On les fait encore d’une autre maniere, en ce qu’il faut prendre plus de force pour les sauter ; ce qui se fait en se relevant plus vîte, & étendre fort les jambes, en les battant l’une contre l’autre, en retombant sur le pied contraire à celui qui a plié, pour lors il change de nom & on l’appelle demie cabrioles ; mais comme c’est un pas de Ballet, & que je n’entreprends dans ce Traité que de donner la maniere de faire les pas qui sont en usage dans les danses de Ville, c’est ce qui m’engage de ne pas embarasser l’Ecolier des pas que l’on aprend les derniers, comme étant ce qui donne la perfection aux danseurs qui sont nez avec toute la belle disposition, & même à ceux qui en font leur principale occupation. A l’égard des Dames, elles ne doivent pas tant les sauter, il suffit qu’elles en prennent le tems en pliant, & qu’en se relevant elles se laissent tomber sur l’autre pied que celui qui a plié : par consequent lorsque vous dansez avec une Demoiselle, & qu’il se trouve des Jettés ou autres pas sautez, il les faut prendre modérément, afin de conserver cet accord d’un sexe avec l’autre ; ce qui est une des parties essentielles à laquelle ont doit se conformer.
Qu’est-ce qui leur prend à ces brutes-là ? […] Un matin, à huit heures, après que nous eûmes pris ensemble le café au lait, il nous quitta. […] Et on m’obligeait à tout prendre. […] Personne, absolument personne ne voulut le prendre. […] Toujours riant, il promit, puisque je prenais l’aventure au tragique, qu’il allait s’acquitter et il partit.
Le mouvement du poignet se prend de deux manières, savoir du haut en bas, et du bas en haut. Lorsque vous voulez prendre du haut en bas, il faut laisser plier le poignet en dedans, faisant un rond de la main, qui de ce même mouvement se remet dans la première situation où elle était : mais il faut prendre garde de ne point trop plier le poignet ; car il paraîtrait cassé. Quant au second mouvement, qui se prend du bas en haut, il faut plier le poignet en l’arrondissant, puis laisser retourner la main en haut, faisant un demi-tour, et par ce mouvement la main se trouve à la première position des bras. […] Lorsque vous prenez un mouvement des poignets, ils doivent se plier et s’étendre de même que lorsqu’ils se plient avec les coudes. Quant au second mouvement qui se prend de bas en haut, les mains se trouvant en dessous, il faut plier les poignets et les coudes en faisant seulement un cercle, et en observant que les deux bras doivent se plier également l’un contre l’autre, et, revenir à leur première attitude.
Après avoir enseigné la maniere d’entrer dans un appartement, il nous reste pour suivre l’instruction necessaire à cette noble Jeunesse, à lui donner une idée du Bal & la maniere de s’y comporter avec politesse, soit que l’on vienne vous prendre pour danser, ou que vous alliez prendre quelqu’un, c’est ce qui sera expliqué dans les Chapitres suivans.
Je pris aussitôt la tête du cortège ; mon bouquet, que j’agitais en l’air, me donnait le droit de me présenter le premier et, au besoin, si j’en avais le courage, de porter la parole. […] Ému de son isolement, je lui offris mon bras qu’elle prit en me disant : « Vous êtes bon ! […] Même, quand il vit que ses colères me faisaient trembler et pleurer, il craignit pour ma santé, si nécessaire à mes progrès et prit sur lui de m’épargner les vives émotions. […] j’y veille, et le diable sera bien fin s’il me la prend. » Quand je lui demandais l’explication de ces paroles mystérieuses, il me répondait : « Ça ne te regarde pas. […] J’avais pris mon élan d’une manière si heureuse, que la salle applaudit avec transport pour la première fois.
Ce jeune homme joignait à une belle figure beaucoup d’ambition, qu’on prit pour du zèle, un désir extrême de se distinguer qu’on confondit avec le feu du grand talent, une grande souplesse dans l’esprit, qu’on nomma douceur de caractère. […] Le défi fut accepté, le sujet choisi, et le jour pris. […] L’Empereur avait semblé ne prendre aucun intérêt à cette dispute, et il s’en était cependant occupé.
