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16. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Pyrrhus et Polixène. Ballet tragique. » pp. 205-214

Un des principaux officiers remet dans cet instant à Pyrrhus le poignard avec le quel cette Princesse avoit voulu trancher ses jours, lorsqu’il l’arrêta ; la vue de ce fer retrace à son imagination tous les malheurs ; elle vole vers Pyrrhus, elle le conjure de mettre fin à une vie qui l’importune et lui paroît odieuse ; elle se jette à ses genoux ; elle lui présente son sein et elle l’invite à y plonger le fer qu’il tient à la main. Pyrrhus, frappé d’un courage si héroïque, et encore plus de sa beauté, n’est plus maître de résister à l’impression que les charmes de Polixène ont faites sur son cœur ; le poignard lui échappe de la main, il se jette dans ses bras ; il détache ses fers, et semble lui-même implorer sa clémence. […] Pyrrhus ne pouvant plus résister à l’impression vive que Polixène a faite sur lui, rompt le silence et lui offre son cœur et sa main : cette Princesse dissimule une partie de son trouble, et dérobant à son vainqueur le secret plaisir qu’elle ressent, elle feint de douter de la sincérité de ses sentimens. […] Il présente la main à Polixène ; et il ordonne à toute sa suite de l’accompagner pour être témoin d’une union qui va faire son bonheur. […] Le tombeau s’embrase de nouveau ; l’inscription devient plus ardente ; l’ombre menaçante du héros s’élève toute entière au dessus de la tombe ; elle tient un poignard à la main ; elle le jette à son fils, en lui ordonnant d’égorger Polixène ; ce héros recule d’horreur ; il frémit d’un ordre aussi barbare ; et sa main et son cœur se refusent à l’obéissance ; Polixène ramasse ce poignard ; elle jette un regard fier et terrible sur l’ombre d’Achille.

17. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome IV [graphies originales] « [Programmes de ballets] — L’épouse persanne. Ballet héroï-pantomime. » pp. 197-206

Ce mouvement fait croire à Zulmire que ses attraits n’ont pas fait l’impression qu’elle espéroit ; elle court vers son frère en se couvrant le visage de ses mains. […] A cette proposition Zélis recule épouvantée ; c’est en vain que Fatnie lui montre la nécessité de se venger ; Zélis naturellement tendre n’écoute que sa douleur : mais Fatnie lui montre dans l’éloignement le Sophi baisant la main de Zulmire, elle devient furieuse, arrache le poignard des mains de Fatnie, et lui promet en se retirant avec elle de se livrer aux excès de la plus cruelle vengeance. […] Pendant cette scène la cruelle Fatnie paroît vers le fond avec Zélis : elle cherche à raffermir son bras mal assuré, elle la pousse, pour ainsi dire, vers le crime ; Zélis approche, lève une main tremblante ; le Sophi se retourne ; le fer lui échappe ; elle tombe aux pieds de son amant et de sa rivale ; les inonde des larmes du repentir, déclare sa complice, relève le poignard pour s’en percer le sein : Zulmire la désarme : le Sophi irrité appelle ; on accourt, on enchaîne Fatnie. […] On avertit l’Empereur que tout est prêt pour la cérémonie ; il présente la main à Zulmire ; Usbeck offre la sienne à Zélis, ils partent accompagnées du plus brillant cortège pour se rendre à la Mosquée. […] Le silence succède au bruit éclatant de la musique : le Sophi pose la main sur le livre de la loi ; les assistants tombent à genoux ; il met ensuite le diadême sur la tête de Zulmire ; il la montre au peuple comme l’épouse qu’il a adoptée et que son cœur a choisie ; il la place sur son trône : dans ce moment on se prosterne la face contre terre : le bruit de l’artillerie, celui des instrumens militaires, tout annonce un instant précieux aux vœux du Souverain et à la satisfaction de ses sujets ; on se relève ; on exprime l’allégresse et la joye ; la danse en étant le symbole, on s’y livre avec transport ; chacun exprime la gaieté suivant le costume de ces climats.

