N’est-ce pas changer les fêtes de la Religion en des fêtes toutes profanes et toutes païennes ? […] Aussi, saint Augustin dit qu’il y auroit moins de mal à travailler à la terre les jours entiers des dimanches et des fêtes, qu’à y danser : Meliùs totâ die foderent, quàm totâ die saltarent. […] Bossuet, dans ses réflexions sur la comédie, (tom. 7, p. 643.) s’applique à montrer que l’assistance aux spectacles, défendue en tout temps, l’est encore plus les jours de dimanches et de fêtes. […] Bossuet réfute, disoit en permettant d’aller à la comédie les jours même de fêtes, qu’elle ne commence qu’après l’office, le savant réfutateur lui répond : (ibid. […] Disons donc que les danses ne sont pas faites pour ceux qui savent se sanctifier dans le vrai esprit du christianisme, et assister sérieusement à l’office de l’Eglise. » Aussi, nos rois très-chrétiens, dans leurs ordonnances, et les parlemens dans leurs arrêts, se sont joints aux saints conciles pour défendre les danses publiques les saints jours de dimanches et de fêtes, et surtout les fêtes patronales.
(Voici comme il parle dans la chapitre 10 qui traite des fêtes, des reliques, etc. art. 8. pag. 348. Il s’agit à la vérité, dans cet article, des danses aux jours de dimanches et de fêtes, mais j’ai déjà observé, qu’outre la profanation de ces saints jours que les danses qu’on y fait entraînent après elles, elles ont, en quelques jours qu’elles se fassent, des dangers et des vices qui en sont inséparables. D’ailleurs, si les danses étoient un divertissement innocent de sa nature, tout ce qu’on devroit recommander par rapport à elles pour les jours de dimanches et de fêtes, ce seroit de n’y pas donner trop de temps en ces saints jours, et surtout de n’y pas employer le temps du service divin. […] e de celle de Blois, portant défenses de tenir des foires et des marchés, et des danses publiques les dimanches et fêtes, d’ouvrir les jeux de paumes et les cabarets ; et aux bateleurs et autres gens de cette sorte de donner aucune représentation pendant le service divin, tant les matins que les après-dinées, soient exécutées. Enjoignons à tous nos juges et autres ressortissans en nos cours de parlement, de les faire lire et publier dans leurs ressorts avec notre présente déclaration… et à eux et tous autres juges de punir les contrevenans, par condamnation d’amendes, et autres peines plus graves, s’il y échet, suivant l’exigence des cas. » Voilà, comme on voit, l’autorité spirituelle et la temporelle réunies à pourvoir à la sanctification des dimanches et des fêtes, en défendant en ces jours-là les danses publiques.
Les Egyptiens sont les premiers parmi les Payens, dont les Prêtres ayent exprimé par des danses caractérisées les Mysteres de leur Religion : les Grecs ont encheri sur eux en ce point, comme on le voit dans l’histoire de leurs Corybantes ; & les Romains les ont imitez, en faisant entrer les danses dans la célébration de leurs Fêtes & dans leurs Sacrifices. […] Après la mort de Bacchus, les Bacchantes en qualité de ses Prêtresses, sous prétexte de rendre à ce Dieu des honneurs convenables, instituerent, à ce que dit Hérodote, Livre second, les Bacchanales, qui étoient des Fêtes où les Danses Lascives prirent leur origine. Les Grecs dont les mœurs étoient très-corrompues, les adopterent bientôt ; & un de leurs Prêtres qui connut dans les Toscans beaucoup d’agilité, se servit d’une troupe de gens de cette nation de l’un & de l’autre sexe, qui excelloient déja dans les danses lascives, pour aller porter à Rome, dans un faubourg de laquelle ils s’établirent, les cérémonies prophanes de cette Fête. […] Mais le Sénat informé par la suite du tems des désordres qui se commettoient dans la célébration de cette fête, l’abolit sous peine de mort l’an 668 de la Fondation de Rome. […] C’est ainsi que j’apprens ce que c’étoit que les Orgyes parmi les Danses Bacchiques, ce que c’étoit que la Danse du Pressoir parmi les Vendangeurs ; comment Cerès enseigna les Danses Rustiques convenables aux Laboureurs pour lui rendre des honneurs divins, & pour les délasser de leurs travaux par des fêtes innocentes après les sémailles & la moisson : comment le Dieu Pan & les Faunes apprirent aux Bergers les Danses Champêtres au son de la flute & des chalumeaux, qui firent depuis partie de la cérémonie des fêtes célébrées en l’honneur de ces Dieux.
La musique, en tout genre, est partie intégrale des fêtes ; n’ayant pour souverain juge que l’oreille, elle doit employer tous ses moyens pour lui plaire. […] Les artistes ont oublié, dans la fête des victoires, que c’étoit à ces deux sens qu’ils devoient parler. […] Par exemple, cette petite butte, ou pâté, qui étoit le point central de la fête des victoires, est une imagination d’une insigne pauvreté. […] Je reviens aux fêtes. […] Je finirai cette lettre en avançant que rien ne prête tant au goût, à l’imagination et à l’invention, que le plan d’une grande fête.
