Ces deux filles de ferme ont l’insolence tranquille des paysans qui, une fois propriétaires, ne se rappellent plus leur servage de la veille ; et tandis qu’ils remuent du purin, qu’ils entassent du fumier et qu’ils préparent leurs champs, ils demandent avec la plus morne outrecuidance à Newton formulant ses équations sous un pommier, et bien plus encore à Shakespeare écrivant la Tempête : « À quoi cela sert-il ?
L’Europe vêtue en Reine en sortit la première suivie de ses filles, la France, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, et la Grèce. […] Chacune des filles de l’Europe avait trois Pages caractérisés par les habits de leurs provinces.
Si on a lu le premier livre de l’histoire de l’ancien Testament, qui est le livre de la Genèse, on sait ce qui arriva à Dina, fille de Jacob et de Lia, âgée alors d’environ quinze ou seize ans. […] Ce dont il me paroit qu’on ne peut guère douter, c’est qu’en se montrant indiscrètement, elle fut très-occupée de sa figure, se comparant à cet égard aux filles du pays que la curiosité lui fit considérer, et qu’elle laissa entrer dans son cœur un secret désir de plaire, quoique confus et sans aucun objet particulier. Dieu qui vouloit apprendre aux filles de tous les siècles combien un tel désir est mauvais à ses yeux, et qu’on ne sauroit prendre trop de précautions contre une passion qu’il est facile d’exciter, mais très-difficile de réprimer, quand une fois elle est excitée, permit que Sichem conçût pour elle une passion sans mesure, et que Dina en fut la malheureuse victime.
. — Les quatre filles Aymon : Schlosser, Poussin, Maupérin et Mercier. — Lilia Monselet et les Bluettes anti-mondaines d’une danseuse. […] … Et, comme je sortais du Cid ou de Sigurd, — à moins, toutefois, que ce ne fût de la Korrigane ou de la Farandole, — les yeux encore pleins des minois des jolies filles qui s’y trémoussent, il me sembla qu’au lieu du boulevard, poudroyant de lumières et de foule, j’avais devant moi cette cour de l’ancien Opéra, qui s’ouvrait sur la rue Drouot, avec sa corbeille de verdure appauvrie et gémissante, son petit jet d’eau pleuraicheur et son encadrement formé par les architectures nobles de l’hôtel Choiseul. […] … C’étaient Schlosser, Poussin, Maupérin et Mercier, que l’on avait surnommées les Quatre filles Aymon, sans doute parce qu’il devait leur être beaucoup pardonné ; Zina Richard, qui allait s’appeler madame Mérante ; Lilia Monselet, qui avait signé une brochure « à sensation » intitulée : Bluettes anti-mondaines d’une danseuse ; Fanny Génat, qui méditait de quitter le ballet pour le drame, et cette aimable Francine Cellier. qui avait l’air si comme il faut, qui écrivait des lettres si spirituelles aux journaux pour s’excuser d’être expropriée si souvent, et qui se préparait à jouer la comédie au Gymnase, où, le soir de son début, le quatrain suivant courait la salle : Du premier rang au dernier De l’orchestre, on se démène Pour voir l’effet que Cellier De plus près fait de la scène.
Un jour on apprenait que le principal coupable était un Corse, nommé Fieschi, le lendemain qu’il avait deux complices à physionomie étrange, Pépin et Morcy, un autre jour on lui découvrait une maîtresse, une pauvre fille, borgne et contrefaite, Nina Lassave. […] En entrant dans l’appartement de Mlle Taglioni, qui était alors première danseuse au théâtre impérial, il vit accourir dans ses jambes une charmante enfant. « A qui donc cette jolie petite fille ? […] Le brillant cavalier, découvrant en Paquita une simple fille du peuple, la dédaigne, quoiqu’elle l’aime de tout son cœur. […] L’année 1836, qui vit se produire le Diable boiteux, la Fille du Danube, et reparaître la Sylphide, marqua l’apogée du ballet au dix-neuvième siècle. […] Le Mémorial bordelais rappelait à Fanny et au public qui applaudissait cette danse « qu’il y avait dans la salle, des mères, des femmes, des sœurs, des filles ».
