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16. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre premier — Chapitre I. Renaissance des Arts »

La plupart des successeurs d’Auguste méritèrent à peine le nom d’hommes. […] Je franchis cette Lacune immense, qui pour l’honneur des hommes devrait être effacée des Annales du monde, et qui n’est aux yeux de la Raison qu’une honteuse et longue léthargie de l’esprit humain. […] Les hommes furent instruits, ils devinrent polis, sociables, humains.

17. (1860) Mémoires de Rigolboche « Mémoires de Rigolboche — Chapitre XII » pp. 167-185

Je n’ai jamais rencontré un seul homme qui s’y soit pris d’une manière intelligente. […] Il n’est pas rare de voir une brune faire elle-même une déclaration à l’homme qui lui plaît. […] L’homme assez tombé pour devenir l’amant d’un bas-bleu est un être que je ne crains pas de qualifier de malheureux. […] Les hommes ne sont pas si habiles qu’on ne puisse, au moyen d’une chevelure postiche, leur faire croire encore à une jeunesse véritable. […] A partir de cette publication je souhaite que les hommes soient moins maladroits dans leurs façons d’assiéger les femmes.

18. (1769) Traité contre les danses [graphies originales] « Traité contre les danses. [Seconde partie.] — Chapitre II. Objections tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 151-166

Marie, conduisant le chœur des femmes, répétoit après celui des hommes : Chantons une hymne à la gloire du Seigneur, parce qu’il a révélé sa grandeur, et qu’il a précipité dans la mer le cheval et le cavalier. […] Y est-on occupé, comme lui, de l’infinie grandeur de Dieu et de l’extrême bassesse de l’homme ? […] Cet économe, en agissant en homme très-infidèle à son maître, a agi en même temps en homme très-prudent pour les affaires temporelles ; et c’est uniquement à nous inspirer la même prudence dans l’affaire du salut, que cette parabole est destinée. […] Le fils de l’homme est venu buvant et mangeant , et vous dites : C’est un homme de bonne chère et qui aime à boire. […] Là, les hommes n’étoient point avec les femmes, il n’y avoit point d’embrassemens, de baisers, d’entretiens : ici, tout sont pêle-mêle avec toute privauté, avec licence et abandon.

19. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre second — Chapitre XII. Des Danses des Lacédémoniens »

Sur des Chœurs de Musique entretenus des fonds publics, on voyait un jour les hommes déjà faits41 former des Danses légères. […] Celle des hommes suivait après, qui disait : Nous le sommes maintenant ; A l’épreuve à tout venant. […] « Quelques-uns reprenaient la coutume que Lycurgue avait introduite, que les filles, à certains jours de Fête, allassent par la Ville toutes nues, et lui en demandaient la cause ; afin, répondit-il, que faisant les mêmes exercices que font les hommes, elles n’eussent rien moins qu’eux, ni quant à la force et santé du corps, ni quant à la vertu et générosité de l’âme, et qu’elles s’accoutumassent à mépriser l’opinion du vulgaire ; d’où vient que la femme de Léonidas nommée Gorgo, répondit, à quelques Dames étrangères qui lui disaient : Il n’y a que vous autres Lacédémoniennes qui commandiez à vos maris : aussi n’y a-t-il que nous qui portions des hommes… Et était en ce temps-là l’honnêteté et la pudicité des Dames si éloignée de la facilité que l’on dit avoir été depuis parmi elles, que l’on tenait l’adultère pour une chose impossible et incroyable. » Plut. […] L’un et l’autre se rua incontinent sur ce à quoi il avait été nourri ; car l’un alla à la soupe, et l’autre prit le lièvre ; et lors il leur dit : Vous voyez, Citoyens mes amis, comme ces deux chiens étant nés d’un même père et mère, sont devenus fort différents l’un de l’autre pour leur diverse éducation, et combien plus peut, à rendre les hommes vertueux la nourriture que non pas la Nature. » Plut.

20. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre II. Détails sur Pylade et Bathylle »

Détails sur Pylade et Bathylle On trouve dans le caractère particulier de chacun de ces deux hommes célèbres la cause première de la diversité de leurs compositions, et celle de leur sort, si différent l’un de l’autre, pendant tout le cours de leur vie. […] Aussi parlait-il à ses Camarades comme à des sujets, au Public assemblé comme à une armée dont il aurait été le Général, à l’Empereur lui-même, comme s’il n’eût été qu’un homme. […] Tant qu’on verra des hommes supérieurs dans leur Art, qui fixeront sur eux l’attention des autres ; on verra aussi l’orgueil et l’envie s’épuiser en efforts pour détourner les regards de la multitude et pour la forcer, s’il leur est possible, à briser l’idole qu’elle s’est choisie. […] Ainsi lors qu’une continuité de grands succès élève un homme à talents au-dessus de tous ses Contemporains : quand les traits lancés sur ses compositions, les ridicules donnés à sa personne, à ses partisans, à ses entours ne balancent plus son mérite ; on cherche alors quelque homme nouveau pour l’opposer à l’ancien.

21. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre quatrième — Chapitre VIII. Preuve de la perfection réelle de la Danse ancienne. »

La foule d’hommes bornés qui fréquentent nos Spectacles ne sauraient croire que ce qu’ils ont vu ; le par-delà de ce qu’ils sont dans l’habitude d’admirer leur paraît toujours une chimère. […] Je ne l’adresse pas non plus, à ces hommes médiocres, qu’il est si difficile de persuader et plus malaisé encore d’instruire. […] Des hommes vieillis dans le métier des armes tremblèrent : la multitude s’enfuit : des femmes enceintes accouchèrent. […] Ce trait Historique nous est rapporté par les mêmes Auteurs qui nous apprennent que Sophocle fut un génie, que rien ne résistait à l’éloquence de Démosthène, que Thémistocle était un héros, que Socrate fut le plus sage de tous les hommes ; et c’était au temps de ces Grecs fameux, sur ces âmes privilégiées, à la vue de ces témoins irréprochables, que la Danse produisait de si grands effets. […] Et sur quels hommes ces vives impressions étaient-elles produites ?

22. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre V. Premier emploi de la Danse »

Premier emploi de la Danse Le Chant et la Danse une fois connus, il était dans la nature qu’on les fît d’abord servir à la démonstration d’un sentiment qu’elle a profondément gravé dans le cœur de tous les hommes. […] Il est donc très vraisemblable que les hommes chantèrent d’abord les bienfaits de Dieu, et ils dansèrent, quoique sans doute assez mal, pour exprimer leur respect et leur gratitude.

23. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Première partie — Livre premier — Chapitre II. Des moyens qui conduisent à la connaissance des Arts »

Il en est au surplus de tous les Arts, comme de toutes les Sociétés qui se sont formées entre les hommes. […] L’Artiste qui les ignore n’est qu’une machine grossière qui suit aveuglément l’impulsion du ressort qui la fait mouvoir, et tous les hommes en général, qui, dans les Arts dont ils s’occupent ou dont ils s’amusent, ne cherchent, n’attendent, n’aperçoivent que leurs effets, n’ont qu’une jouissance imparfaite, qui les met à tous les instants dans le danger d’en juger mal, et de leur nuire. […] Il fallait attendre que le temps eût réuni les différentes opinions des hommes sur ce qui leur plaisait, pour pouvoir enseigner quels étaient les vrais moyens de leur plaire.

24. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre quatrième — Chapitre VII. Supériorité et avantages de la Danse en action »

Or, le talent supposé dans le Danseur, la Danse en action lui fournit autant de moyens d’expression qu’il y a de passions dans l’homme. […] Les grands hommes renaissent, les événements mémorables se retracent ; les couleurs parlent, la toile respire. […] Il rit, joue, et badine dans le monde avec les hommes… Un flot nous entraîne.

25. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre troisième — Chapitre III. Fêtes de Louis XIV relatives à la Danse, depuis l’année 1643 jusqu’en l’année 1672 »

Ce Poète devint bientôt célèbre dans ce genre ; mais le P… de P***, homme fort aimable, et fait en tout pour la bonne compagnie, qui en ce temps-là était toujours excellente, balança sa réputation, et sans le vouloir peut-être, fut sur le point de la lui ravir. […] L’homme du monde qui travaille, dit-on, pour son plaisir, est toujours jugé à huis clos et par des Juges de faveur. […] On aspirait au plaisir d’être dédommagé par un homme neuf, des rhapsodies d’un Auteur usé. […] On regardait le succès comme infaillible, le P… de P*** comme la ressource unique, et Benserade comme un homme médiocre, sans goût, sans imagination et presque sans talent. […] Hommes privilégiés par la nature, aimez-vous mutuellement ; estimez-vous, encouragez-vous : donnez le ton au Public qui ne demande pas mieux que de le prendre.

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