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18. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 5 juin. Les deux Sacres. »

Le formalisme rythmique dont Nijinski usa d’une manière directe et agressive, avec une foi absolue de primaire, fit avorter l’œuvre. […] Mais nous voilà en 1922 et nous sommes tout étonnés de considérer cette œuvre de combat, outrancière, intransigeante avec une curiosité apaisée qui, parfois, frise l’indifférence.

19. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — X. m. et mme camille flammarion  » pp. 108-

Dans toute son œuvre, il est secondé par sa femme. […] Elle est l’un des membres fondateurs de la Ligue pour le désarmement, et s’occupe aussi d’autres œuvres, ce qui ne l’empêche pas d’être une femme des plus simples et une maîtresse de maison des plus accomplies. […] Tout le monde se mit à l’œuvre pour dresser le couvert, et je crois bien que je n’ai jamais assisté à plus joyeux repas.

20. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre dernier. Au public » pp. 186-188

Ce livre n’est ni un scandale ni une œuvre impie.

21. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 10 juillet. Le répertoire : « Sylvia » »

Or l’histoire de la nymphe farouche qui aima le berger Aminta pour avoir essayé de le tuer eut la chance de tenter Delibes et lui inspira cette partition qui, aujourd’hui, affronte avec aisance le voisinage d’une œuvre de Mozart. « Inspira », c’est bien le mot, car la vivacité de l’invention mélodique, jaillissante, facile, infiniment aimable, nous captive encore un demi-siècle après la création de Sylvia. […] Constatons sans aigreur que dans cette œuvre de longue haleine, très abondante, se trouvent des choses anodines, sans grande originalité ; certains ensembles, des danses de satyres qui font rêver avec mélancolie, au premier acte du Narcisse de Fokine, un pas d’Éthiopiennes d’un exotisme pauvret ; constatons encore une certaine indécision dans le choix d’un style défini, l’usage trop prudent des ressources de la danse classique dans les « ballabili » ; ceci posé, admirons sans restrictions les trouvailles heureuses, la bonne et honnête besogne accomplie par le maître de ballet.

22. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 13 novembre. Échos du temps passé. Éloge de Rameau. »

Solidement retranché derrière Faust, l’abonné, sournois, se dérobe ; et rien en cette œuvre équilibrée et sereine ne saurait solliciter le snob en quête de stupéfiants sonores. […] On peut dire de Castor et Pollux ce qui a été dit de Carmen : cette œuvre est issue de l’esprit de la danse.

23. (1936) Philosophie de la danse

Ainsi, la création artistique n’est pas tant une création d’œuvres qu’une création du besoin des œuvres ; car les œuvres sont des produits, des offres, qui supposent des demandes, des besoins. […] Toute action qui ne tend pas à l’utile, et qui, d’autre part, est susceptible d’éducation, de perfectionnement de développement, se rattache à ce type simplifié de la danse, et, par conséquent, tous les arts peuvent être considérés comme des cas particuliers de cette idée générale, puisque tous les arts, par définition, comportent une partie d’action, l’action qui produit l’œuvre, ou bien qui la manifeste. […] Supposez qu’il soit assez entraîné, sûr de ses moyens, pour n’être plus, au moment de l’observation que vous faites de lui, qu’un exécutant et, par conséquent, pour que ces opérations successives tendent à s’effectuer en des temps commensurables, c’est-à-dire avec un rythme ; vous pouvez alors concevoir la réalisation d’une œuvre d’art, une œuvre de peinture et de sculpture, comme une œuvre d’art elle-même, dont l’objet matériel qui se façonne sous les doigts de l’artiste n’est plus que le prétexte, l’accessoire de scène, le sujet du ballet. […] Mais songez que, pour maint grand artiste une œuvre n’est jamais achevée ; ce qu’ils croient être leur désir de perfection n’est peut-être qu’une forme de cette vie intérieure toute faite d’énergie et de sensibilité en échange réciproque et comme réversible, dont je vous ai parlé.

24. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Conclusion du traité contre les danses. » pp. 215-216

En faisant luire à notre esprit la lumière de la vérité, faites-la aussi pénétrer dans nos cœurs, en sorte que nous ayons un éloignement fini et persévérant pour tout ce qui peut vous offenser et vous déplaire ; et que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honnête, tout ce qui est juste, tout ce qui est saint, tout ce qui est aimable, tout ce qui est d’édification et de bonne odeur, tout ce qui est vertueux, et tout ce qui est louable dans les mœurs, occupe désormais uniquement nos pensées, éclate dans toutes nos œuvres .

25. (1909) Une vie de danseuse. Fanny Elssler « Chapitre IV. le ballet a l’opéra vers 1830  » pp. 129-155

L’un de ces spécialistes était Schneitzhœffer (l’on prononçait Chènecerf) dont les deux principales œuvres, la Sylphide et la Tempête, durent leur succès à toute autre chose qu’à leur valeur musicale. […] La dernière œuvre importante montée sous l’administration du vicomte Sosthène de La Rochefoucauld, Guillaume Tell, était agrémentée de pas non moins applaudis que l’air Sombres forêts ou que le célèbre trio. […] Lorsque l’un des librettistes fut monté sur le trône sous le nom de Louis XVIII, cette œuvre eut un renouveau de popularité. […] On conserva au contraire Nina ou la folle par amour, œuvre pathétique, tirée en 1813, par Milon et Persuis, d’un petit opéra de Dalayrac, et qui fit encore une longue carrière. […] Nina, les Noces de Gamache et d’autres œuvres semblables représentaient une variété d’importance secondaire à côté du grand ballet classique qui empruntait ses sujets à la mythologie.

26. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre premier — Chapitre I. Renaissance des Arts »

Les chefs d’œuvres des Grecs et des Romains qui avaient déjà servi de guide aux Peintres, aux Poètes, aux Sculpteurs, furent les modèles des Architectes dans la construction des Salles de Spectacle.

27. (1921) Danse et musique « Danse et musique, par André Suarès — IV » p. 136

Par contre, mime et danse à leur juste place, donnant le secours de la plastique et du mouvement à la musique et au poème, peuvent faire la plus belle et la plus riche des œuvres d’art.

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