Loret, lettre du 16 février 1664 Mercredi, fut le premier jour Où le beau Ballet de la Cour, Agréable par excellence, Avec grande magnificence, Au Palais Royal fut dansé, Où le Commandant, Charnassé, Gentilhomme digne d’estime, À la prière d’un intime, Qui l’en requit obligeamment, M’y fit placer commodément, Et tout contre, par bonne chance, D’une Belle, de connaissance. […] Après la première Musique Qui fut tout à fait harmonique, Mercure, Pallas et Vénus, Sur le Théâtre intervenus, Firent, entre eux, un Dialogue, Qui du sujet est le Prologue, Où ces belles Divinités, En Vers par elles récités, Prétendent donner la victoire, L’une à l’Amour, l’autre à la Gloire : Pallas, avec son sage Esprit, Le parti de la Gloire prit, (Seul but des Lettres et des Armes ;) Et Venus avec ses doux charmes À qui tant de cœurs font la cour, Ne parla qu’en faveur d’Amour, Chacune dans leurs contreverses, Alléguant des raisons diverses : Enfin, ne pouvant s’accorder, Mercure, sans rien décider, Leur fait accepter pour Arbitre Louis, qui mérite le titre Du Roi qui le plus judicieux Qui soit sous la rondeur des Cieux, Roi, qui dans la fleur de son âge Est aussi charmant qu’il est sage, Et dont ces trois Divinités Prônant les hautes qualités, À son honneur cent choses disent Et ses Vertus immortalisent.
Comment m’y prendrais-je aujourd’hui, quand même les petits défauts familiers de cet art m’attendrissent comme une fleur sèche que j’aurais trouvée dans une lettre de là-bas ?
Lettre XI.
Qu’on se persuade que le siècle qui a produit, dans les Lettres, L’Esprit des lois, la Henriade, l’Histoire naturelle, et l’Encyclopédie, peut aller aussi loin, dans les Arts, que le siècle même d’Auguste.
Loret, lettre du 19 février 1661 Dans fort peu, le Ballet du Roi, Fort divertissant, sur ma foi, Qu’on intitule (que je pense) Le Ballet de l’Impatience, Dans le Louvre se dansera, Et, sans doute, admiré sera : Car c’est chose très véritable Qu’il est beau, qu’il est admirable ; J’en vis (dont je fus ébaudi) La Répétition, Jeudi, Où, sans vanité, je puis dire Que j’étais placé comme un Sire ; Et, foi de sincère Normand, Le tout me parut si charmant, Que, du Roi, l’auguste prestance, Des Princes et Seigneurs la Danse, Et les concerts mélodieux Me semblèrent dignes des Dieux.
Loret, lettre du 2 février 1664 Dans un Salon, ou grande Sale, De la noble Maizon Royale, Un Ballet fut dansé, Mardi, Duquel, ici, rien je ne dis.
Robinet, lettre du 4 octobre 1665 Mais, pour achever ce Chapitre Et pour dépêcher notre Épître, Parlons de l’IN-PROMPTU follet ALIAS du joli Ballet Qu’on fit et dansa le Jour même, Par une diligence extrême, Qui montre qu’un simple FIAT Suffit à notre POTENTAT, Comme aux DIEUX dont il est l’IMAGE, Plus digne d’encens et d’hommage.
Lettre xvii Je vous ai annoncé dans mon avant-dernière lettre, Madame, que je ne vous nommerois que ceux des danseurs et danseuses qu’on peut regarder comme les modèles de leur art ; cependant ceux qui s’efforcent de les copier, ne sont pas sans mérite et je ne hazarderai rien, en avançant que dans le nombre des sujets qui contribuent aux charmes et à la magie des ballets, on en trouverait une douzaine au moins, capables de remplir avec succès les premières places dans les plus beaux théâtres de l’Europe, et qu’ils en feraient les délices et l’ornement.
Lettre iii. […] Je finirai cette lettre en avançant que rien ne prête tant au goût, à l’imagination et à l’invention, que le plan d’une grande fête.
Lettre II J’applaudis à votre curiosité, Monsieur, et au désir que vous avez de vous instruire. […] Tout est bien changé ; mais ces hommes rares seront toujours nos maîtres, et nos modèles ; leurs noms, et et quelques-uns de leurs chefs-d’oeuvre qui ont surnagé sur les flots ensanglantés des révolutions, sont arrivés jusqu’à nous à travers les siècles, et ils seront en vénération, tant qu’il y aura des hommes qui cultiveront les arts, et les lettres. […] Avant de finir ma lettre je veux vous éxposer une grande verité, et assurer, s’il est possible, son éxistence.