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34. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XIII. » pp. 181-196

C’est ainsi, Monsieur, qu’on se ménage adroitement, en se refusant aux peines de l’état, une réponse courte en cas de critique, et une sorte de crédit et de confiance en cas d’applaudissemens. […] Il ne s’agit que de débiter d’abord que l’éléve a été indignement enseigné, que le maître l’a totalement perdu, que l’on a eu une peine inconcevable à détruire cette mauvaise danse de campagne, et à remédier à des défauts étonnants. […] Il est cependant de prétendus maîtres, qui composent leurs ballets après avoir mutilé ceux des autres, à l’aide du cahier et de certains signes qu’ils adoptent, et qui forment pour eux une Chorégraphie particulière ; (car la façon de dessiner les chemins est toujours la même et ne varie que par les couleurs) ; mais rien de plus insipide et de plus languissant qu’un ouvrage médité sur le papier ; il se ressent toujours de la contention et de la peine.

35. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE XIII. » pp. 362-395

C’est ainsi, Monsieur, qu’on se ménage adroitement, en se refusant aux peines de l’Etat, une réponse courte en cas de critique, & une sorte de crédit & de confiance en cas d’applaudissement. […] Il ne s’agit que de débiter d’abord que l’Eleve a été indignement enseigné ; que le Maître l’a totalement perdu ; que l’on a une peine inconcevable à détruire cette mauvaise Danse de Campagne & à remédier à des défauts étonnants : il faut ensuite ajouter que l’Eleve a du zele ; qu’il répond aux soins qu’on se donne ; qu’il travaille nuit & jour ; & le faire débuter un mois après. […] Il est cependant de prétendus Maîtres qui composent leurs Ballets, après avoir mutilé ceux des autres, à l’aide du cahier & de certains signes qu’ils adoptent & qui forment pour eux une chorégraphie particuliere ; car la façon de dessiner les chemins est toujours la même & ne varie que par les couleurs ; mais rien de plus insipide & de plus languissant qu’un ouvrage médité sur le papier, il se ressent toujours de la contention & de la peine.

36. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XXI. Du pas de Menuet, & la methode la plus facile pour le faire de differens côtez. » pp. 76-83

On doit observer aussi que lorsque l’on prend ces demi-coupez, faut ouvrir les genoux & tourner la pointe fort en dehors, mais pour avoir plus de facilité de les bien faire, c’est de continuer d’en faire plusieurs de suite en avant, parce que cela vous met dans l’habitude de les faire sans peine.

37. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1671 — 3 novembre : Les Amours de Diane et d’Endimion — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettre du 14 novembre 1671 »

D’abord, au fonds d’une Spelunque, Se voit Endimion qui dort, Jouissant d’un tranquil Sort : Mais l’Amour qui veut qu’il soupire, Vient, et l’un de ses Traits lui tire, Et, par d’autres petits Amours, Lesquels volent à son secours, Ce Dieu des plaisirs, et des peines, Le fait, encor, charger de chaînes, Afin de s’assurer mieux : Mais, en voulant couronner ses feux, Il va, soudain, à la Déesse, Inspirer la même tendresse.

38. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre troisième — Chapitre III. De la Danse théâtrale des Romains »

Il retraça d’une manière si vraie toutes les différentes situations de ce Héros, qu’un Roi de Pont, qui voyait pour la première fois un pareil spectacle, suivit sans peine le fil de l’action, en fut charmé, et demanda à l’empereur avec transport et comme une grâce, le Danseur extraordinaire qui l’avait ravi.

39. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre VIII. Preuve de la perfection réelle de la Danse ancienne. »

Si quelqu’un de ceux de cette première classe me fait l’honneur de suivre le fil de cet Ouvrage, il saisira sans peine dans la suite des faits, les marques de vérité qui m’ont frappé moi-même.

40. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre IX. Du Ballet Moderne »

Ce genre, dans sa nouveauté, balança le succès du grand Opéra, parce que le goût est exclusif parmi nous, et que c’est un défaut ancien et national, dont, malgré les lumières que nous acquérons tous les jours, nous avons bien de la peine à nous défaire.

41. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « Introduction »

Introduction L’art de la danse attira, dans les siècles les plus reculés, l’attention des législateurs ; les Grecs et les Romains, en l’introduisant dans le culte qu’ils rendaient à leurs divinités et, dans les cérémonies publiques, le pratiquèrent avec tant de succès qu’on a de la peine à se persuader aujourd’hui les merveilles que nous en trace l’histoire.

42. (1845) Notice sur La Sylphide pp. 3-23

Il faut marcher d’un pas timide sur ces pentes glissantes, sur lesquelles les chasseurs du chamois auraient peine à se bien tenir. […] Il faudrait plaindre aussi le poète, l’amoureux, le rêveur, le jeune homme, toutes les âmes en peine de l’idéal. […] Pour mademoiselle Taglioni, Meyerbeer le terrible, dans son troisième acte de Robert le Diable, a composé le pas ravissant de cette ombre en peine qui achève la défaite du héros. — Elle seule elle a touché à l’idéal de la passion, elle a fait de la danse un art chaste, même dans son emportement.

43. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre VIII. » pp. 65-96

A peine est-il permis à un maitre de ballets de faire changer le mouvement d’un air ancien ; on a beau leur dire que nos prédécesseurs avoient une exécution simple, que les airs lents s’ajustoient à la tranquillité et au flégme de leur exécution ; vains efforts ! […] Les airs de danse sont toujours ceux qui lui coutent le moins à composer ; il suit à cet égard les vieux modèles ; ses prédécesseurs sont ses guides ; il ne fait aucun effort pour répandre de la variété dans ces sortes de morceaux, et pour leur donner un caractère neuf ; ce chant monotone dont il devroit se défier, qui assoupit la danse et qui endort le spectateur, est celui qui le séduit, parce qu’il lui coûte moins de peine à saisir, et que l’imitation servile des airs anciens n’exige ni un goût, ni un talent, ni un génie supérieur. […] Le premier instant me disposoit à céder à l’impression qui devoit résulter des objets qui m’étoient offerts : Le second détruit totalement ce premier effet, et la nouvelle sensation qu’il produit sur moi est si différente et si distante de celle à la quelle je m’étois d’abord livré, que je ne saurois y revenir sans une peine extrême ; surtoût lorsque mes fibres ont naturellement plus de propension et plus de tendance à se déployer dans le dernier sens ou elles viennent d’être mues ; en un mot, Monsieur, cette chûte soudaine, ce brusque passage du pathétique à l’enjoué, du diatonique enharmonique, ou du chromatique enharmonique à une gavotte, ou à une sorte de Pont-neuf, ne me semble par moins discordant, qu’un air qui commenceroit dans un ton et qui finiroit dans un autre(1). […] Personne n’a encore succédé à Monsieur Dumoulin ; il dansoit les pas de deux avec une supériorité que l’on aura de la peine à atteindre ; toujours tendre, toujours gracieux, tantôt papillon, tantôt zéphir, un instant inconstant, un autre instant fidèle, toujours animé par un sentiment nouveau, il rendoit avec volupté tous les tableaux de la tendresse. […] Voilà des contrastes simples, mais naturels : le bonheur de l’un augmente la peine de l’autre.

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