On lui annonça un jour, pendant une de ces Fêtes, la prise d’Amiens par l’armée Espagnole. Ce coup est du Ciel, dit-il, c’est assez fait le Roi de France : il est temps de faire le Roi de Navarre ; et se retournant du côté de la belle Gabrielle, qui, comme lui, portait les habits de la Fête, et qui fondait en larmes, il lui dit : Ma Maîtresse, il faut quitter nos armes, et monter à cheval, pour faire une autre guerre. […] [Voir Fêtes de la Cour de France] 97. […] L’Hiver de 1608, disent les Mémoires de Sully, Liv. 25, se passa tout entier en de plus grands divertissements encore que les autres, et dans des Fêtes préparées, avec beaucoup de magnificence… l’Arsenal était toujours l’endroit où s’exécutaient ces Jeux et ces Spectacles qui demandaient quelque préparation… J’avais fait construire à ce sujet une salle spacieuse... un jour qu’on représentait un fort beau Ballet dans cette salle, etc.
) fête qui se célébrait autrefois à Marseille la veille de S. […] Fêtes des Chrétiens [Article de Faiguet]. […] La reine qui voulait donner une haute idée de son administration, donna le bal deux fois le jour, festins sur festins, fête sur fête. […] C’est à Lisbonne que fut célébrée la fête qu’il va décrire. […] Henri IV aimait les plaisirs, la danse, et les fêtes.
Celle qu’ils imaginèrent, pour exprimer les divers mouvements des Astres, fut la plus ingénieuse ; et celles qu’ils instituèrent dans les suites, pour la fête d’Apis, furent les plus solennelles. […] Dans ce moment, les fêtes, les festins, les danses recommençaient, comme si Osiris eût paru lui-même. […] C’est en se rappelant cette fête, que le Peuple de Dieu imagina dans le désert, la danse sacrilège autour du veau d’or. […] On avait institué une Fête particulière pour célébrer ce grand événement : elle était nommée, la Fête Pamilie.
Des Fêtes de la Cour de France, depuis 1560 jusqu’en l’année 1610 Les Tournois, et les Carrousels, ces Fêtes guerrières et magnifiques avaient causé à la cour de France en l’année 1559 un événement trop tragique, pour qu’on pût songer à les y faire servir souvent dans les réjouissances solennelles. […] Elle imagina Fêtes sur Fêtes, pour lui faire perdre de vue sans cesse le seul objet dont elle aurait dû toujours l’occuper. […] Pour remplir l’objet que je me propose ici, je crois devoir choisir, parmi le grand nombre de Fêtes qui furent imaginées durant ce règne, celles qu’on donna en 1581 pour le Mariage du Duc de Joyeuse et de Marguerite de Lorraine belle-sœur du Roi. […] [Voir Fêtes de la Cour de France] « Le Lundi dix-huit Septembre 1581, le Duc de Joyeuse et Marguerite de Lorraine Fille de Nicolas de Vaudemont sœur de la Reine, furent fiancés en la Chambre de la Reine, et le Dimanche suivant, furent mariés à trois heures après midi en la Paroisse de Saint-Germain de l’Auxerrois. […] [Voir Fête (Beaux-Arts)] 91.
Des Danses des Anciens dans les Fêtes des Particuliers Nous n’aurions qu’une idée bien imparfaite des Mœurs des Anciens, si nous en jugions par les nôtres. […] Cependant outre les Fêtes publiques, qui mettaient quelque variété dans cette manière monotone de vivre, les événements particuliers de chaque famille, lui fournissaient encore de temps en temps des occasions de plaisir. […] Chaque Famille dans les premiers temps fournit elle-même les Acteurs de ces Fêtes particulières. […] Ces saillies vives, ces traits légers, ce badinage élégant, qui sont l’âme aujourd’hui de nos Fêtes de tous les jours, furent constamment inconnus aux peuples jadis les plus polis et les mieux instruits de la terre.
Elle était comme le dénouement d’une action plus compliquée qu’on retraçait tous les ans dans les Fêtes Hyménées, qu’un trait héroïque d’amour avait fait instituer. […] Un jour que les jeunes filles d’Athènes les plus illustres devaient célébrer sur les bords de la Mer la fête de Cérès, de laquelle les Lois avaient exclu tous les hommes, le jeune Hymen, (car c’est ainsi qu’il se nommait) instruit que sa Maîtresse devait en être, se travestit à la hâte, et courut se joindre à la troupe dévote qui sortait de la Ville. […] La Fête commence. […] Les Poètes, qui étaient les seuls Généalogistes de ces temps reculés, lui eurent bientôt trouvé une origine illustre ; et les Magistrats pour exciter la vertu par des exemples, instituèrent les Fêtes hyménées, dans lesquelles on retraçait tous les ans l’histoire qu’on vient de rapporter. Les Danses particulières de l’Hymen, qu’on exécutait dans les mariages, étaient à peu près les mêmes que celles qui terminaient cette Fête solennelle.