Égisthe cependant, prince ambitieux, occupé sans cesse de tous les tendres soins qu’inspire le désir de paraître aimable, osait soupirer pour la Reine ; mais toujours dissipée par un exercice, et par des représentations qui remplissaient ses moments et qui suffisaient à son oisiveté, elle n’apercevait les regards, les soins, ni les soupirs d’Égisthe.
Ce que le monde dit, tend à rendre ici-bas la vie plus agréable et plus commodé ; mais c’est pour la lui rendre éternellement malheureuse après la mort. […] Vous deviez regarder les biens et les plaisirs de ce monde comme des biens étrangers pour vous, parce que vous deviez tendre à d’autres biens et à d’autres plaisirs.
Pour atteindre à ce paradis de gelée de groseille, l’enfant avait tendu le jarret outre mesure et se tenait en équilibre sur le bout de ses pieds mignons dont les orteils nerveux, aigus, inébranlables, ressemblaient aux deux lames d’acier d’un compas audacieusement piquées dans le plancher. […] Elle et le marquis de X…, un abonné s’aimaient d’amour tendre.
Suivez ces tendres enfants, depuis leur entrée dans le monde, jusqu’au moment où leur raison se développe c’est la Nature primitive qui se peint dans les sons de leur voix, dans les traits de leur visage, dans leurs regards, dans tous leurs mouvements.
Que d’autres relèvent avec empressement ces dons aimables que la nature, en souriant, a versé sur votre personne, moi je ne parlerai que des vertus respectables dont vous vous êtes plu à les embellir, et qui n’admirerait pas cette surveillance attentive, cette sollicitude si tendre, et ces soins continuels que vous ne cessez de prêter à l’éducation des enfants que le ciel vous a donnés.
Ses vives caresses, ses tendres soins, apprennent au spectateur qu’elle est unie à Belton par les liens les plus sacrés ; et on voit à la gêne qui accompagne toutes les actions de ce jeune homme, qu’il est entièrement refroidi pour l’objet de son ancien attachement. […] Belton, prodigue ses tendres caresses à Amazili sa sœur ; il est uni à sa chere Eliza.
L’Histoire, la Fable, la Poésie, la Peinture, tout lui tend les bras pour le tirer de l’obscurité où il est enseveli ; & l’on s’étonne, avec raison, que les Compositeurs dédaignent des secours si précieux. […] Ce seroit être aussi fidelle imitateur qu’excellent Peintre, que de mettre de la variété dans l’expression des têtes, de donner à quelques-uns des Faunes de la férocité ; à ceux-là moins d’emportement ; à ceux-ci un air plus tendre ; aux autres enfin un caractere de volupté, qui suspendroit ou qui partageroit la crainte des Nymphes ; l’esquisse de ce Tableau détermine naturellement la composition de l’autre ; je vois alors des Nymphes qui flottent entre le plaisir & la crainte ; j’en apperçois d’autres qui me peignent par le contraste de leurs attitudes, les différents mouvements dont leur ame est agitée ; celles-ci sont plus fieres que leurs compagnes ; celles-là mêlent à leur frayeur un sentiment de curiosité, qui rend le Tableau plus piquant : cette diversité est d’autant plus séduisante qu’elle est l’image de la nature.
Le second reméde à employer, est de conserver une flexion continuelle dans l’articulation des genoux, et de paroitre extrémement tendu sans l’être en effet : c’est là Monsieur, l’ouvrage du temps et de l’habitude : lorsqu’elle est fortement contractée, il est comme impossible de reprendre sa position naturelle et vicieuse, sans des efforts qui causent dans ces parties un engourdissement et une douleur insupportable. […] J’ai dit, que les danseurs jarretés doivent conserver une petite flexion dans l’éxécution ; ceux-ci par la raison contraire, doivent être exactement tendus, et croiser leurs temps bien plus étroitement afin que la réunion des parties puisse diminuer le jour ou l’intervalle qui les sépare naturellement. […] Grace à cette mauvaise habitude et aux jupes, elles paroissent plus brillantes que les hommes, parce que, comme je l’ai dit, ne battant que du bas de la jambe, elles passent leurs temps avec plus de vitesse que nous, qui ne dérobant rien au spectateur, sommes obligés de le battre tendus, et de les faire partir primordialement de la hanche ; et vous comprenez qu’il faut plus de tems pour remuer un tout qu’une partie.
Armide qui s’étoit cachée derrière un bosquet, vole vers sa proye pour lui porter mille coups ; mais son bras est arrêté par un charme plus puissant que tous ses enchantemens ; elle se reproche sa faiblesse, elle veut une seconde fois frapper sa victime, mais les traits aimables de Renaud, un sourire enchanteur tel que celui que le plaisir et l’amour impriment sur la physionomie, suspendent le coup ; le fer échappe de la main d’Armide ; sa rage fait place aux sentimens les plus tendres ; son cœur qui respiroit la vengeance ne respire plus que 1’amour. […] Ses amis, honteux de sa foiblesse, emploient de leur côté tout ce qui peut le ramener à son devoir : ils l’arrachent des bras d’Armide, à la quelle il fait les plus tendres adieux.
Or, dans cette « prose dansée » du critique, les coupes et les modulations de la phrase traduisent le mouvement chorégraphique d’une manière si concrète que l’on croit voir la démarche élastique, le genou fléchi, les petits pas frappés et tendus d’Alexandre Sakharoff, toute cette promenade cérémonieuse et ironique.