L’action commence par uneSérénade que Don Juan donne à Donna Elvire sa Maîtresse, fille du Commandeur.
Et par l’admirable La Barre, Sur qui peu de Filles ont barre, Soit pour enchanter, en l’oyant, Ou pour charmer en la voyant !
Les autres Beautés renommées, Qu’ailleurs j’ai, toutefois, nommées, C’étaient Saint-Simon, Cévigny, De mérite presque infini, La Vallière, autre Fille illustre, Digne un jour d’avoir un Balustre, Et la défunte Mortemar, Je la nomme défunte, car Depuis qu’elle n’est plus pucelle, Ce n’est plus ainsi qu’on l’appelle : Elle a toujours les mêmes traits, Autrement, les mêmes attraits, Elle est toujours jeune et brillante, Elle est, même, encore vivante : Mais cette beauté de renom, Est, du moins, morte par le nom, Qui n’est plus que pour Père et Mère, Que, de longue-main, je révère, Étant leur très humble Valet : Mais, pour revenir au Ballet, Les Voix douces et naturelles De quatre aimables Demoiselles, Les Luthistes et Violons, En leur Art, de vrais Apollons, Et, bref, toute la symphonie, Causaient une joie infinie.
Les Filles d’honneur.
Ce qui me fait souvenir d’une avanture qui arriva il y a environ quarante ans, chez Madame la Présidente ***, qui donnoit un bal au mariage de sa fille. […] Outre que cette Reine avoit beaucoup de goût pour les fêtes de réjouissance, elle sçavoit encore s’en servir pour parvenir à ses fins, suivant sa politique, comme les Historiens l’ont rapporté, au sujet du voyage qu’elle fit à Bayonne, avec toute la Cour : ce fait est confirmé par les Mémoires de la Reine de Navarre, qui disent qu’elle avoit ménagé l’entrevûe de sa fille Reine d’Espagne & femme de Philippe II. […] Les filles d’honneur des Reines vêtues très également, partie en Nymphes, partie en Naïades ; elles avoient le soin de ranger les plats sur les tables, de donner à boire à la table Royale : des Satyres sortant du Bois, leur apportoient tout ce qui convenoit pour le service ; desorte qu’il sembloit que la fête étoit ordonnée par quelque Divinité champêtre, & que Comus y présidoit. […] Leurs pas, leur course inégale Représentant le Dédale De la fille de Minos : Jeux que sur l’airain docile Des armes du jeune Achille Traça le Dieu de Lemnos. […] Momus, avec la jeunesse, Rafine sur tes leçons, Leur caprice ou leur adresse Les varie en cent façons ; Leurs pas, leur course inégale Représentent le Dédale De la fille de Minos :1 Jeux que sur l’airain docile Des armes du jeune Achille Traça le Dieu de Lemnos.
Quant aux jeunes femmes et filles, ajoutent-ils, ce que la parole de Dieu leur ordonne, « pour conserver leur âge tendre en un état saint et honnête, dira toujours que la danse leur est encore moins convenable… Le propre de la pudeur et de la crainte en une vierge, c’est de lui tenir le visage honnêtement baissé. Y a-t-il apparence que cette pudeur puisse permettre à une fille au milieu d’une compagnie, de lever ainsi le front et le visage… tourner toute sa personne de mille manières, et prendre une contenance si hardie et si gaie ? […] Revenant ensuite aux personnes qui prennent plaisir à assister aux danses, ils remarquent que les inconvéniens dont ils viennent de parler, « ne seront pas seulement pour ceux qui dansent, mais pour les autres qui sont spectateurs ; que si le regard d’une fille qui dansoit a produit un si grand effet sur le cœur d’Hérode, qui osera se permettre de regarder avec plaisir de nombreuses assemblées de femmes et de filles qui dansent, et espérer de n’en recevoir aucun dommage moral ? […] « Si les danses, disent-ils, se doivent justifier à raison de tels profits, ce seroit celle de la fille d’Hérodias, laquelle pour une seule danse gagna la promesse de la moitié d’un royaume.