18. (1845) Notice sur Giselle pp. 3-24

Les wilis s’emparent de lui ; on le presse, on l’entoure, on se le passe de main en main, de bras en bras ; ses jambes fléchissent, la respiration lui manque, il demande grâce d’une voix entrecoupée. […] En effet, toutes ces petites mains d’ombres poussent ce gros corps massif du haut de la rive. […] Les feuilles ont frémi, une main écarte les branches. […] le jeune homme, fasciné, ne retient plus que d’une main la croix protectrice. […] On aperçoit encore sa main frêle et blanche qui fait un signe d’adieu à celui qu’elle ne doit plus revoir, puis la main disparaît : la terre a repris sa proie pour ne plus la rendre.

19. (1797) Essai ou principes élémentaires de l'art de la danse, utiles aux personnes destinées à l'éducation de la jeunesse « Des différents genres de la danse »

Je ne parlerai pas non plus des figures de la plupart des contredanses, telles que la main, les deux mains, le moulinet, le rond, le dos-à-dos, la poussette, le carré de Mahoni, la chaîne à quatre, la chaîne à huit, etc. et nombre d’autres figures qui se varient au gré des compositeurs.

20. (1823) De l’art de la danse , considéré dans ses vrais rapports avec l’éducation de la jeunesse (3e éd.) « Des manières de civilités. » pp. 138-159

Si c’est une dame que l’on accompagne, on ne doit point lui offrir le bras, cela est familier, et ne pourrait être au plus que dans un cas urgent, comme la main dans un mauvais pas. […] Lorsque l’on se présentera dans une grande assemblée, le cavalier se découvrira de la main gauche, tenant le chapeau bas selon l’étendue du bras ; on entrera en marchant posément, et selon le sens qu’il faudra prendre pour se placer premièrement devant le maître de la maison ; on dégagera un pied, et ramenant l’autre, on saluera en même tems, portant ses regards vers le chef de la maison et ceux qui l’environnent. […] Étant assis, l’on tiendra les jambes droites, les talons joints, les pieds un peu en dehors, le corps droit, la tête haute, les bras contre soi, et pliés de façon que l’avant bras tourne en avant, et les mains posées sur soi, lesquelles on aura soin de ne point gesticuler en parlant. […] Lorsque l’on invitera une jeune personne pour danser, en l’abordant, on fera un salut, lui demandant son consentement, et soumettant cette demande à l’approbation des personnes qui l’accompagneraient et paraîtraient la diriger : l’ayant obtenue, on s’inclinera en lui présentant la main droite pour recevoir sa main gauche qu’elle doit présenter, lesquelles on soutiendra levées, tenant les bras selon que nous l’avons démontré. […] Lorsque la danse sera finie, on répétera le salut comme auparavant ; et chaque cavalier recevant la main gauche de sa dame, suivant l’ordre, également comme avant, la reconduira à sa place en s’inclinant devant elle et les personnes qui l’accompagnent.

21. (1845) Notice sur La Sylphide pp. 3-23

En vérité, laissez-vous faire ; si vous voulez des baisers, vous en aurez, et aussi de tendres paroles, et dans votre main vous aurez une main vivante, non pas une ombre. […] Une affreuse sorcière aux longs cheveux blancs, à la bouche impie, à la main osseuse, visage ridé et méchant, gâte quelque peu ce frais ensemble ; mais le moyen de raconter une chronique de l’Écosse, et de se passer de la sorcière ? […] Effie, d’une main tremblante, soulève le plaid qui cache sa rivale. […] Alors reparaît la sorcière, le génie du mal ; l’horrible vieille tient en sa main fiévreuse le tissu funeste auquel ont travaillé d’une main haineuse toutes les sorcières de l’Écosse, et même celles qui disaient à Macbeth : — Tu seras roi, Macbeth ! […] Agaçante, agacée, elle arrive, d’un pied mutin, d’un regard curieux, d’un geste timide. — Plus d’une fois l’écharpe échappe à cette main si légère. — Ô malheur !

22. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — Enée et Didon. Ballet tragique. » pp. 135-147

Didon ne pouvant plus résister au penchant invincible qui l’entraîne vers Enée, se détermine à lui offrir sa main et son trône. […] Didon, aussi tendre que le Prince Troyen, reçoit ses sermens avec transport ; elle lui promet sa main, son cœur et son trône. […] Enée frappé du danger de la Reine, vole à ses genoux ; il arrose de ses pleurs les mains de son amante, et fait de vains efforts pour la rappeller à la vie. […] Le peristile est prêt à s’écrouler, lorsqu’Jarbe qui s’est ménagé une issue, vient offrir sa main et son trône à cette Reine infortunée. Didon, qui déteste la vie, et qui abhorre ce Roi, refuse avec horreur et sa main et ses secours.

23. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. Seconde partie. — Chapitre VII. De la maniere de faire les bras avec les tems de Courante, & les demi coupez en arriere. » pp. 214-222

Figure preste à faire le tems de Courante [Légende intérieure] 6 Rond du poignet 5 5 Rond du coude de haut en bas 7 3 Cette premiere Figure a le corps posé sur le pied droit à la 4e. position 1. le talon du pied gauche levé 3. n’y ayant que la pointe du pied qui touche à terre, & par consequent prête à marcher, le bras gauche 4. opposé au pied droit, & le bras droit 5. étendu à côté, la main en dehors 6. […] Figure represente comme vous devez vous relever après que vous avez plié, (ce que l’on peut dire être dans l’équilibre) le corps est sur la pointe du pied droit 3. la jambe gauche étenduë comme la droite, mais son pied en l’air 4. les mains tournées en dehors 5. […] Il se forme plusieurs tems differens des tems de courantes : vous avez même des pas graves qui se forment en allant de côté ; mais comme ces tems sont ouverts, en ce qu’ils se prennent ordinairement de la 3e. position à la 2e. qui est une position ouverte, & qui par consequent ne demande pas d’opposition ; les bras étant ouverts dans ce pas il faut faire un mouvement leger des deux, & aussi des poignets de bas en haut : par exemple, vos deux bras ouverts, & les mains tournées de même qu’ils sont representez dans la premiere Figure cy-devant, il faut en pliant que vous laissiez tourner vos bras en dessous, & en vous relevant & finissant votre pas, faire un petit mouvement des coudes & des poignets de bas en haut ; ce qui remet vos bras dans leur premiere situation.

24. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XXIV, comment m. claretie m’a décidée à écrire ce livre » pp. 272-285

Sur la scène, une autre femme, en chapeau de ville, un cahier de notes à la main, très aimable aussi et précise en ses indications et ses demandes, se mêlait à Jean-Baptiste demi nu, à Hérode en manteau de pourpre, à Hérodias superbe sous ses voiles, et faisait fonction de régisseur (on ne peut pas dire encore régisserice). […] Ces deux Américaines, sans élever la voix, doucement, mais avec cette brièveté absolue des gens pratiques (défiez-vous, au théâtre, de ceux qui parlent trop), ces deux femmes menaient la répétition comme une amazone experte conduit un cheval rétif, de leurs petites mains faites pour le commandement. […] Salomé dansait, mais une Salomé en jupe courte, une Salomé ayant sur les épaules sa jaquette, une Salomé en costume tailleur, et dont les mains, les mains mobiles, expressives, tendres ou menaçantes, les mains toutes blanches, les mains pareilles à des bouts d’ailes, sortaient des vêtements, donnaient à elles seules toute la poésie de la danse, danse de séduction ou danse de terreur, danse infernale ou délicieuse. La lueur de la rampe se reflétait sur les verres du pince-nez de la danseuse et y allumaient comme des flammes, de fugitifs éclairs, et rien n’était plus fantastique à la fois et plus charmant que ces torsions de corps, ces mouvements de caresses, ces mains, encore une fois, ces mains de rêve s’agitant là devant Hérode, superbe en son manteau de théâtre et contemplant la vision de la danse idéale en robe de tous les jours.

25. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre XIII. De la maniere dont les Demoiselles doivent marcher, & celle de se bien presenter. » pp. 38-41

Elle aura la tête droite, les épaules basses, & les bras retirez en arriere accompagnant bien le corps, mais pliez, & tenant ses mains devant soi l’une dessus l’autre avec un évantail à la main, mais sur tout sans affectation.

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