On ne compose guère depuis longtemps ces ouvrages, que sur des sujets bas, communs, et dans le goût de nos farces anciennes ; mais le sortilège d’une Musique vive et saillante les rend extrêmement piquants.
Cicéron, le plus célèbre des orateurs et des philosophes de l’ancienne Rome, exprime non-seulement son sentiment particulier, mais encore l’opinion commune sur la danse, dans un plaidoyer en faveur de Lucius Lucinus Muréna, lieutenant-général de Lucullus dans les provinces d’Asie, et depuis consul.
Briser des masques hideux, bruler des perruques ridicules, supprimer les paniers incommodes, bannir les hanches plus incommodes encore, substituer le goût à la routine, indiquer un costume plus noble, plus vrai et plus pittoresque ; exiger de l’action et du mouvement dans les scènes, de l’ame et de l’expression dans la danse ; marquer l’intervalle immense qui sépare le mécanisme du métier, du génie qui le place à côté des arts imitateurs ; c’étoit m’exposer à la mauvaise humeur de tous ceux qui respectoient et vénéroient les anciens usages quelque barbares et ridicules qu’ils pûssent être. […] On sait jusqu’où les Pantomimes anciens poussèrent l’art d’émouvoir par le geste.
Naissance du Théâtre Soit que le hasard ou le goût, ait guidé les Anciens dans l’arrangement de leurs plaisirs, et dans l’ordonnance de leurs Fêtes, on a pu remarquer, que leurs Danses eurent toutes un caractère très distinct les unes des autres.
Dans les suites, quelques Empereurs allèrent encore plus loin, et nous voyons, dans des Monuments anciens, que des Pantomimes furent élevés à la dignité de Prêtres d’Apollon, toujours briguée par les noms les plus illustres72.
Les anciens l’ignoraient.
Un soir la petite ne reparut pas ; la mère pleure, le père reste stoïque, impassible, endosse son ancien uniforme, et, l’épée au côté, sort, le visage sombre, l’allure d’un héros de tragédie. […] Les anciens danseurs y excellaient, apprenaient aux gens de la cour les grâces et les attitudes du corps : ces choses-là autrefois avaient une importance extrême, et, dans les Souvenirs de la marquise de Créqui, rédigés par Courchamps, on peut lire le récit d’une leçon de maintien donnée par Vestris à un prince. […] Mlle Roland épousa le marquis de Saint-Geniès ; Quinault-Dufresne, le duc de Nevers ; Grognet, le marquis d’Argens ; Defresne, le marquis de Fleury ; Sullivan, lord Crawford ; Chonchon, le président de Ménières ; Grandpré, le marquis de Senneville ; etc… Fanny Elssler convole en justes noces avec un banquier allemand ; Thérèse Elssler en mariage morganatique avec le prince Adalbert de Prusse ; Sangalli, en 1886, devient la femme légitime du baron de Saint-Pierre, ancien diplomate ; Don Fernando, mari de la reine de Portugal Maria Gloria de Bragance, veuf en 1853, épouse morganatiquement, en secondes noces, une ancienne danseuse.
) ancienne espèce de danse dont l’air est lent, et se note ordinairement en triple de blanches avec deux reprises. […] Les gestes ont été de la même manière la source primitive de ce que les anciens et nous avons appelé danse. […] C’est donc à l’amour de l’art à ne se point rebuter contre une ancienne obstination qui lui est très nuisible.
Phrynicus, l’un des plus anciens auteurs tragiques, dit que le ballet lui fournissoit autant de traits et de figures différentes, que la mer a de flots aux grandes marées d’hiver. […] En rapprochant toutes mes idées, en réunissant ce que les anciens ont dit des ballets, en ouvrant les yeux sur mon art, en examinant ses difficultés, en considérant ce qu’il fut jadis, ce qu’il est aujourd’hui et ce qu’il peut être si l’esprit vient à son aide ; je ne puis m’aveugler au point de convenir que la danse sans action, sans règles sans esprit et sans intérêt, forme un ballet, ou un poème en danse.
Mais comme il est aussi difficile de marcher, sans s’égarer, dans les routes obscures de l’antiquité, que d’anatomiser des objets presque décharnés , et de distinguer exactement ceux dont la forme se perd dans l’immesurable distance des siècles, il faut présumer avec les commentateurs raisonnables, que les anciens avoient des gestes de convention, qui devenoient les signes représentatifs de telle ou telle chose, j’en ai parlé avec assez d’étendue dans mes lettres précédentes ; j’ai même avancé qu’il a existé des dictionnaires explicatifs de tous les gestes possibles. […] Ce que l’on entend actuellement par danse et ballet-pantomime, n’existoit pas chez les anciens.
Lorsque les Suisses furent sur le point de venir en France, pendant le règne de Henri IV pour renouveler leur Alliance, le Prévôt des Marchands et les Échevins, qui dans cette occasion sont dans l’usage de les recevoir à l’Hôtel de Ville et de les y régaler, trouvèrent sous leur main l’ancienne Rubrique, et en conséquence ils délibèrent un Festin, et un Bal.