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9. (1804) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome III [graphies originales] « [Programmes de ballets] — La Descente d’Orphée aux Enfers. Ballet héroï-pantomime. » pp. 215-224

La décoration représente un lieu aride et inhabité. […]   Le silence du chagrin fait place à l’horreur que lui fait éprouver la vue des tristes lieux, où son amour l’a conduit. […] L’Enfer triomphe ; les furies enlèvent Euridice, et les noirs spectres du Tartare entraînent Orphée hors de ce lieu de douleur et d’épouvante1. […] Quelques femmes attirées par les charmes de l’harmonie l’engagent à quitter ces affreux déserts pour venir habiter des lieux plus agréables ; Orphée, toujours fidèle à son épouse, méprise leurs conseils ; aussi insensible à leurs charmes qu’aux attraits de la volupté dont elles lui retracent l’image, il les fuit avec dédain : Ces femmes irritées le quittent en exprimant leur dépit, et en le menaçant d’une vengeance éclatante.

10. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1664 — 13 février : Le Ballet des Amours déguisés — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 1er mars 1664 »

Loret, lettre du 1er mars 1664 Ce Ballet si bien ordonné, De divers agréments orné, Et d’invention singulière, Avec l’ordinaire lumière, Fut vers le soir, Jeudi passé, Pour la dernière fois dansé ; Et comme il est très véritable Que j’aime fort le délectable, J’allai dans cet aimable Lieu, Le revoir, et lui dire adieu Et d’autant que par bon rencontre J’étais placé presque tout contre, Le considérant de plus près, J’en remarquai les beaux attraits, De la Reine, et de chaque Belle, Qui faisaient Entrée avec Elle.

11. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1671 — 3 mars : Pomone — Lettres en vers à Monsieur de Robinet — Robinet, lettres du samedi 20 juin 1671 »

Robinet, lettres du samedi 20 juin 1671 […] En achevant ce mien Ecrit, J’aprens de Personne d’Esprit Ce qu’il faut, donc, que je publie, Que la Concorde est rétablie, Entre Messieurs de l’Opera, Et qu’hier, méme, il opéra, En reproduisant sa Pomone, Plus vermeille qu’une Anémone, Et qu’on reverra, pour certain, Encor, au méme Lieu, demain, Ainsi que tout du long de l’aune, L’annonce leur Affiche jaune.

12. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Première partie.] — Chapitre III. Témoignages des SS. Pères et Docteurs de l’Eglise contre les Danses. » pp. 23-43

« Oubliant, dit ce saint docteur, la crainte de Dieu, et méprisant le feu de l’enfer, au lieu qu’elles devroient regarder leur maison, et le souvenir de ce jour terrible où les cieux s’ouvriront, et où le Juge souverain des vivans et des morts descendra pour rendre à chacun selon ses œuvres ; au lieu qu’elles devroient s’appliquer à purifier leur cœur de toute mauvaise pensée, et effacer, par leurs larmes, les péchés qu’elles ont commis, et se préparer ainsi au grand jour de l’avénement du Seigneur, elles secouent le joug de Jésus-Christ ; et, ôtant de dessus leur tête le voile dont l’honnêteté demanderoit qu’elles fussent couvertes, elles s’exposent ainsi sans pudeur aux yeux des hommes, elles ont elles-mêmes un regard hardi, elles se livrent à des ris immodérés, et s’agitent dans leurs danses comme des personnes qui sont dans des transports de frénésie et de fureur, ad saltandum quasi quodam furore concitæ  ; elles allument ainsi la passion des jeunes gens pour elles, omnem juvenum libidinem in se ipsis provocantes  ; enfin, faisant ces danses hors des murs de la ville où les saints martyrs sont honorés, elles font par là de ces lieux saints, comme une boutique de leurs obscénités : In martyrum basilicis prœ mœnibus civitatis choros constituentes, loca sancta officinam obscenitatis suæ effecerunt. […] Dans un sermon sur la fête du grand saint Cyprien, en parlant du désordre qui avoit long-temps régné, de passer la nuit de la fête de ce Saint à chanter et à danser, il dit que « cette peste, après avoir résisté quelque temps, avoit enfin cédé au zèle de l’évêque du lieu, qui n’avoit rien épargné pour faire cesser ce scandale. […] et avec quelle malheureuse adresse trompe-t-il les ames et persuade-t-il aux chrétiens de faire le mal au lieu du bien ! […] Il n’y aura plus, près de vous, que les démons, ces esprits invisibles à qui vous avez obéi, et qui n’attendront que le consentement du Seigneur pour entraîner votre malheureuse ame dans le lieu des supplices qui lui sont préparés, et où elle recueillera ce qu’elle aura semé, je veux dire les pleurs, l’affliction, le serrement de cœur, les grincemens de dents et toutes sortes de maux. […] Dans les instructions que saint Charles a faites pour les prédicateurs, parlant des mauvaises coutumes qu’ils ne doivent cesser de reprendre dans leurs instructions, et qu’ils doivent s’efforcer d’abolir, comme donnant lieu à beaucoup de péchés, il marque en particulier les danses, lesquelles, dit-il, excitent dans les ames des inclinations et des passions qui leur donnent la mort : « Choreas, saltationes et tripudia è quibus mortiferœ cupiditates excitantur, de suggestu sæpè graviter reprehendet atque inseclabitur.

13. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1669 — 13 février : Le Ballet de Flore — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 9 mars 1669 »

Pourtant, MONSIEUR de la HILLIÈRE, De très obligeante manière, En faveur des Muses, je crois, Introduisit sans désarroi En ce lieu-là ma Compagnie, Dont ici je le remercie, Publiant à tout l’Univers, Par le bec de mes petits Vers, Que c’est un Chevalier bien sage, Qui sait joindre avec le Courage, Outre mainte autre Qualité, L’Accortise et Civilité, Et qui remplit des mieux la Charge Qu’à côté vous voyez en marge.

14. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1662 — 7 février : Ercole Amante — La Muse Historique de Loret — Loret, lettre du 21 janvier 1662 »

Loret, lettre du 21 janvier 1662 J’étais prié d’y comparaître, Mais comme on ne saurait pas être En même temps, en divers lieux, Durant ce jour-là j’aimai mieux Aller à la suite des Reines, Voir sans embarras et sans peines, Sans passe-port et sans billet, Les Machines du Grand Ballet, Dont on essaya quelques-unes ; Mais telles et si peu communes, Qu’en extase je fus ravi De trois seulement que je vis.

15. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1667 — 14 février : Le Sicilien ou L’Amour peintre — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 19 juin 1667 »

Mais, quoi qu’Ici je vous en die, Ce n’est rien : il faut sur les Lieux Porter son Oreille et ses Yeux.

16. (1725) Le maître à danser [graphies originales] « Le maître a danser. premiere partie — Chapitre IV. De la premiere Position. » pp. 11-12

Et la raison est, que lorsque vous pliez, si l’un des deux étoit derriere, cela facilite de laisser venir le genouil en dedans, au lieu que les talons étant près l’un de l’autre, vos genoux se tournent également en dehors.

17. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1668 — 18 janvier : Le Carnaval ou La Mascarade royale du Carnaval — Lettres en vers à Madame de Robinet — Robinet, lettre du 21 janvier 1668 »

Robinet, lettre du 21 janvier 1668 Dans le PALAIS des TUILERIES, Lieu des fines Galanteries, Le lendemain, le CARNAVAL, Représenté par d’ESTIVAL Avec une nombreuse Suite De Musiciens, tous d’Elite, À ravir, divertit la Cour, Par un gai Ballet, à son tour.

18. (1671) Témoignages des gazettes en vers sur les spectacles dansés entre 1660 et 1671 «  1669 — 6 août : Le Ballet des Destins accompagnant la tragédie de collège Jonathas — Lettres en vers de la Gravette de Mayolas — La Gravette de Mayolas, lettre du 11 août 1669 »

Ledit Marquis que j’ai cité Qui brille de chaque côté, Qui sort d’un très illustre lieu, L’Abbé Molé, très noble et sage, Eurent tous quatre un bon partage, Les trompettes, les violons, Touchant d’agréables chansons, Divertirent cette Assemblée, Qui ne fut nullement troublée, Et les glorieux Spectateurs, De cet Ouvrage admirateurs, Sortirent de la Compagnie Remplis d’une joie infinie.

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