En formant un Spectacle public, on n’eut pour ressources que quelques Maîtres à danser dont toute la science consistait à montrer les Danses nécessaires dans les Bals de cérémonie, ou un nombre fort borné de pas de caractère, qui entraient dans la composition des grands Ballets.
Et qu’on ne pense pas que l’équitation, l’escrime, la course, la lutte, et tous les exercices violents de la gymnastique puissent remplir le même objet et rivaliser avec la danse ; outre qu’ils ne peuvent convenir généralement au sexe, à tous les âges et à tous les tempéraments ; c’est qu’encore quelques-uns d’entre eux, en assujettissant à des efforts pénibles, émoussent, ôtent la finesse du tact, et au lieu de cet air gracieux, de cette délicatesse dans les traits, de ces belles proportions dans les membres, de ces mouvements prestes et souples du corps, on ne voit trop souvent se développer que des traits durs, une habitude du corps lourde et matérielle, effet nécessaire de la violente contraction des muscles.
Nous pourrions ne mener qu’une vie strictement occupée du soin de notre machine à vivre, parfaitement indifférents ou insensibles à tout ce qui ne joue aucun rôle dans les cycles de transformation qui composent notre fonctionnement organique ; ne ressentant, n’accomplissant rien que de nécessaire, ne faisant rien qui ne fût une réaction limitée, une riposte finie à quelque intervention extérieure. […] Mais notre curiosité plus avide qu’il n’est nécessaire, mais notre activité plus excitable qu’aucun but vital ne l’exige, se sont développées jusqu’à l’invention des arts, des sciences, des problèmes universels, et jusqu’à la production d’objets, de formes, d’actions dont on pouvait facilement se passer. […] L’art comme la science, chacun selon ses voies, tendent à faire une sorte d’utile avec de l’inutile, une sorte de nécessaire avec de l’arbitraire.
Le débit est le contraire de la lenteur ; ainsi débiter est chanter un rôle avec rapidité, en observant les temps, en répandant sur le chant l’expression, les nuances nécessaires ; en faisant sentir les choses de sentiment, de force, de tendresse, de vivacité, de noblesse, et tout cela sans manquer à la justesse et à l’articulation, et en donnant les plus beaux sons possibles de sa voix. […] La connaissance de leur étendue est nécessaire aux compositeurs : on va l’expliquer par ordre. […] Mais elles se trouvent resserrées ou dans le haut ou dans le bas, lorsqu’elles sont obligées de s’assujettir au ton général établi ; et c’est de ce ton général qu’il est nécessaire de partir pour se former des idées exactes des objets qu’on veut faire connaître. […] La taille ne forme point le contraste que les sons de la basse-taille et de la haute-contre ont naturellement entre eux ; ce qui donne au chant une variété nécessaire.
Dailleurs, la différence de l’homme et de ces êtres engendrés de la fiction du cerveau des poètes, n’est-elle pas nécessaire, et les habitants des éléments ne doivent-ils pas différer en quelque chose de l’humanité ? […] Est-elle nécessaire ? […] Il n’est pas moins nécessaire que ces trois genres de danseurs aient de l’esprit, du goût et de l’imagination, ainsi que trois grands peintres dans des genres opposés. […] Le caractère de la beauté est beaucoup moins nécessaire à la physionomie que celui de l’esprit : Toutes celles qui, sans être régulières, sont animées par le sentiment, plaisent bien davantage que celles qui sont belles, sans expression et sans vivacité. […] Dioméde dit bien que ce fût un Roscius Gallus qui le premier s’en servit pour cacher un défaut qu’il avoit dans les yeux ; mais il ne me dit pas dans quel tems ce Roscius vivoit : ce qui n’avoit été employé dabord que pour dérober une difformité, devint par la suite absolument nécessaire, vû l’immensité des théatres ; et l’on fit, ainsi qu’à Athènes, des masques énormes.
