Révérence ordinaire d’un jeune homme Il se placera à la première position, le corps droit, les bras tendus naturellement sur les côtés, sans les raidir ni les abandonner avec nonchalance : s’il a un chapeau il lèvera le bras droit, et prenant son chapeau de la main droite, il le laissera aller tendu de côté, inclinant la tête, le menton touchant la poitrine et pliant du milieu du corps et non de la ceinture, les jarrets tendus ; il laissera tomber naturellement ses bras en avant, sans également les raidir, (voyez planche huitième ) et, en se relevant, son corps, sa tête et ses bras se replaceront dans la même position qu’ils étaient avant la révérence, laissant aller le pied gauche à la quatrième position en arrière. […] Révérence de deux personnes se rencontrant dans la rue ou sur un chemin Lorsqu’une demoiselle rencontrera dans la rue quelqu’un qu’elle voudra saluer, si c’est une personne dont on ne diffère aucunement, soit par l’âge soit par la condition, et que l’on ne veuille pas s’arrêter, étant près de la personne qu’elle veut saluer, elle portera le pied droit à la deuxième position, et rapprochant de suite le pied gauche à la première position, elle fera la révérence, et si c’est un jeune homme, il fera sa révérence de même, ôtant son chapeau de la main droite, et laissant tomber son bras tendu sur le côté ; il aura l’attention de céder le haut du pavé à la personne qu’il voudra saluer, supposé que ce soit une dame ou une demoiselle : s’il veut s’arrêter, il ira droit à elle, en la saluant de manière ordinaire ; et, ayant fini la conversation, il portera son pied droit à la deuxième position, [puis] rapprochant son pied gauche à la première position, il fera la révérence : si la personne diffère soit par l’âge, soit par la condition, soit par le sexe, il aura soin de donner le haut de la rue, et de prévenir par sa révérence la personne qu’il voudra saluer.
Troisieme temps des bras du Menuet Mais du même tems en prenant le second mouvement du pied gauche, le coude se plie un peu en levant les mains imperceptiblement, de même que le represente cette troisiéme Figure ; & de suite vous les ouvrez très-doucement en les étendant avec grace, jusqu’à la fin de votre pas de Menuet ; ce qui se continue dans le courant de chaque pas de Menuet que vous faites, soit en avant, en arriere, ou de côté. […] J’ai vû plusieurs personnes faire des balancez en dansant le Menuet ; les bras se font differemment des autres pas : on doit les lever à la hauteur des hanches, & en faisant votre premier balancé qui est du pied droit, le bras gauche s’oppose en l’avançant un peu en devant de même que l’épaule, & le bras & l’épaule droite s’effacent en arriere : comme aussi du même tems la tête fait une petite inclination, & au second, elle se redresse & les bras se remettent dans leurs situations. Pour les Demoiselles qui ne doivent point faire de bras dans le Menuet, que lorsqu’elles presentent les mains il suffit qu’au premier balancé elles effacent l’épaule droite, ce qui fait avancer la gauche, & forme une espece d’opposition au pied ; & fassent aussi une legere inclination de tête, & sur-tout sans affectation, cela donne une grace infinie à ce pas.
Le tems qui dirige le corps d’un côté ou d’autre, comme en avant, en arrière, à droite, à gauche, doit être considéré comme pas. […] Pour exécuter le second pas et faire en même tems le second demi-tour pour un tour entier de valse, sortez votre pied gauche de côté, en tournant la pointe en dedans, et pour le poser à la seconde position en tournant en même tems le corps, suivant la direction que prend le pied (premier tems) ; mettez le pied droit derrière le pied gauche, et toujours en continuant de tourner le corps (second tems) ; ensuite passez le pied gauche devant vous en tournant la pointe en dedans et le corps en même tems, pour qu’il se trouve tourné d’un demi-tour au moment que vous poserez votre pied gauche à la seconde position, pour exécuter le troisième tems du second pas et du second demi-tour pour le tour entier de valse. […] Vous exécuterez cet enchaînement à droite et à gauche continuement, et suivant les quatre mesures de ce trait. […] Deux cavaliers et deux dames de vis-à-vis, partant du pied droit pour faire le tems levé et chassé, lèveront en même tems le bras qui est de ce côté, pour se donner la main droite en main droite ; et faisant le second chassé du pied gauche, les cavaliers tourneront sur leur droite, quittant la main de la dame de ce côté, pour donner la gauche à leurs dames qu’ils rencontreront, et continueront à tourner de ce côté, faisant le troisième chassé du pied droit, et le jeté et assemblé, en se plaçant au côté gauche de leurs dames, qui tourneront aussi sur leur gauche, exécutant le même pas. […] Les dames, pour exécuter le chassé-croisé, partant à gauche et passant devant leurs cavaliers, exécuteront une sissone dessous de la jambe gauche, et deux glissades dessous de ce côté, et l’assemblé derrière de la jambe gauche, de laquelle elles renlèveront une sissone dessous, et la même jambe viendra assembler devant l’autre à la troisième position, et également sissone dessous de la droite, et l’assemblé devant.
