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115. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « Méthode ou Principes élémentaires sur L’art de la danse pour la ville. » pp. 11-92

Pour changer le sens de la danse, on tourne la tête légèrement vers l’épaule qui se rapproche et avance un peu vers la tête, pour la présenter également sans mouvoir la ceinture, qui doit être avancée sans que, pour cela, le ventre soit plus saillant. […] Le pas, qui s’exécute sur place, doit être considéré comme tems de la danse nommé le sauté, parce que le corps n’a point changé de direction. […] Pour exécuter ce tems, enlevez-vous pour changer de jambe, en tendant les pointes des pieds pour qu’elles restent posées à terre ; et retombant, vous poserez les talons que vous renleverez consécutivement pour faire un second changement de jambe ; continuez ce mouvement des coudes-pieds continuement, en changeant de jambe chaque fois que vous vous enleverez ; lâchez un peu les genoux pour aider à l’élasticité ; avancez les talons pour tourner les pointes des pieds en arrière, et tenez les genoux tournés à vos côtés, pour donner plus de facilité à remboîter les pieds à la troisième position et en dehors. […] Par cet exemple, on voit que les jambes étant écartées à la seconde position, elles sont entrées pour battre l’entrechat ; premièrement à la troisième position en se croisant, et que pour changer de position, c’est-à-dire, une jambe prenant la place de l’autre, il a fallu pour passer l’une devant et l’autre derrière, qu’elles passassent toutes deux à la première position ; les talons proche l’un de l’autre pour retomber à la troisième ; qu’en serrant encore avec plus de force, les deux jambes seraient repassées par la première position pour reprendre la troisième où elles avaient battu premièrement, et l’entrechat eût été à cinq.

116. (1921) Salvatore Viganò pp. 167-190

À chaque mesure, le tableau changeait et les mêmes éléments concouraient à composer un tableau entièrement nouveau15. »Viganò mettait en pratique les idées de Noverre sur le réalisme de la mise en scène et de la mimique, idées que le réformateur lui-même n’avait jamais intégralement appliquées. […] Les descriptions contemporaines signalent à tout moment que l’héroïne « change de visage », pâlit ou rougit ou que son regard exprime la terreur ou l’amour.

117. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VI. Ballade des dames du temps jadis. » pp. 88-

« Mais, — raconte Nestor Roqueplan, dans ses Coulisses de l’Opéra, — Clotilde avait le cœur si bon, l’âme si charitable ; il lui arrivait si souvent, par paresse, par générosité, de donner à son cordonnier mille francs d’une paire de souliers pour n’avoir pas à changer un billet… Elle était si compatissante aux misères de la petite population théâtrale, des comparses, des figurantes, des choristes, que les magnificences du prince Pignatelli ne suffisaient pas à tant de besoins honorables. […] Mais les temps sont changés : « Par un moment de complaisance Elle a vu tomber son bonnet, Ses bas noirs, son schal (sic) violet ; Elle a vu les laines de France Changées en tissus du Thibet. » Fanny Biais C’est encore à l’ouvrage que je viens de citer que j’emprunte le portrait de cette ballerine : « Si quelqu’un doit des actions de grâce au costumier bourrelier, c’est sans contredit mademoiselle Fanny Bias ; elle ne doit pas oublier non plus son parfumeur, qui la rend semblable à la rose.

118. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VII. Brelan d’astres » pp. 134-175

Dans les dessous, Levasseur, calme, regagnait tranquillement sa loge : « Que diable faites-vous ici, dit-il à Nourrit en le rencontrant, est-ce qu’on a changé le dénoûment ?  […] L’idée de paraître à l’Opéra et de changer leur genre de vie germanique contre les habitudes parisiennes effrayait légèrement les fillettes, — Thérèse surtout, — l’ainée, — qui s’était érigée en petite maman… Pour les décider et leur donner un échantillon de la société, de la galanterie et des magnificences françaises, M.

119. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre VIII. victoires et revers  » pp. 262-319

Comme il était question dans la pièce d’un bonnet magique qui avait la vertu de changer les bêtes en hommes, le Figaro insinua que Duponchel avait mis cette coiffure à l’envers. […] On fit croire au jeune homme qu’au moyen d’un bonnet magique la chatte pourrait être changée en femme. […] Quoique des mythologues à mauvaise langue prétendent qu’elle ait eu cinquante enfants d’Endymion, son bleuâtre amoureux, elle a dans le marbre neigeux où elle est taillée un air de vierge alpestre e cruda, comme dirait Pétrarque, qui ne se retrouve nullement dans la physionomie de Mlle Elssler ; d’ailleurs, la grande colère qu’elle montra contre Actéon qui l’avait surprise au bain fait voir qu’elle avait quelque défaut caché, la taille plate ou le genou mal tourné ; une belle femme surprise n’a point une pudeur si féroce : Mlle Elssler n’aurait pas besoin de changer personne en cerf.

120. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur l’artiste »

Ainsi, sans que rien puisse le distraire, ou l’arrêter, le peintre saisit son pinceau, et la toile se colore, les figures s’arrangent, les morts revivent ; le ciseau est déjà dans la main du sculpteur, et le marbre s’anime ; les vers coulent de la plume du poète, et le théâtre s’embellit de mille actions nouvelles qui nous intéressent et nous étonnent ; le musicien monte sa lyre, et l’orchestre remplit les airs d’une harmonie sublime ; un spectacle inconnu, que le génie de Quinault a créé, et qu’elle embellit, ouvre une carrière brillante aux Arts divers qu’il rassemble ; des masures dégoûtantes disparaissent, et la superbe façade du Louvre s’élève ; des jardins réguliers et magnifiques prennent la place d’un terrain aride, ou d’un marais empoisonné ; une éloquence noble et mâle, des accents dignes de l’homme, font retentir le barreau, nos tribunes, nos chaires ; la face de la France change ainsi rapidement comme une belle décoration de théâtre ; les noms des Corneille, des Molière, des Quinault, des Lully, des Le Brun, des Bossuet, des Perrault, des Le Nôtre, volent de bouche en bouche, et l’Europe entière les répète et les admire : ils sont désormais des monuments immuables de la gloire de notre nation et de l’humanité.

121. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre II. Objections tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 151-166

En vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous gémirez, vous autres, et le monde sera dans la joie ; vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera en joie… et personne ne vous ravira cette joie  ; au contraire, le démon, tout opposé à Jésus-Christ, porte présentement les hommes à rire et à se divertir, en se réservant, par une cruelle usure, de leur faire acheter des plaisirs si courts par une éternité de supplices.

122. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XIII. » pp. 181-196

Moyennant cet arrangement on parvenoit à épeler la danse, pourvû que l’on eût la précaution de ne jamais changer la position du livre et de le tenir toujours dans le même sens.

123. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XVIII. » pp. 185-200

Lord Chesterfield, l’homme de plus instruit et le plus aimable de Londres, dit à Garrick, que Mademoiselle Clairon avoit changé d’esprit et de caractère, en changeant d’emploi ; qu’elle avoit renoncé a sa frivolité et à sa gaité naturelle pour cultiver les Lettres, et acquérir toutes les connoissance qui sont essentielles au grand genre qu’elle avoit adopté ; que la fréquentation habituelle des hommes de lettres, joint à un esprit naturel, et au désir brûlant de se distinguer, lui avoit applani les difficultés.

124. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XIII. » pp. 362-395

Les chemins ou la figure de ces Danses étoient tracés ; les pas étoient ensuite indiqués sur ces chemins par des traits & des signes démonstratifs & de convention ; la cadence ou la mesure étoient marquées par de petites barres posées transversalement qui divisoient les pas & fixoient les temps ; l’air sur lequel ces pas étoient composés, se notoit au-dessus de la page, de sorte que huit mesures de Chorégraphie équivaloient à huit mesures de Musique ; moyennant cet arrangement on parvenoit à épeller la Danse, pourvu que l’on eût la précaution de ne jamais changer la position du Livre, & de le tenir toujours dans le même sens.

125. (1757) Articles pour l’Encyclopédie « Sur les fêtes modernes »

Le cérémonial de tous ces festins est toujours le même ; mais les préparatifs changent, et forment des tableaux nouveaux qui peuvent ranimer l’industrie des Arts : les articles de ce genre ne peuvent donc être faits dans l’Encyclopédie avec trop de zèle et de soin. […] « Je pleurais, dit-il, sur le mont Apennin la mort de la tendre Eurydice ; j’ai appris l’union de deux amans dignes de vivre l’un pour l’autre, et j’ai senti pour la première fois, depuis mon malheur, quelque mouvement de joie ; mes chants ont changé avec les sentiments de mon cœur ; une foule d’oiseaux a volé pour m’entendre, je les offre à la plus belle princesse de la terre, puisque la charmante Eurydice n’est plus ». […] Une branche de corail sortant de l’eau, était gravée sur la médaille que madame de l’Archant présenta au duc de Joyeuse ; elle avait ces mots pour devise : eadein natura remansit ; Il change en vain, il est le même. […] Au fond de cette cour changée en salle de bal, on avait construit un magnifique balcon en amphithéâtre, qui était rempli d’un grand nombre de symphonistes. […] Le Roi revint sur les cinq heures dans son appartement, et changea d’habit pour aller à la foire.

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