L’Hercule Français qui parut dans ce moment au milieu de ces quatre personnages dansa la septième. […] Mercure, Apollon, Bacchus et Momus accompagnés de leur cortège ordinaire dansent les premières Entrées. […] Cardelin, baladin fameux, y dansa sur la corde que des nuages cachaient aux yeux des Spectateurs. […] Représenté et dansé par le Roi Louis XIII en 1626. […] Il fut dansé le 21 Août 1631.
Après vint Mercure qui pria Orphée de continuer les doux airs de sa Musique, l’assurant que non seulement les bêtes farouches, mais les Étoiles du Ciel, danseraient au son de sa voix. […] Aussitôt on vit que les Étoiles du Ciel commencèrent à se remuer, sauter, danser ; ce que Mercure regardant, et voyant Jupiter dans une nue, il le supplia de vouloir transformer aucunes de ces Étoiles en des Chevaliers, qui eussent été renommés en amours pour leur constante fidélité envers les Dames. […] Mercure voyant que Jupiter avait ouï ses prières, le supplia de permettre que toutes ces âmes célestes de Chevaliers avec leurs Dames descendissent en terre, pour danser à ces noces Royales. Jupiter lui accorda encore cette requête, et les Chevaliers et leurs Dames descendant des nues sur le théâtre au son de plusieurs Instruments dansèrent divers ballets ; ce qui fut la fin de cette belle Moralité. » [Voir Fête (Beaux-Arts)] Quel monstre qu’une pareille composition !
Loret, lettre du 20 janvier 1663 Moi, votre très humble Valet, Fus, Lundi dernier, au Ballet, Au Ballet des Arts, c’est-à-dire, Le Ballet du Roi notre Sire, Qui sous son Règne glorieux, Dans Paris et maints autres lieux, Fait refleurir par excellence, Les Arts, les Lettres, et la Science : Mais pour parler sincèrement De ce beau divertissement, Il était rempli de merveilles Pour les yeux et pour les oreilles, Il me parut digne des Dieux, Et jamais on ne dansa mieux ; Outre la parfaite harmonie D’une admirable symphonie, Dont Baptiste, esprit transcendant, Était Chef et Surintendant, Quatre Filles, qui sont de celles Qu’on admire pour Chanterelles, Firent alternativement Goûter un doux contentement Par leurs voix claires et sereines, Plutôt Angéliques qu’humaines, Et dont, par curiosité, Tu peux voir les noms à côté. Je ne parlerai point du reste De ce Ballet pompeux et leste ; On en a fait un Imprimé, Où tout est si bien exprimé, Qu’aux Curieux il peut suffire, Et qu’on doit acheter et lire : Mais je désire, en ce moment, Dire deux mots, tant seulement, De cinq admirables Personnes, De cinq adorables Mignonnes, Qui dans cet illustre Ballet Jouèrent si bien leur Rollet De Bergères et d’Amazones, Que je crois que sous les cinq Zones, Et partout où luit le Soleil, Il ne se voit rien de pareil Madame en était la première, Qui paraissait toute lumière, Tant par ses habits précieux Que par l’éclat de ses beaux yeux ; On ne pouvait, sans allégresse, Voir danser icelle Princesse, Et rien n’égalait les appas De sa grâce et de ses beaux pas : C’est ce qu’on ne lui peut débattre ; Voici les noms des autres quatre. […] L’agréable de la Vallière, Qui d’une excellente manière, Et d’un air plus divin qu’humain, Dansa la Houlette à la main, Puis après, changeant de cadence, En Amazone, avec la lance, Ayant le port et la fierté D’une Belle de qualité. […] Voilà ce que j’avais à dire Dudit Ballet de notre Sire, Que je prétends bien de revoir, S’il plaît à Dieu, Lundi, le soir, Pour lorgner encor la Personne De ce Brave Porte-Couronne, Dont la grâce et l’agilité, Le port, la taille et majesté Sont autant d’objets qui ravissent, Et ses bons sujets réjouissent ; Bref, qui mieux qu’on ne peut penser, Se connaît des mieux à danser, Soit par haut, ou soit, terre à terre, Aussi bien qu’à faire la guerre.
Du Menuet, & de la maniere de le danser régulierement. Le Menuet est devenu la danse la plus usitée, tant par la facilité que l’on a de le danser, que par la figure aisée que l’on pratique à présent, & dont on est redevable à Monsieur Pécour, qui lui a donné toute la grace qu’il a aujourd’huy, en changeant la forme S, qui étoit sa principale figure en celle d’un Z, où les pas comptez pour le figurer, contiennent les Danseurs dans la même régularité, comme il est démontré dans la suite de ce Chapitre. […] En presentant les mains à la Demoiselle, dans le même goût que j’ai tâché d’exprimer dans ces deux Figures, & lorsque vous tenez les deux mains, vous faites un tour ou deux, mais l’homme fait un pas de Menuet en arriere, en amenant à lui la Demoiselle dont il quitte la main gauche seulement, pour en ôter du même tems son chapeau : enfin le pas du Menuet fini, l’homme porte le pied droit à côté de la deuxiéme position : & puis ils font ensemble les mêmes reverences qu’ils ont faites avant de danser. Ce n’est pas que je pretende qu’un Menuet, qui seroit dansé un peu plus long-tems ne soit pas bon ; mais il m’a paru que quoiqu’il soit arbitraire, en lui donnant cette proportion, il est plus dans la bien-séance, & la raison la plus essentielle, c’est que quelque bien que l’on danse c’est toûjours la même Figure, ainsi le plus court qu’on le peut faire c’est le meilleur. Mais lorsque l’on est parvenu au point de le bien danser, on peut de tems à autre y faire quelque agrément ; ce que je vais expliquer dans le Chapitre suivant.
