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21. (1921) Danse et musique « Danse et musique, par André Suarès — IV » p. 136

Il y faudrait le goût le plus sobre et l’expression la plus concise : le moins de paroles qu’il se pût, et du sens le plus essentiel ou le plus fécond en résonances, en échos pensants.

22. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 19 février. Une grande danseuse russe. Mme Véra Tréfilova. — Émotion et abstraction. — Mélodie continue. — Exotisme transposé. — Deux Moscovites : Novikoff, Clustine. »

Il sut manier avec beaucoup de sûreté et de sens plastique ce stradivarius qui lui était confié : Mme Tréfilova. […] Et je n’aime pas du tout ce qu’il fait faire à ces trois jeunes filles, ses élèves : ce « duncanisme » primaire, doré sur tranche et vide de sens.

23. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 5 mars. Pour le ballet français. Ballets russes ; ballets français. — Une variation de « Sylvia ». — « Fox-Péri ». — Juliette Péri. »

Nous constaterons que les Ballets Russes agissent sur nous par la déformation voulue, dans le sens burlesque ou dans le sens décoratif, des styles traditionnels.

24. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « [Conclusion] »

Je le sens, un tel ouvrage serait probablement fort au-dessus de mes forces, mais j’ai du moins le faible mérite d’avoir entrevu ce que pourrait faire un homme de génie. […] Ici je m’arrête ; je sens que si je me laissais entraîner par mon sujet, il me faudrait entrer dans des développements qui me mèneraient beaucoup trop loin.

25. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 16 janvier. Une soirée à l’hôtel Charpentier. »

On a pu voir ce que produit le sens du style appliqué par une artiste complète aux choses les plus futiles.

26. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre XI. Des danses Baladoires, des Brandons, etc. »

La joie sainte des solennités, qui, en passant de l’âme jusqu’au sens, devint bientôt moins pure, les deux sexes qu’elles rassemblaient, la nuit, si propice à la séduction, qui était le temps marqué pour la célébration de presque toutes les grandes Fêtes, plus que tout cela, peut-être le refroidissement de la ferveur, qui ne fut plus capable dès lors d’étouffer les autres mouvements, voilà quels furent les principes d’un débordement intolérable, qui dégrada des pratiques autrefois dignes de louanges.

27. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 20 janvier. Danses de jadis et danses d’aujourd’hui. »

Et comme un sens exquis du style national se superpose heureusement à l’habileté technique !

28. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Lettres sur les fêtes nationales] — Lettre iii. sur le même sujet. » pp. 122-128

C’est donc à l’aide de ces deux sens que nous éprouvons des plaisirs délicieux, si toute fois ces arts ont atteint leur unique but, l’imitation de la belle nature ; l’ont-ils manqué, le charme s’évanouit, le plaisir fuit ; la lassitude et l’ennui s’emparent de nous. […] Les artistes ont oublié, dans la fête des victoires, que c’étoit à ces deux sens qu’ils devoient parler.

29. (1936) Philosophie de la danse

  J’entre tout de suite dans mes idées, et je vous dis sans autre préparation que la Danse, à mon sens, ne se borne pas à être un exercice, un divertissement, un art ornemental et un jeu de société quelquefois ; elle est chose sérieuse et, par certains aspects, chose très vénérable. […] Vous pouvez facilement observer que la plupart, l’immense plupart, des impressions que nous recevons de nos sens ne nous servent à rien, sont inutilisables, ne jouent aucun rôle dans le fonctionnement des appareils essentiels à la conservation de la vie. […] Ainsi, les moyens de relation de la vie, nos sens, nos membres articulés, les images et les signes qui commandent nos actions et la distribution de nos énergies, qui coordonnent les mouvements de notre marionnette, pourraient ne s’employer qu’au service de nos besoins physiologiques, et se restreindre à attaquer le milieu où nous vivons, ou à nous défendre contre lui, de manière que leur unique affaire consistât dans la conservation de notre existence. […] Mais encore cette invention et cette production libres et gratuites, tout ce jeu de nos sens et de nos puissances se sont trouvés peu à peu une sorte de nécessité et une sorte d’utilité. […] Et donc, — permettez-moi quelque expression hardie, — ne pourrait-on la considérer, et je vous l’ai déjà fait pressentir, comme une manière de vie intérieure, en donnant à présent, à ce terme de psychologie, un sens nouveau où la physiologie domine ?

30. (1881) Albine Fiori « Albine. Le dernier roman de George Sand — Quatrième lettre. Flaminien d’Autremont à Melchior de Sainte-Fauste. » pp. 83-91

Elle nous dit de mépriser le plaisir des sens, de n’en user qu’en vue de la paternité et de ne point accorder à la créature l’amour sublime et complet que nous devons à Dieu seul. […] J’étais tout résigné, en ce sens que je ne me suis plaint à personne et que je n’ai jamais fait entendre ni un sanglot ni un murmure. […] J’ai voyagé, j’ai fait mon devoir envers moi-même, en ce sens que j’ai conservé mon être normal et physique dans les conditions de l’équilibre extérieur nécessaire à l’homme pour ne point devenir nuisible aux autres. […] J’ai aimé avec les sens, avant que mon cœur eût parlé et se fût révélé à moi-même.

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