Ainsi les Esprits accoutumez aux fables croiroient volontiers que les voix que l’on entendit la nuit sur le canal, sont celles des Gnomes, qui sont, dit le Comte de Gabalis, composez des plus subtiles parties de la terre qu’ils habitent ; & que les Nymphes sont composées des parties les plus déliées de l’eau ; les Salamandres sont formées par l’action du feu universel, & les Sylphes sont composez des plus purs atomes de l’air. […] Je trouve qu’il s’en faut beaucoup que l’Auteur de l’Histoire des Oracles, faite en 1686, ait appris au Public tout ce que son élégante plume auroit pû écrire sur ce sujet, puisqu’il ne parle pas des magnificences de leurs Temples, comme celui de Jupiter Hammon, situé dans les déserts de la Lybie, qui a passé pour l’une des sept merveilles du monde, construit par l’ordre de Bacchus à son retour de la conquête des Indes, & dont la statue étoit faite d’une seule émeraude, & la corne de bélier qu’il avoit sur sa tête, étoit d’une pierre très précieuse de couleur d’or, qui produisoit, selon Quinte-Curce & Diodore, des effets merveilleux ; & de la fontaine appelée l’Eau du Soleil, qui se trouva près de ce Temple, dont les eaux sont tiédes le matin, froides à midi, & toujours bouillantes à minuit.
Je vis une dame américaine aux traits menus, aux yeux bleus comme les eaux où se mire un ciel pâle, un peu grasse, placide, souriante, fine.
Le Mardi 18 Octobre, le Cardinal de Bourbon fit son Festin de Noces en l’Hôtel de son Abbaye Saint-Germain des Prés, et fit faire à grands frais, sur la rivière de Seine, un grand et superbe appareil d’un grand Bac accommodé en forme de Char triomphant, dans lequel le Roi, Princes, Princesses et les Mariés devaient passer du Louvre aux Pré-aux-Clercs, en pompe moult solennelles, car ce beau Char triomphant, devait être tiré par-dessus l’eau, par d’autres bateaux déguisés en Chevaux Marins, Tritons, Dauphins, baleines et autres monstres Marins en nombre de vingt-quatre, en aucuns desquels étaient portés à couvert au ventre desdits monstres, Trompettes, Clairons, Cornets, Violons, Hautbois, et plusieurs Musiciens d’excellence, même quelques de feux artificiels, qui pendant le trajet devaient donner maints passe-temps, tant au Roi qu’à 50 000 personnes qui étaient sur le rivage ; mais le mystère ne fut pas bien joué, et ne put-on faire marcher les Animaux ainsi qu’on l’avait projeté, de façon que le Roi ayant attendu depuis quatre heures du soir jusqu’à sept aux Tuileries, le mouvement et acheminement de ces animaux, sans en apercevoir aucun effet ; dépité, dit, qu’il voyait bien que c’étaient des bêtes qui commandaient à d’autres bêtes ; et étant monté en Coche s’en alla avec les Reines et toute la suite, au Festin qui fut le plus magnifique de tous ; nommément en ce que ledit Cardinal fit représenter un Jardin artificiel garni de fleurs et de fruits, comme si c’eût été en Mai, ou en Juillet et Août. […] Une branche de Corail sortant de l’eau était gravée sur la Médaille que Madame de l’Archant présenta au duc de Joyeuse.
On y a de l’eau chaude et de l’eau froide à volonté. […] Quand elle se retirera du théâtre et qu’elle liquidera pour jouer à la châtelaine mariée, elle enverra à l’hôtel des Ventes pour trente mille écus de brillants de la plus belle eau.
Allez messieurs, continua-t-il, il n’appartient qu’à Dieu de changer l’eau en vin.
Ce jour-là une épaisse couche de glace recouvrait les carreaux, et l’eau gelait dans les cruches à deux mètres du fameux poêle.
Ce sont leurs eaux salutaires qui développèrent la pensée, firent germer le goût et croître cet amour du travail si nécessaire aux succès des talens et des arts.
Ce bâtiment assureroit tout à la fois la tranquillité et la précision du service, il seroit éloigné de huit toises au moins du corps de l’édifice ; cette distance formeroit une cour assez spacieuse pour y construire une pièce d’eau de trois toises en tous sens et de six pieds de profondeur ce qui produiroit un total de 1944 pieds cubes d’eau. […] Avant, de quitter la partie du théâtre, je dois observer que les réservoirs pratiqués dans les ceintres me paroissent absolument inutiles, parce que l’expérience m’a démontré qu’ils ne pouvoient être d’aucuns secours ; celui que je place entre les deux corps de batimens, et ceux que j’établis sur les côtés du théâtre en offrent d’aussi prompts que de multipliés, celui qui seroit dans la cour préserveroit toute la charpente, la manœuvre des dessus et des dessous et fourniroit encore abondamment, au moyen des pompes foulantes, l’eau nécessaire aux deux réservoirs placés dans les enfoncemens du théâtre ; dèslors plus d’obstacles, plus de dégrès incommodes à monter ; en multipliant les secours, j’opposerois aux causes qui détruisent communément tous les théâtres, une grande quantité d’eau ; je la conduirois aisément partout où il en faudroit il seroit même inutile de multiplier les réservoirs ; s’il étoit difficile d’y parvenir ; les chemins qui conduisent aux secours de ce genre, doivent être libres et d’un accès facile ; il faut beaucoup d’espace pour qu’un service accéléré puisse se faire sans augmenter le désordre et le découragement qu’occasionnent les désastres, et que la crainte du danger accroît en raison des obstacles qui éloignent la promptitude des secours. […] On feroit encore tous les quinze jours en présence des administrateurs, ou des directeurs, l’essai des pompes, ainsi que l’inspection des réservoirs dont on renouvelleroit l’eau au moins tous les mois.
Dans le même temps un combat de plusieurs dragons commença sur la Seine, et le feu d’eau couvrit presque toute la surface de la rivière. […] Il y avait aussi un nombre considérable de gerbes à jeter à la main, et de soleils tournant sur l’eau. […] Le vaisseau ayant été béni, Madame la Dauphine lui donna son nom, et sur le champ il fut lancé à l’eau. […] On voyait sur l’urne, d’où l’eau du fleuve paraissait sortir en gaze d’argent, ces vers de Tibulle : Et longè ante alias omnes mitissima mater, Isque pater, quo non alter amabilior. Aux deux côtés des parterres et des deux monts régnaient six plates-bandes sur deux lignes aussi à fleur d’eau, ornées et décorées dans le même goût des parterres.
Cela coule dans l’oreille comme le bruit d’une eau qui court dans l’herbe discrètement.
Le théatre représente une des parties du Sérail ; un péristile orné de cascades et de jets d’eau, forme l’avant-scène. Le fond du théatre une colonade circulaire en charmille ; les intervalles de cette colonade sont couronnés de guirlandes de Fleurs, et enrichis de groupes, et de jets d’eau. […] Aux charmes d’une musique tendre et du murmure des eaux, succède un air fier et marqué, dansé par des muets, par des Eunuques noirs et des Eunuques blancs, qui annoncent l’arrivée du Grand-Seigneur.