14. au second pas de votre pas de Bourrée qui est du pied droit, lisez, qui est du pied gauche. […] 16. le bras droit s’ouvre, lisez, le bras gauche s’ouvre.
Je suppose que vous ayez le pied gauche devant, comme la Figure l’a démontré, il faut appuyer le corps dessus & du même tems le genouil droit se plie & le talon se leve par le mouvement que le corps fait en se posant dessus la jambe gauche, & par consequent fait lever la droite, ce qui se fait par son genouil, qui étant plié cherche à s’étendre, ce qu’elle fait en se passant devant vous. […] Quant au maintien des bras, il faut les laisser étendus à côté du corps en observant seulement que lorsque vous faites un pas du pied droit, c’est le bras gauche qui fait un petit mouvement en devant, ce qui fait le balancier & même cela vient naturellement.
Quant aux autres Balancez que l’on porte en devant à la quatriéme position : par exemple, si vous le commencez du pied droit, le bras droit qui est devant, s’étend en prenant son mouvement de haut en bas, & le bras gauche se tournant en dessous, se plie & s’oppose au pied droit en revenant de bas en haut ; ce qui est le mouvement contraire de l’un à l’autre ; mais au second demi coupé la tête se tourne un peu du côté droit, puis se baisse doucement, & se releve de même ; ce qui accompagne ce pas, puisque dans le tems que vous vous relevez sur le pied gauche, la tête se releve aussi & fait voir un accord parfait de l’un avec l’autre.
De la Position du Corps Je lui ai donné une attitude prêt à marcher, c’est pourquoi elle a le pied gauche devant, & le pied droit prêt à partir, soit pour faire un pas en avant ou à côté, parce que le corps étant posé sur le gauche, par ce moïen le droit doit agir facilement ; j’espere que prenant toutes ces précautions on ne tombera pas dans le ridicule d’être gêné ou roide, ce que l’on doit éviter, ni même d’affectation ; la bienséance ne demandant que ce beau naturel & cet air aisé que la danse seule est capable de procurer.
Demonstration de l’ouverture de jambe Ainsi, si vous devez faire l’ouverture de jambe du pied gauche, il faut avoir le corps posé sur le droit à la quatriéme position, pour que la jambe qui est derriere se leve de sa position, & marche lentement en passant près de la droite, & se croisant devant en forme de demi cercle qui se finit à côté ; & cette jambe reste en l’air pour faire tel pas que votre danse le demande ; mais afin de vous en donner la démonstration dans toutes ses circonstances, je dis que lorsque la jambe gauche vient pour se croiser devant qu’elle s’étende en s’aprochant, & lorsqu’elle se croise, son genou se plie, & qu’il s’étend en terminant le demi cercle : ainsi qu’il est exprimé par cette Figure où sont écrits ces mots, demi cercle que la jambe fait.
Je suppose que l’on ait le chapeau à la main & le corps placé à la 4e Position, ainsi que cette Figure le represente, ayant le corps posé sur le pied gauche 1. […] & le gauche 4. prêt à partir, vous le tirez doucement derriere le droit à la 3e Position, en vous relevant à mesure que vous tirez le pied derriere, ce qui remet le corps dans son à plomb, & qui fait l’étenduë de votre reverence.
Elle est posée dans le même goût des autres, à l’exception des pieds dont le gauche est devant, & le droit derriere. Mais quoi qu’elle ne paroisse pas si sensible pour voir la distance qu’il doit y avoir entre les deux jambes, que si elles étoient une de profil ; on voit bien pourtant par le point de perspective que le pied gauche est plus avancé que le droit : & de plus, ce qui m’a engagé de les mettre de face, c’est qu’on en voit mieux toutes les parties.