Rome seule dès lors devint l’objet des regards de la Terre. […] Les hommes furent instruits, ils devinrent polis, sociables, humains.
Adonis devient l’objet des tendres inquiétudes de Vénus ; elle l’engage à fuir et à se dérober à la fureur jalouse de ce Dieu. […] Les Nymphes engagent Vulcain à se mêler à leurs jeux : il devient le divertissement de la troupe amoureuse. […] Le divertissement devient général ; Adonis reparoît avec les Bergers et cache soigneusement sa passion.
Ce fut alors que l’imagination vint au secours de l’application, et qu’elle aggrandit la sphère des idées, Bientôt le génie s’empressa de couronner ses efforts ; et l’homme brut dans son état primitif, parvint à éclairer ses semblables et à leur inspirer le goût des sciences et des arts, dont il étoit devenu le professeur et l’oracle. […] Le calme bien rétabli, le goût des plaisirs, naturel à l’homme ; l’amour, sa première passion ; la richesse, qui appelle la volupté ; l’ennui, enfant de la paresse ; tout se réunissoit pour faire chérir un art, dont le moindre effet est de suspendre les peines, et qui devient pour les ames sensibles une source d’émotions délicieuses. […] Cette science sera donc devenue une des bases de l’éducation Allemande : et en effet, allez dans le plus petit village de ce vaste empire ; entrez dans une église ; vous y trouverrez un orgue, et l’organiste c’est le maître d’école, dont la mission est d’enseigner aux enfans à lire et à solfier.
Jean-Florian devint pour le compositeur un compagnon indispensable. […] Si elle devint danseuse, ce ne fut pas à la suite d’un calcul positif des parents. […] Elle resta femme, au lieu de devenir une poupée articulée, chef-d’œuvre de la mécanique. […] Sa danse fut animée, sans turbulence, sans déhanchements violents, sensuelle, sans devenir lascive. […] Son chef, Rellstab, médiocre en tout, devenait stupide quand il parlait de danse.
La joie sainte des solennités, qui, en passant de l’âme jusqu’au sens, devint bientôt moins pure, les deux sexes qu’elles rassemblaient, la nuit, si propice à la séduction, qui était le temps marqué pour la célébration de presque toutes les grandes Fêtes, plus que tout cela, peut-être le refroidissement de la ferveur, qui ne fut plus capable dès lors d’étouffer les autres mouvements, voilà quels furent les principes d’un débordement intolérable, qui dégrada des pratiques autrefois dignes de louanges. Alors, les solennités des Chrétiens devinrent des rendez-vous de libertinage, et ne furent que les prétextes d’une infâme dissolution.
Vestris lui-même qui fut frappé à son tour des vérités que j’avois enseignées, lorsqu’il les vit en pratique à Stuttgard, tous ces artistes devenus depuis si célèbres, cedèrent à l’évidence, et se rangèrent alors sous mes drapeaux. L’opéra prit bientôt une nouvelle forme quant au costume à la pompe et à la variété des ballets ; et la danse de ce spectacle, qui, quoique susceptible encore de perfection, est devenue néanmoins la plus brillante de l’Europe, sortit enfin à cette époque de sa longue enfance ; elle apprit à parler le langage des passions qu’elle n’avoit pas encore balbutié. […] Les exclamations qui sont comme le dernier terme où le langage des passions puisse monter deviennent insuffisantes et alors elles sont remplacées par le geste. D’après ces réflexions on saisira les rapports sous les quels j’envisageai la danse, dès l’instant que je m’en occupai, et combien mes premières idées sur cet art étoient déjà loin de celles qu’on en avoit alors ; mais semblable à l’homme qui gravit le sommet des montagnes, et qui voit l’horison s’étendre et se développer devant lui ; à mesure que j’avançois dans la carrière que je venois de m’ouvrir, je la vis s’agrandir, pour ainsi dire, à chaque pas : je sentis que la danse en action pouvoit s’associer tous les arts imitateurs et le devenir elle-même. […] La peinture, l’architecture, la perspective et l’optique devinrent l’objet de mes études.
Il est aisé de conclure d’un trait aussi caractéristique de ce siècle, que les connaissances, l’esprit et le goût y étaient totalement affaiblis, que la science du gouvernement n’y était plus connue, que la Danse elle-même si répandue et si chérie y était devenue un spectacle d’habitude et sans choix, et la Philosophie un vain amas de sophismes inexplicables et sans vertu. […] La chute des beaux-arts ne fut quelquefois suspendue, que pour devenir ensuite plus rapide.
Si l’on entrait dans les Temples, on n’y entendait que des Chants, on n’y voyait que des Danses : ce culte journalier devenait encore plus éclatant dans les Fêtes solennelles. […] Elle devint la Solennité des Lacédémoniens la plus auguste et la plus pure. […] L’un et l’autre se rua incontinent sur ce à quoi il avait été nourri ; car l’un alla à la soupe, et l’autre prit le lièvre ; et lors il leur dit : Vous voyez, Citoyens mes amis, comme ces deux chiens étant nés d’un même père et mère, sont devenus fort différents l’un de l’autre pour leur diverse éducation, et combien plus peut, à rendre les hommes vertueux la nourriture que non pas la Nature. » Plut.
Vous dites que l’étude de la musique est devenue chez nous si générale, que des artisans même en font l’éducation de leurs filles. […] Je me borne, Monsieur, à deux questions ; que sont devenus les ouvrages de Mondonville, de Dauvergne, de Floquet, de Monsigny et de quantité d’autres compositeurs ? que sont devenus ceux de Rameau, que l’on peut compter ?
XXIV Pour devenir l’objet aimé d’une rousse, on doit : Être châtain, Galant, Poëte par bouffées, Indifférent par caprices, Avoir enfin le caractère brun et blond à la fois. […] Les tout jeunes gens qui ont encore la faiblesse d’aimer les vieilles femmes deviennent de plus en plus rares. […] L’homme assez tombé pour devenir l’amant d’un bas-bleu est un être que je ne crains pas de qualifier de malheureux. […] Quand une femme rit, elle devient d’une bonté inépuisable.
mon cher, vous devenez fade. […] Nous prétendons seulement que la tradition s’altère, s’abâtardit et que les gestes originels, jadis expressifs, deviennent inintelligents, de même que les anciens caractères chinois, si clairs, si simples dans leur forme primitive, sont devenus aujourd’hui les hiéroglyphes absurdes que vous connaissez. […] Mais votre art comme leur écriture est devenu quelque chose d’inutilement abscons, où la formule remplace l’idée, où l’on ne sait même plus si l’artiste comprend la valeur des gestes traditionnels qu’elle répète.