Comme dans tout ce Traité je me suis proposé de montrer à cette noble Jeunesse la maniere de se bien conduire dans les endroits où l’usage du monde l’appelle, & que le Bal donne une certaine liberté, par la facilité que tout le monde a de s’y introduire, & qu’il s’y glisse nombre de personnes, dont la plûpart enflez de je ne sçai quelle naissance ou de quel rang, mais peu civilisez, prennent cependant des licences qui en dérangent tout le bon ordre. […] De même que lorsque l’on vous vient prier pour danser, il faut vous transporter à l’endroit où l’on commence, & faire les reverences que l’on fait avant de danser ; mais si vous ne sçavez pas danser, il faut faire vos excuses, soit sur le peu d’usage que vous en faites, ou sur le peu de tems qu’il y a que vous apprenez : ainsi vos reverences finies vous reconduisez cette Dame à sa place, & du même tems vous allez faire une reverence à une autre Demoiselle, pour la convier de venir faire la reverence avec vous, afin de ne point déranger l’ordre du Bal ; mais si l’on vous pressoit de danser, quelque instance que l’on vous fit, ayant refusé une fois, il ne faut pas danser dans tout le Bal, parce que ce seroit offenser la personne qui vous a prié d’abord, ce qui se doit observer d’un sexe comme de l’autre : comme aussi ceux qui ont la conduite d’un Bal, d’être attentif que chacun danse à son tour, afin d’éviter la confusion & le mécontentement ; comme aussi lorsqu’il arrive des Masques, de les faire danser des premiers, afin qu’ils prennent ceux de leur compagnie de suite.
Robinet, lettre du 31 août 1669 Notre belle et riante COUR Des mieux se grandit chaque jour, Et maintenant elle s’égaie, AU CHÂTEAU SAINT GERMAIN EN LAYE, Dans son Spectacle très charmant, Composé magnifiquement De ravissantes Mélodies, De Ballets et de Comédies, Où la digne TROUPE du ROI Fait miracle, en très bonne foi, Jouant la PRINCESSE D’ÉLIDE, Pièce d’un style fort fluide, Partie en Prose et l’autre en Vers, Et pleine d’Ornements divers, Que, par l’ordre de notre SIRE, MOLIÈRE a faite, et c’est tout dire.
Un Ballet de plusieurs Entrées, En bien peu de temps préparées, Accrût la jovialité De l’Ouvrage peu médité De MOLIÈRE, qui d’ordinaire A le bonheur et l’art de plaire ; Et, pendant quatre jours entiers, Les Festins furent singuliers Par l’ordre de notre Grand SIRE ; En disant cela c’est tout dire.
Robinet, lettre du 2 mars 1669 Ici, partout, on masque, on balle, Et du bel air on se régale118 Selon l’ordre du Carnaval, Cette année assez jovial.
Premiere temps pour oster le Chapeau [Légende intérieure] plie du coude Après avoir donné la démonstration des Positions, & parlé des Reverences en general, pour suivre l’ordre que je dois observer, & que l’on ne fait pas de reverence sans ôter le chapeau avant de la commencer. […] Mais pour le remettre on doit observer le même ordre ; c’est-à-dire lever votre bras de la situation où vous l’avez pour lors à côté de vous à la hauteur de l’épaule, en pliant le coude, mettez le chapeau dessus la tête en appuyant de même tems votre main contre le retroussi pour l’enfoncer, sans vous reprendre à deux fois, & non pas appuyer la main sur le milieu de la forme, ce qui n’est pas séant ; mais la tête ne doit faire aucune démonstration pour le recevoir, c’est le bras & la main qui le doivent poser.
La Lavze leur fait veior l’ordre de tous les pas, Graues, & negligens, auec temps & mesure.
Des ordres sont donnés à Ephestion pour que ces illustres captives soient traitées avec les plus grands égards et servies avec magnificence. […] Ses restes ont reçus par ordre d’Alexandre les honneurs funébres les plus magnifiques.
Le parquet du Salon est jonché de fleurs : quelques Personnages du tableau sont peints dans des attitudes de Danse : quelques autres sont encore rangés autour d’une Table proprement servie ; mais le plus grand nombre est placé avec ordre sous une Tribune dans laquelle on découvre une foule de Joueurs d’Instruments, qu’on croit entendre. […] Dès lors, les jeux riants de Bacchus, la gaieté des Festins, la liberté qu’inspirent le vin et la bonne chère ; ce désordre aimable qui présidait aux Danses inventées par Comus disparurent, pour faire place au sérieux, au bon ordre, à la dignité des Bals de cérémonie. […] Le Roi avait fait prier par Billets tout ce qu’il y a de personnes les plus distinguées de l’un et de l’autre sexe de la cour et de la Ville, avec ordre de ne paraître au Bal qu’en habits des plus propres et des plus riches ; de sorte que les moindres habits d’hommes coûtaient jusqu’à trois à quatre cents pistoles. […] Pendant tout le temps qu’il y fut on ne dansa que des Danses graves et sérieuses, où la bonne grâce et la noblesse de la danse parurent dans tout son lustre. » À cette gravité si l’on ajoute les embarras du cérémonial, la froide répétition des mêmes Danses, les règles rigides établies pour le maintien de l’ordre de ces sortes d’Assemblées, le silence, la contrainte, l’inaction de tout ce qui ne danse pas ; on trouvera que le Bal de cérémonie, est de tous les moyens de se réjouir, celui qui est le plus propre à ennuyer.
Or, les beaux Concerts dans la Grotte, Afin que tout d’ordre je cotte, Les Bals et somptueux Festins Pour les Compères Intestins, Les Branles à l’Escarpolette, Où dans l’air on fait gambillette, La Promenade dans les Bois, Qui reverdissent en ce mois, Et la Françoise Comédie,94 Qu’accompagnait la Mélodie, Ont été les Plaisirs charmants Et les plaisants Ébatements De cette Cour brillante et leste, Dans cet Éden presque céleste, Où l’Air, le Ciel, la Terre et l’Eau, Lorsqu’on y fait royal Cadeau, Montrent, pour le rendre agréable, Tout ce qu’ils ont de plus aimable.
A SON ALTESSE SÉRÉNISSIME, MONSEIGNEUR CHARLES, Duc régnant de Wurtemberg & Tech, Prince de Montbéliard, Seigneur de Heydenheim & Instingue, Chevalier de l’Ordre de la Toison-d’or, & Général Veld-Maréchal du louable Cercle de Suabe.