Oui, ce corps dansant semble ignorer le reste, ne rien savoir de tout ce qui l’environne.
Alors un fameux Pantomime du tems de Néron, qui avoit le corps souple & les gestes excellens, pria Démétrius de ne le point condamner sans l’avoir vu jouer son personnage ; desorte qu’ayant fait cesser les voix & les instrumens dans le spectacle, il représenta devant lui l’adultere de Venus & de Mars, où étoit exprimé le Soleil qui les découvroit, Vulcain qui leur dressoit des embuches, les Dieux qui accouroient au spectacle, Venus toute confuse, Mars étonné & suppliant, & le reste de la fable représenté avec tant d’art & d’expression, que le Philosophe s’écria qu’il croyoit voir la chose même, & non pas sa représentation, & que ce Pantomime avoit le corps & les mains parlantes, comme un Comédien qui s’exprime par la voix.
Un soir la petite ne reparut pas ; la mère pleure, le père reste stoïque, impassible, endosse son ancien uniforme, et, l’épée au côté, sort, le visage sombre, l’allure d’un héros de tragédie.
» Qui est-ce qui, à cette description si effrayante et trop véritable de ce qui se passe, même dans les danses de notre temps, ne doit pas trembler, s’il lui reste un peu de foi ?
Reste-t-il parmi ces gaîtés aucunes traces de crainte de Dieu, de guerre contre la concupiscence, de mortification du vice ?
Ce sont à la vérité des peuples différents qu’on y voit paraître : mais leurs habits plutôt que leurs pas annoncent leurs divers caractères ; aucune action particulière ne lie la danse avec le reste de l’acte.
Ces danses étaient au reste de trois espèces ; la grave qui répondait à nos danses terre à terre ; la gaie qui avait un grand rapport à nos gavotes légères, à nos passe-pieds, à nos tambourins ; enfin la grave et la gaie mêlées l’une à l’autre, telles que sont nos chacones et nos autres airs de deux ou trois caractères.
« Il était impossible, ajoutait-il, de déguiser plus gracieusement la monstrueuse nullité du canevas. » Dans tous les comptes rendus se manifeste le même sentiment, que la Gazette des Théâtres résume en ces termes : « Mlle Fanny Elssler a délicieusement joué et divinement dansé son rôle de chatte ; mais tout le reste est une mystification puérile, triviale, indigne d’un théâtre tel que l’Opéra. » Si Th. […] « Ses bras admirablement tournés sont moins ronds que des bras de femme ordinaire, plus potelés que des bras de jeune fille ; leur linéament a un accent souple et vif qui rappelle les formes d’un jeune homme merveilleusement beau et un peu efféminé comme le Bacchus indien, l’Antinoüs ou la statue de l’Apolline ; ce rapport s’étend à tout le reste de sa beauté que cette délicieuse ambiguïté rend plus attrayante et plus piquante encore.
Achile, le premier acte de M. de Lully, le reste de M.
En 1805, le personnel de l’Opéra était de cinq cent treize individus, dont cent quatre-vingt-six appartenaient à la scène, quatre-vingts à l’orchestre, le reste aux différens services et à l’administration : ce personnel coûtait par année 884,260 fr. ; sur l’état du corps de ballets, on voit figurer pour des appointemens de 800 fr. par an, mademoiselle Leverd, que nous avons admirée au Théâtre Français. […] La bouffissure chevaleresque dominait dans tout le reste.