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5. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre IV. De la premiere Position. » pp. 11-12

Son usage est pour les pas assemblez, & pour prendre ses mouvemens lorsque l’on doit plier, parce que tous les pas qui se commencent par des demi-coupez se doivent prendre de cette position. […] Et de plus c’est que le corps paroît plus droit ; ce que j’expliquerai plus au long dans la maniere de prendre les mouvemens, puisque je n’entens faire ici que l’explication des positions, & en donner la démonstration.

6. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre XVI. De la maniere de faire les bras avec les Contre-tems de Gavote. » pp. 255-263

Mais pour suivre toûjours le point de fiction que je me suis fait d’abord par le pied droit, je le suppose & par conse quent le gauche est devant à la quatriéme position : ainsi vous devez avoir le bras droit opposé : pour lors en pliant sur le pied gauche pour sauter dessus, le bras droit du même tems s’étend en prenant son contour de haut en bas, & le poignet du bras gauche se plie aussi de haut en bas ; mais ses trois mouvemens se doivent prendre conjointement ensemble, c’est-à-dire, lorsque vous pliez sur le pied gauche ; les bras par consequent prenent leurs mouvemens dans l’instant. […] Deuxieme attitude pour le Contretems de coté [Légende intérieure] [de part et d’autre] contour du bras de haut en bas Lorsque l’on prend le mouvement du contre-tems, comme cette seconde Figure vous le represente : elle a le corps droit sur les deux jambes, la tête droite, les genoux pliez, & la ceinture ferme, mais en vous relevant en sautant, vous retombez sur le pied gauche, & vos bras s’étendent par le contour qui est exprimé par ces mots, contour du bras de haut en bas, ce qui est à l’un & à l’autre : afin de faire comprendre que les deux bras font le même mouvement à la fois. […] Si vous le prenez en avant & que vous ayez le corps posé sur le pied gauche, vous pliez dessus en levant le droit, & le bras droit dans l’instant se contourne de haut en bas, & le gauche vient de bas en haut ; ce qui fait le contraste à la jambe qui se passe devant, mais en vous jettant sur le droit pour ce second mouvement, il ne faut pas changer vos bras. […] Mais lorsque vous le faites en arriere, il faut suivre la même regle qu’aux autres pas, c’est-à-dire qu’en partant du pied droit en arriere, comme il est devant le bras gauche opposé : ainsi dans le tems que vous prenez votre premier mouvement pour passer le pied droit derriere, le bras gauche se contourne de haut en bas, & le bras droit revient de bas en haut ; ce qui fait tout le changement de bras que vous devez observer dans ce pas. Quant à celui qui se fait de côté : il est different en ce qu’il ne faut pas d’opposition : d’autant que son premier mouvement se prend de la troisiéme ou cinquiéme position, & au second vous vous jettez à la deuxiéme qui ne demande point d’opposition ; c’est pourquoi il suffit de faire un petit mouvement des deux poignets.

7. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre deuxième — Chapitre IV. Des Bals »

Les familles s’unirent, pour multiplier les Acteurs et le plaisir ; mais l’Assemblée en devenant plus nombreuse, prit un air de Fête, dont les égards, la bienséance et l’orgueil s’établirent bientôt les arbitres suprêmes. […] Le jour fut pris ; les dames les plus qualifiées furent invitées, et après un grand Festin, le Cardinal de Mantoue ouvrit le bal, où le Roi Philippe et tous les Pères du Concile, dit le Cardinal Pallavicino, dont j’emprunte ce trait historique, dansèrent avec autant de modestie que de dignité. […] M. et Madame de Bourgogne ouvrirent le bal par une courante, ensuite Madame de Bourgogne prit le Roi d’Angleterre, lui la Reine d’Angleterre, elle le Roi, qui prit Madame de Bourgogne ; elle prit Monseigneur, il prit Madame qui prit M. le Duc de Berri. […] Ils prirent seulement quelques Grenades, Citrons, Oranges et quelques confitures sèches ; mais sitôt qu’ils furent sortis tout fut abandonné à la discrétion du public, et tout cet appareil fut pillé en moins d’un demi-quart d’heure, pour ne pas dire dans un moment. […] Bonnet lui avait dédié son Histoire de la Danse, de laquelle ceci est pris.