Ils se rassemblaient dans les hameaux, les Dimanches et les Fêtes ; et ils y dansaient pieusement, en chantant les Prières, les Psaumes, et les Hymnes qui retraçaient la solennité du jour. […] Les Prêtres, les Laïcs, tous les Fidèles dansaient pour honorer Dieu. […] C’est dans cet esprit, que les Interprètes sacrés nous disent que les Apôtres, les Martyrs, les Docteurs, et tous les Chrétiens qui ont défendu la Foi contre les ennemis de l’Église, sont, dans la célébrité de ses solennités, ces troupes de Soldats vainqueurs, qui, dans le Cantique des Cantiques, dansent après le combat25. […] En France même, au milieu du dernier siècle, on voyait encore les Prêtres et le Peuple de Limoges danser en rond dans le chœur de Saint-Léonard. […] Le Père Ménestrier31 Jésuite, dit avoir vu de son temps, dans quelques Églises, les Chanoines et les Enfants de chœur, qui, le jour de Pâques, se prenaient tout bonnement par la main et dansaient en chantant des Hymnes de réjouissance.
Les filles ne s’y exposent-elles pas, comme il s’en plaignoit, à la vue des jeunes gens qui s’y assemblent pour danser avec elles, ou du moins pour les voir danser ? […] « C’est dans la fille d’Hérodiade un double crime, et d’avoir dansé et d’avoir plu par sa danse : Duplex crimen, et quòd saltavit et quòd placuerit. […] » Il en fait une autre sur ce qu’Hérodiade produisit elle-même sa fille pour la faire danser au milieu d’une assemblée d’hommes. […] « Qui jamais, dit ce Saint, pourra montrer qu’il est permis à des chrétiens de danser ? […] Une seule heure peut vous séparer pour toujours de ceux et de celles avec qui vous avez coutume de danser.
Dansez, SEIGNEUR, dansez, menez joyeuse vie Tandis que vous avez et l’argent et le temps ; Quand vous aurez vécu cent ans, Vous prendrez, s’il le faut, de la mélancolie.
Moïse, après la délivrance des Hébreux et après le passage de la Mer Rouge, institua des fêtes et des danses ; David dansa devant l’Arche sainte : Socrate apprit à danser d’Aspasia ; Épaminondas tenait à honneur de danser habilement ; les soldats de Crête et de Sparte allèrent à l’assaut en dansant. Nous lisons dans les commentateurs des Anciens, que les Égyptiens représentaient par des danses les mouvemens célestes et l’harmonie de l’univers ; ils dansaient en rond autour des autels consacrés au soleil, et cette figure, qu’ils décrivaient en se tenant par les mains, désignait le zodiaque, ou le cercle des signes. Les sauvages dansent autour de leurs idoles et sur les tombeaux de leurs pères.
Les Masques n’étaient assujettis à aucune loi, et il leur était permis de faire jouer les airs qu’ils voulaient danser, pour répondre au caractère du déguisement qu’ils avaient choisi. […] On formait deux ou trois Quadrilles qui s’arrangeaient sur les caractères ou sujet choisis, et qui dansaient sous ce déguisement les airs qui étaient relatifs à leur personnage. […] C’est la première que le Roi ait dansée.
Loret, lettre du 6 mai 1662 Ce Ballet, qui par le passé A tant de fois été dansé, En noble et pompeuse cadence, Encore aujourd’hui se redanse : Mais j’ai su de deux, ou de trois, Que c’est pour la dernière fois. Et comme la belle Thérèse Ne va plus à présent qu’en chaise, Pour conserver le Fruit second Formé dans son ventre fécond, Madame y parait en sa place ; Mais qui danse avec tant de grâce, Que tel qui l’a bien des fois vu De tout son grand éclat pourvu, Quelque longtemps qu’on y séjourne, Volontiers encore y retourne Pour l’agréable nouveauté D’y voir danser cette Beauté.
Loret, lettre du 16 février 1664 Mercredi, fut le premier jour Où le beau Ballet de la Cour, Agréable par excellence, Avec grande magnificence, Au Palais Royal fut dansé, Où le Commandant, Charnassé, Gentilhomme digne d’estime, À la prière d’un intime, Qui l’en requit obligeamment, M’y fit placer commodément, Et tout contre, par bonne chance, D’une Belle, de connaissance. […] Le Ballet après commença, Où notre Monarque dansa Avec cette grâce Royale Qui dans l’Europe est sans égale. […] Maint Prince, Duc et Pair de France, Qui savent aussi bien la danse, Que le Métier de guerroyer, Lorsque Mars veut les employer, Audit Ballet se signalèrent, Et fort galamment y dansèrent, Étant Gens d’élite et de choix, Mais qui plus, qui moins, toutefois, Enfin, mainte Personne illustre Parut, illec, dans tout son lustre. La jeune Reine mêmement, De la Cour le cher Ornement, De mille grâces assortie, Voulut être de la partie, Avec cette douce fierté, Naturelle à Sa Majesté, Qui marque sa naissance Auguste, Y dansa fort bien et fort juste. […] Outre ces Beautés éclatantes, La plupart des Dames importantes, Cinq ou six Fillettes encor, Chacun valant un Trésor, Fort joliment s’y trémoussèrent, C’est-à-dire très bien dansèrent, Mais leurs noms étant oubliés Ne sont point ici publiés.