de leurs pieces.

47. (1921) L’âme et la danse pp. 99-128

PHÈDRE Mais moi, je rêve… Je rêve à la douceur, multipliée indéfiniment par elle-même, de ces rencontres, et de ces échanges de formes de vierges. […] L’âme s’apparaît à elle-même, comme une forme vide et mesurable. — Voilà donc les choses telles qu’elles sont qui se rejoignent, qui se limitent, et s’enchaînent de la sorte la plus rigoureuse et la plus mortelle… Ô Socrate, l’univers ne peut souffrir, un seul instant, de n’être que ce qu’il est. […] Ô mes amis, tout ce qui passe de l’état lourd à l’état subtil, passe par le moment de feu et de lumière… Et flamme, n’est-ce point aussi la forme insaisissable et fière de la plus noble destruction ? […] — Et comme la pensée excitée touche à toute substance, vibre entre les temps et les instants, franchit toutes différences ; et comme dans notre esprit se forment symétriquement les hypothèses, et comme les possibles s’ordonnent et sont énumérés, — ce corps s’exerce dans toutes ses parties, et se combine à lui-même, et se donne forme après forme, et il sort incessamment de soi ! […] … ÉRYXIMAQUE L’instant engendre la forme, et la forme fait voir l’instant.

48. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XI. » pp. 145-156

Nous disons qu’un homme est jarreté, lorsque ses hanches sont étroites et en dedans, ses cuisses rapprochées l’une de l’autre, ses genoux gros et si serrés qu’ils se touchent et se collent étroitement, quoique ses pieds soient distans l’un de l’autre ; ce qui forme à peu près la figure d’un triangle depuis les genoux jusqu’aux pieds ; j’observe encore un volume énorme dans la partie intérieure de ses chevilles, une forte élévation dans le cou-de-pied ; et le tendon d’Achille est non seulement en lui grêle et mince, mais il est fort éloigné de l’articulation. […] Ces deux défauts diamétralement opposés l’un à l’autre prouvent avec plus de force que tous les discours, que les leçons qui conviennent au premier seroient nuisibles au second, et que l’étude de deux danseurs aussi différens par la taille et par la forme, ne peut-être la même. […] En voici la raison : la contraction des muscles dans les efforts du saut roidit les articulations et force chaque partie à rentrer dans sa place et à revenir de sa forme naturelle : les genoux ainsi forcés se portent donc en dedans, ils reprennent leur volume ; ce volume met un obstacle aux battemens de l’entrechat : plus ces parties ce joignent, plus celles qui leur sont inférieures l’eloignent ; les jambes ne pouvant ni battre ni croiser, restent comme immobiles au moment de l’action des genoux qui roulent désagréablement l’un sur l’autre, et l’entrechat n’étant ni coupé, ni battu, ni croisé par le pas, ne sauroit avoir la vitesse et le brillant qui en font le mérite. […] Je crois en découvrir la véritable raison, lorsque je considère la forme longue et plate de leurs pieds.

49. (1921) Danse et musique « Danse et musique, par André Suarès — IX »

Les formes rigides du ballet doivent disparaître : elles font injure au poème de la danse.

50. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 26 juin. Lettre à Mlle ***, de l’Opéra. »

C’est l’émotion qui, victorieuse de la forme, modelait vos poses, qui s’épanchait — à quelques attitudes « hellénisantes » près — en gestes naturels, voire naturalistes et non organisés. […] Car l’esprit nouveau instaure dans tous les domaines le culte de l’effort organisé, de la sérénité spirituelle, du jeu logique et divin des formes libres.

51. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 30 octobre. Le danseur et le préjugé au travesti. »

La danse théâtrale apparaît au plus grand nombre comme l’émanation plastique du principe féminin, l’épanouissement de son essence intime, comme un art dont les couleurs et les formes sont saturées d’un attrait sexuel affiné, transposé, dématérialisé, mais d’autant plus intense. […] « On dirait parfois une âme qui danse sous une forme sensible », écrivait, de la danseuse, Jules Lemaître.

52. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 7 mars. Spectacle de danse de Mlle Brociner. »

Sa forme est encore rudimentaire et son métier souvent hésitant.

53. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XI. » pp. 290-314

Nous disons qu’un homme est jarreté, lorsque ses hanches sont étroites & en dedans, ses cuisses rapprochées l’une de l’autre, ses genoux gros & si serrés qu’ils se touchent & se collent étroitement quand même ses pieds sont distants l’un de l’autre ; ce qui forme à peu près la figure d’un triangle depuis les genoux jusqu’aux pieds ; j’observe encore un volume énorme dans la partie intérieure de ses chevilles, une forte élévation dans le coudepied, & le tendon d’Achille est non seulement en lui grêle & mince, mais il est fort éloigné de l’articulation. […] Ces deux défauts diamétralement opposés l’un à l’autre, prouvent avec plus de force que tous les discours, que les leçons qui conviennent au premier seroient nuisibles au second, & que l’étude de deux Danseurs aussi différents par la taille & par la forme ne peut être la même. […] En voici la raison ; la contraction des muscles dans les efforts du saut roidit les articulations, & force chaque partie à rentrer dans sa place & à revenir à sa forme naturelle ; les genoux ainsi forcés se portent donc en dedans, ils reprennent leur volume ; ce volume met un obstacle aux battemens de l’entrechat ; plus ces parties se joignent, plus celles qui leur sont inférieures s’éloignent ; les jambes ne pouvant ni battre ni croiser, restent comme immobiles au moment de l’action des genoux qui roulent désagréablement l’un sur l’autre, & l’entrechat n’étant ni coupé, ni battu, ni croisé par le bas, ne sauroit avoir la vîtesse & le brillant qui en font le mérite. […] Je crois en découvrir la véritable raison lorsque je considere la forme longue & plate de leurs pieds.

54. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Chapitre second. Étude des jambes » pp. 40-51

Pour éviter ces grands inconvénients à ceux qui désirent devenir des danseurs, on ne saurait trop examiner leur structure et leurs formes, avant de les destiner à l’art de la danse, dans lequel on ne peut réussir sans les dons de la nature. […] « Un homme est jarreté, lorsque ses hanches sont étroites et en dedans, ses cuisses rapprochées l’une de l’autre, ses genoux gros et si serrés qu’ils se touchent et se collent étroitement, quoique ses pieds soient distants l’un de l’autre, ce qui forme à peu près la figure d’un triangle, depuis les genoux jusqu’aux pieds ; on observera encore un volume énorme dans les chevilles intérieures, une forte élévation dans le cou-de-pied, et le tendon d’Achille est en lui non seulement grêle et mince, mais il est même fort éloigné de l’articulation ». […] « Ces deux défauts diamétralement opposés l’un à l’autre, prouvent avec plus de force que tous les discours, que les leçons, qui conviennent au premier, seraient nuisibles au second, et que l’étude de deux danseurs, aussi différents par la taille et par la forme, ne peut être la même.

55. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre premier — Chapitre I. Renaissance des Arts »

Suivons l’histoire de cette dernière depuis cette époque jusqu’à nos jours, examinons ses différentes progressions, les formes qu’elle a successivement reçues ce qu’elle est aujourd’hui, ce qu’elle pourrait, et devrait être.

56. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XI, une visite chez rodin » pp. 118-123

Et ce n’est point par vanité que je la reproduis ici, mais pour la simplicité de sa forme et aussi en reconnaissance de la grande joie qu’elle m’a causée. […] Mais je suis heureuse, surtout, d’avoir pu réunir, dans une même page, les noms de deux maîtres de la forme, qui m’ont profondément émue et que je vénère affectueusement dans le fond de mon cœur.

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