8. (1724) Histoire générale de la danse sacrée et profane [graphies originales] « A, son altesse royale. Monseigneur. le duc d'Orléans, petit-fils de France. » pp. -

MONSEIGNEUR, Le goût universel que Votre Altesse Royale a toujours marqué pour les Sciences & les Arts, & la protection dont Elle favorise ceux qui les cultiveni, me fit prendre la liberté de lui présenter il y a quelques années l’Histoire de la Musique, un des Arts pour lequel Elle semble avoir eu une préference d’inclination. L’Ouvrage s’est ressenti de son acceuil favorable, auquel j’ai certainement plus attribué le succès qu’il a eu dans le Public, qu’à tout autre mérite ; ce qui fera peut-être trouver extraordinaire à Votre Altesse Royale, qu’au lieu de me contenter de lui en venir témoigner mon humble reconnoissance, j’ose lui faire observer une espece d’engagement auquel Elle ne s’attendoit pas, & qu’elle a néanmoins pris en faveur de l’Histoire de la Danse, comme sœur de la Musique : c’est une cadette qui n’a pas besoin d’une protection moindre que celle que vous avez accordée à l’aînée, pour paroître avec agrément dans le monde. […] Elles ne pouvoient l’une & l’autre se montrer dans une circonstance de tems plus convenable, que celle de la paix que vous avez fait régner dans l’Europe entre tous les Princes Chrétiens, dès le moment que vous avez pris le gouvernail ; & quel bonheur ne devons-nous pas attendre d’un regne dont le Monarque parvenu à l’âge de gouverner par lui-même, se repose encore sur la sagesse & la prudence de vos conseils !

9. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre deuxième — Chapitre VI. Des Mascarades »

On prenait un sujet ou de la Fable ou de l’Histoire. […] Jodelle, Passerat, Baïf, Ronsard, Benserade, signalèrent leurs talents en France dans ce genre, qui n’est qu’un abrégé des grands Ballets, et qui me paraît avoir pris naissance à notre cour. […] Le Carnaval de Benserade, qu’on exécuta le 18 janvier 1668, fut la dernière, où ce Monarque Père des Arts prit le masque.

10. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre X. De la maniere d’ôter son chapeau, & de le remettre. » pp. 24-28

Le corps étant posé suivant les regles ci-devant prescrites, si vous voulez saluer quelqu’un, il faut lever le bras droit à la hauteur de l’épaule, comme le represente cette premiere Figure 1. ayant la main ouverte 2. puis plier le coude pour prendre votre chapeau, ce qui fait un demi cercle, suivant ces mots, ply du coude, qui prend son point du coude même. […] Pour moi j’entends qu’il n’y ait aucun intervale, & que ces tems soient si imperceptibles, qu’ils n’en fassent qu’un ; parce que ce n’est qu’une seule action en trois tems, que j’ai jugé à propos de marquer par chaque attitude principale pour les faire mieux sentir : sçavoir lever le bras à côté de soi en pliant le coude, approcher la main de la tête & prendre le chapeau, le lever de dessus, & laisser tomber le bras à côté de soi. […] On ne doit pas non plus trop l’enfoncer par la difficulté que vous auriez de l’ôter, le chapeau ne devant que couronner la tête & lui servir d’agrément : on doit aussi prendre garde de ne le point prendre par la forme, & d’avancer le bras & la main trop en devant, ce qui cache le visage, ni même de baisser la tête, & de laisser tomber votre chapeau devant le visage, en le conduisant négligemment devant vous, ce qui ne fait qu’un très-mauvais effet.

11. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXXIV. Des pas de Sissonne. » pp. 156-158

Il se fait de même en arriere, excepté qu’au lieu de prendre le mouvement de derriere pour venir en avant, il doit se prendre de la jambe de devant, pour la passer derriere en tombant sur les deux pieds, en vous relevant sur la jambe qui a passé derriere. D’autres qui se font en place, mais au second saut vous vous relevez sur le pied de derriere, sçavoir, vous pliez sur le pied gauche en sautant, & en tombant sur les deux pieds, & au second saut vous relevez sur le pied gauche, & le pied droit reste en l’air pour prendre un autre pas de ce pied.

12. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre V. Du mouvement du Coude & de l’Epaule. » pp. 206-209

Comme aussi lorsque vous prenez un mouvement des poignets ils doivent se plier & s’étendre de même que lorsqu’ils se plient avec les coudes. Quant au second mouvement qui se prend de bas en haut, les mains se trouvant en dessous : de même que le represente 8. il faut plier les poignets & les coudes, en faisant seulement un cercle, tel que vous le tracent ces mots de bas en haut, à chacun en particulier : afin de faire comprendre que les deux bras se doivent plier également l’un comme l’autre, & qu’ils reviennent dans la même attitude que le represente, 5. Ce dernier mouvement de bas en haut, n’est pas moins necessaire que le premier ; parce qu’il y a des pas ausquels il faut les prendre de bas en haut ; de plus pour les oppositions, ordinairement le bras qui est étendu se tourne en dessous, & il se plie en s’opposant au pied contraire ; ce qui est expliqué plus au long dans le Chapitre suivant.

13. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1666 — 2 décembre : Le Ballet des Muses — La Muse Dauphine à Monseigneur le Dauphin d’Adrien Perdou Subligny — Subligny, seconde semaine, lettre du 17 février 1667 »

On voit donc bien d’autres affaires À Paris, dans cette saison, Qu’on n’en voit dans votre maison, Quoi qu’on n’y prenne point de passe-temps vulgaires. […] Comme elle allait en masque un de ces derniers jours, Des gens que vous voyez toujours À son sujet prirent querelle ; La cause fut qu’en parlant d’elle, L’un d’eux accordait bien qu’elle avait l’air charmant, Qu’elle était belle assurément, Mais, ajoutait-il, pas tant belle.