On compte dans les bras trois mouvemens de même que dans les jambes, & qui sont rélatifs l’un à l’autre : Sçavoir, celui du poignet, celui du coude, & celui de l’épaule ; mais il faut qu’ils s’accordent avec ceux des jambes, en ce que, si vous faites des demi-coupez en des tems & ouvertures de jambes, & autres pas qui se prennent plus du cou-de-pied que du genou, ce sont les poignets qui agissent, au lieu que si ce sont des pas fort pliez, comme pas de Bourée, tems de Courante, pas de Sissonne, Contretems & autres pas qui demandent du contraste ou de l’opposition, pour lors c’est le coude qui agit, ou du moins qui est le plus apparent ; parce que l’on ne doit pas plier le coude, sans que son mouvement soit accompagné de celui du poignet : ainsi du cou-de-pied & du genou, qui ne peut finir son mouvement sans que l’on soit élevé sur la pointe du pied, qui par consequent est le cou-de-pied qui l’acheve. […] Mais pour en donner une facile intelligence, je vais expliquer dans les Chapitres suivans, la maniere de prendre les mouvemens des poignets separément de ceux des coudes, afin que l’on en connoisse la difference, & que l’on puisse parvenir à cette précision de grace que la danse demande.
Je leur expliquai tous mes jeux de lumière et mes danses, puis je pris congé et retournai auprès de ma mère qui m’attendait. […] Ce même jour je pris le tramway. […] J’essayai de prendre une pose noble, toujours avec le drapeau. […] Si une femme blanche, à la longue chevelure blonde, apparaissait tout d’un coup dans votre pays, parmi vos femmes noires, ne la prendrait-on pas pour un ange ? […] non ; on la prendrait pour un diable.
Je dirai donc, que si vous faites un pas de Bourrée en avant du pied droit, votre changement de bras se doit faire de cette sorte ; c’est que le bras droit qui est opposé au pied gauche, doit s’étendre dans le tems que vous prenez votre plié, & le bras gauche se tourne en dessous du même tems pour se plier devant vous, lorsque le pied droit se passe devant pour s’élever le corps dessus : ce qui fait l’opposition du bras gauche au pied droit. […] A l’égard du pas de Bourrée dessus & dessous, si vous le prenez du droit en allant à la gauche, en croisant votre pied droit, c’est le bras gauche qui s’oppose, & le droit qui s’étend ; mais au second pas de votre pas de Bourrée qui est du pied gauche, & que vous portez, à côté à la 2e. position, dans le même tems le bras gauche s’ouvre ; & lorsque vous tirez le pied gauche derriere à la 3e. […] Il y a une autre espece de pas de Bourrée, qui se fait en place & en presence ; mais comme ce pas est ouvert d’abord, les bras imitent les pas : par exemple, vous prenez votre demi-coupé du pied droit à côté à la 2e. position, & comme vos deux bras sont ouverts, vous pliez les deux poignets en faisant un rond entier de haut en bas, je dis un rond entier, parce que les mains retournent en haut comme elles étoient ; mais au second pas que vous portez à côté, comme il est dit dans la maniere de le faire, en tirant l’autre pied derriere qui fait le troisiéme pas, vous pliez le même bras du pied que vous tirez derriere ; ce qui fait le contraste au pied qui se trouve devant. […] Il y en a d’autres aussi que l’on appelle pas de Bourrée vîtes, ou à deux mouvemens ; ce pas se fait en avant & de côté : quant aux bras, il n’y a qu’une opposition ; en ce que si vous le prenez du pied droit, c’est le bras gauche qui se plie en devant, & lorsque vous faites le dernier pas de ce même pas qui est un demi-jetté, le bras gauche s’étend : ainsi les deux bras sont ouverts.
Lorsque j’ai pris le même plan dans le traité que je donne, je n’avois pas encore lu celui des ministres ; mais ce plan est si naturel et si simple, qu’il se présente de lui-même à l’esprit. […] « Les danses, disent-ils, sont des sauts et des mouvemens, mesurés de façons diverses, en assemblées d’hommes et de femmes, au son de choses vaines et profanes, et non à autre fin que de prendre et donner du plaisir. […] Y a-t-il apparence que cette pudeur puisse permettre à une fille au milieu d’une compagnie, de lever ainsi le front et le visage… tourner toute sa personne de mille manières, et prendre une contenance si hardie et si gaie ? […] Une chose qui prendra sa naissance dans de telles sources, quelle pourra-t-elle être dans tout son corps ? […] Et, s’il nous prend donc envie de danser, gardons-nous-en ; c’est notre chair, ou la concupiscence qui a envie de se repaître de vanité.