« Qui empêchera que par la même raison l’on ne permette les autres ouvrages, sans doute plus favorables et plus nécessaires ? […] Pendant qu’on prenoit sur le nécessaire de la vie, on n’avoit garde de songer à donner dans le superflu ; au contraire, on joignoit au jeûne tout ce qu’il y a d’affligeant et de mortifiant, le sac, la cendre, les pleurs, parce que c’étoit un temps d’expiation et de propitiation pour ses péchés, où il falloit être affligé, et non pas se réjouir.
Ils trouvaient une injustice, qui allait jusqu’à la tyrannie, dans l’exil d’un homme public, qui était devenu nécessaire aux plaisirs de Rome.
Je ne vous dirai pas qu’il est un peu triste, je sais qu’il est navrant ; mais je l’aime ainsi, et sauf quelques réparations peut-être nécessaires à sa solidité. — vous en jugerez, — je n’y veux pas toucher.
On sait parfaitement les règles de la musique et de la danse ; et on n’a presque aucune idée des mystères de Jésus-Christ, de l’étendue des commandemens de Dieu, des grâces attachées aux sacremens, des dispositions nécessaires pour s’en bien approcher ; de ce qui fait le sujet de nos plus grandes solennités, et des sentimens de piété dans lesquels on doit les célébrer. […] Pour marquer en détail quelques-uns de ces autres maux, le concile ajoute que « par ces funestes divertissemens par lesquels le diable attire les ames, beaucoup de fidèles sont détournés des Offices divins, de la prière, des saintes lectures et de l’assistance aux instructions, particulièrement nécessaires à ceux qui sont dans l’ignorance de la religion, dont le nombre n’est que trop grand, et des autres exercices de piété par lesquels les jours particulièrement consacrés à Dieu doivent être sanctifiés : Iis ipsis diebus fideles plerosque nefariis istis blanditiis satanæ illectos, à divinis officiis religiosis, supplicationibus lectionibusque sacris abduci, avertique rudes à percipiendis fidei rudimentis aliosque ab aliis christianæ pietatis, in quo eo tempore religiosè incumbendum est, abstrahi et amoveri ». […] columna secunda), recommande aux curés d’avoir pour le temps de la visite de l’évêque, une liste de ceux dans la conduite publique desquels il y aura quelque chose à reprendre et à corriger, afin que l’évêque leur donne les avertissemens nécessaires, et emploie, s’il le faut, son autorité pour les faire rentrer dans leur devoir : et marquant qui sont ceux qui doivent être mis sur cette liste, après avoir nommé les hérétiques, les blasphémateurs, les usuriers, les concubinaires, et autres pécheurs semblables, il nomme « ceux qui ont coutume de profaner les jours de fêtes par des œuvres serviles, par des danses, et autres actions semblables : Illorum qui servilibus operibus dies festos violant aut choreis aliisque ejusmodi actionibus profanare soleant ».
La seconde est uniquement employée à l’habillement de Vénus ; les Graces se chargent de son ajustement ; une partie des Nymphes s’occupe à ranger la toilette, pendant que les autres apportent aux Graces les ajustemens nécessaires ; les jeux et les plaisirs, non moins empressés à servir la Déesse, tiennent, ceux-ci la boîte à rouge, ceux-là la boité à mouches, le bouquet, le collier, les bracelets etc. […] Des signes extérieurs qui annoncent un sentiment, deviennent froids et languissans, s’ils ne sont subitement suivis d’autres signes indicatifs de quelques nouvelles passions qui lui succèdent ; encore est-il nécessaire de diviser l’action entre plusieurs personnages ; une même altération, des mêmes efforts des mêmes mouvemens, une agitation toujours continuelle fatigueroient et ennuieroient enfin et l’acteur et le spectateur ; il importe donc d’éviter les longueurs, si l’on veut laisser à l’expression la force qu’elle doit avoir, aux gestes leur énergie, à la physionomie son ton, aux yeux leur éloquence aux attitudes et aux positions leurs graces et leur verité. […] Je conviendrai de la justesse de leurs observations et de l’étendue de leurs connoissances ; mais je leur répondrai que si mes idées ont choqué la vérité, elles n’ont point blessé la vraisemblance ; et dèslors j’aurai eu raison de recourir à des licences nécessaires que tous les auteurs se sont permis dans des ouvrages bien plus importants que des ballets.