14. (1623) Apologie de la danse et la parfaite méthode de l’enseigner tant aux cavaliers qu’aux dames [graphies originales] « Methode povr les cavaliers. » pp. 25-51

Ie laisse aux partisans de ce digne Orateur, (qui auront quelque dessein de s’opposer à la ruyne de cest exercice) l’vsage de telles inuentions, il me suffit que ma plume les face voir inutiles au subiect que i’ay pris, & dont il est temps que ie parle. […] Ayant tiré le chapeau de la main gauche deuant la compagnie & iceluy porté negligemment sur la cuisse, sans baisser la teste, tenant tousiours la veuë esgalle de sa hauteur, faut apres auoir tant soit peu plié les genoux, faire porter du pied droict vn pas plus en arriere qu’à costé, la iambe bien tenduë, puis en pliant à loisir le genoüil de l’autre, la faire suiure quasi derriere sur le mouuement du pied, & à l’instant sans se forcer, glisser l’autre par dessus, & lors que les molets des iambes viendront à se ioindre, sans s’arrester que bien peu sur ceste action, faire plier auec la mesme douceur les deux genoux, & en desgageant comme insensiblement la iambe gauche, la pointe du pied releuee, se tourner vis à vis, du costé où doit estre la femme, afin de faire la mesme reuerence de l’autre pied, puis baissant vn peu la teste auec le corps faut baiser la main pour prendre celle de la femme, & se couurant, commencer gayement en obseruant vne mesure vn peu viste : i’entends quand l’Escolier sera bien asseuré sur ce qui suit, auquel alors & non plustost, il faudra monstrer l’action qui doit estre obseruee pour prendre vne Dame, & la prier de danser, dont sera parlé cy apres à la gaillarde. […] Le second se nomme le Bransle Gay, qui est composé de quatre pas, & se commence à fin de mieux prendre la cadance, par le dernier, en pliant tant soit peu les genoux pour assembler les deux talons en s’esleuant sur la pointe des pieds : Puis pour commencer les quatre pas, faut escarter le pied gauche, & faire que l’autre le suiue de pres contre le talon sur le mouuement du pied, & en releuant la pointe du pied gauche, le lascher doucement à costé en glissant sur le talon, pendant le quel pas glissé, il faut descendre le talon du pied droict plat à terre, & sans s’arreste là dessus, faut plier tant soit peu les genoux pour mieux prendre son temps, à fin d’assembler le pied droict au gauche, en se releuant sur les deux pointes des pieds pour recommencer, & quand on sçaura faire ce Bransle & non plustost, pour en donner la perfection, qu’on face faire tous les pas sur les mouuemens des pieds, sans plier en tout les genoux, que si i’ay dit qu’il faut au commencement faire plier vn peu aux pas assemblez, c’est à fin d’enseigner plus aisément les mouuemens necessaires, qui sont sans doute & plus doux & plus nobles quand ils procedent de la hanche & du pied, mais vn Escolier ne les peut faire qu’apres vn long exercice, du moins qu’auec contrainte. […] Ce Bransle se commence par vne reuerence qui se doit faire semblable à celle du premier, mais parce que l’entree de celuy-cy se faict de differentes sortes, i’ay choisi celle qui fuit, comme estant à mon opinion la plus graue, sans s’arrester donc apres la reuerence (comme font plusieurs, qui manque de bonne oreille sont contraints d’attendre pour choisir le temps propre à prendre leur cadance.) […] Au surplus, lors que l’Escolier sera capable de danser en compagnie, il luy faut apprendre les actions qui suiuent pour prier vne Dame de danser ; Ayant donc tiré le chapeau, qu’il portera sur le busque du pourpoint, il fera quelques demarches graues, apres lesquelles venant à s’approcher, il coulera doucement le pied droict deuant l’autre, pour faire vne reuerence, comme celle dont i’ay parlé pour aborder vne compagnie, & baissant vn peu la teste auec le corps, pour baiser la main & prendre celle de la femme, il l’amenera au bas bout, vis à vis de la compagnie, où estant il fera vne reuerence, comme on luy a enseigné à la Courante, puis reprenant la femme par la main, la conduira iusques au milieu de la salle, & là s’il y a quelque personne qualifiee il refera la mesme reuerence, sinon qu’il saluë la femme seulement : Puis prenant son chemin vers la main droicte en remettant son chapeau, fera trois ou quatre demarches, de la façon qu’il a esté dict cy dessus, auant que prendre la cadance pour commencer, & venant à finir, que ce soit d’vne reuerence deuant la Dame, mais ne faut pas oublier d’en faire vne auparauant deuant la compagnie, en cas qu’il y ait comme ie vous ay dict, quelqu’vn qui vous y obligeast, ny à ramener la Dame en sa place, le tout auec des pas & des demarches qui ne soient pas timides.

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