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62. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 29 janvier. Le « vendredi » de Mlle Nérys. »

Or les costumes très somptueux arborés par Mlle Nérys entravaient plutôt les mouvements indiqués à l’artiste par le maître Clustine qu’ils ne les secondaient ou les « habillaient ».

63. (1908) Quinze ans de ma vie « Quinze ans de ma vie — XX, une expérience » pp. 222-231

Il y avait avec nous une artiste, une danseuse, à laquelle j’aurais été heureuse de rendre service. […] J’envoyai donc des invitations aux principaux artistes et critiques d’art de Vienne. […] Alors je compris soudain l’attitude étrange du public, et, poussée par une sorte d’inspiration, je m’écriai à voix assez haute pour que tout le monde pût m’entendre : — J’ai oublié de vous dire combien notre artiste est aimable.

64. (1908) L’École de danse de Grünewald « L’école de danse du Grünewald » pp. 261-268

— La Prusse a créé le caporalisme, et les qualités d’ordre et de discipline du Prussien vous l’ont permis, on peut même dire que vous avez fait prospérer tout ce qui peut prospérer par le génie de l’organisation, mais vous manquez et vous manquerez longtemps encore des qualités qui font l’art et les artistes la fantaisie, le goût, la grâce et la liberté. […] Nous importerons des artiste. […] Ce jour-là, on ne pourra plus dire que la Prusse ne fait pas d’artistes.

65. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Avant-propos. » pp. -

Aussi lorsque d’un côté je recueillois les éloges et les suffrages des artistes de tout genre, j’étois de l’autre en butte à l’envie et à la satyre de ceux pour qui j’écrivois.   Cependant, comme dans tous les arts les observations et les principes puisés dans la nature finissent toujours par l’emporter, en criant que j’avois tort, en combattant mes idées, on les adoptoit par dégrès, on se rapprochoit de moi pas à pas, on faisoit insensiblement des réformes ; et je me vis bientôt secondé par des artistes dont le goût et l’imagination étant au dessus de leur art, se trouvèrent bien supérieurs au sentiment de l’envie et de la jalousie. […] Vestris lui-même qui fut frappé à son tour des vérités que j’avois enseignées, lorsqu’il les vit en pratique à Stuttgard, tous ces artistes devenus depuis si célèbres, cedèrent à l’évidence, et se rangèrent alors sous mes drapeaux.

66. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre quinzième et dernière. » pp. 216-240

Aussi, Monsieur, le travail le plus opiniâtre n’offre-t-il aux plus grands artistes qu’une lumière souvent importune qui les éclaire sur leur insuffisance, tandisque l’ignorant satisfait de lui-même au milieu des ténèbres les plus épaisses, croit qu’il n’est absolument rien au delà de ce qu’il se flatte de savoir. […] J’ai passé légèrement sur les parties de détail pour vous épargner l’ennui qu’elles auroient pû vous causer ; et je vais finir par quelques réflexions sur l’entêtement la négligence et la paresse des artistes, et sur la facilité du public à céder aux impressions de l’habitude. […] Combien de dispositions étouffées, et d’artistes ignorés pour avoir quitté le genre et la manière qui leur étoient propres, et pour s’être efforcés de saisir ce qui n’étoit pas fait pour eux ! […] En vain cherche-t-on à ramener l’art à la nature, la desertion est générale ; il n’est point d’amnistie qui puisse déterminer les artistes à revenir sous ses étendards et à se rallier sous les drapeaux de la vérité et de la simplicité. […] La plupart dédaignent et sacrifient toutes les connoissances qu’il leur importoit d’avoir, à une oisiveté méprisable, à un genre de vie et de dissipation qui dégradent l’art, et avilissent l’artiste.

67. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — DERNIERE LETTRE. » pp. 435-484

Aussi Monsieur, le travail le plus opiniâtre n’offre-t-il aux plus grands Artistes qu’une lumiere souvent importune qui les éclaire sur leur insuffisance, tandis que l’Ignorant satisfait de lui-même au milieu des ténebres les plus épaisses, croit qu’il n’est absolument rien au-delà de ce qu’il se flatte de savoir. […] Combien de dispositions étouffées & d’Artistes ignorés pour avoir quitté le genre & la maniere qui leur étoient propres, & pour s’être efforcés de saisir ce qui n’étoit pas fait pour eux ? […] Questionnez les Artistes ; demandez leur pourquoi ils ne s’appliquent point à être originaux & à donner à leur Art une forme plus simple, une expression plus vraie, un air plus naturel ? […] En vain cherche-t-on à ramener l’Art à la nature, la désertion est générale ; il n’est point d’amnistie qui puisse déterminer les Artistes à revenir sous ses étendards & à se rallier sous les Drapeaux de la vérité & de la simplicité. […] La plupart dédaignent & sacrifient toutes les connoissances qu’il leur importeroit d’avoir, à une oisiveté méprisable, à un genre de vie & de dissipation qui dégradent l’Art & qui avilissent l’Artiste.

68. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Avant-propos »

Je n’avais qu’à m’attacher un peu moins à l’histoire de l’Art et beaucoup plus à celle des Artistes ; mais je n’ai point cherché à rendre cet Ouvrage plaisant. […] La supériorité de leurs artistes sur les nôtres est la première. […] Les Artistes qui n’y sont que trop attachés craignent encore de déplaire en s’en écartant. […] La prévention s’expliquera de même sans doute, si une nouvelle Danse mieux composée, plus active, moins monotone, s’établit de nos jours sur les débris de toutes les autres ; mais l’extravagance d’un pareil discours mise une fois en évidence, il n’en saurait plus résulter aucun danger ni pour les Artistes ni pour l’Art ; et on osera danser sur notre Théâtre mieux que du temps de Lully, que du temps de l’Abbé Du Bos, que du temps même de Dupré [Voir Chaconne, Entrechat, Gargouillade], sans craindre de se rendre ridicule.

69. (1820) Traité élémentaire, théorique et pratique de l’art de la danse « Épître à Monsieur F. A. Blasis mon Père, » pp. 1-4

[3] Les connaissances profondes en musique dont vous êtes doué, les ouvrages lyriques, applaudis du public, que vous avez produits pour la scène, placent votre nom à côté des artistes dont la mémoire sera chère aux amis des arts et de l’harmonie.

70. (1924) La danse au théâtre. Esthétique et actualité mêlées « 26 juin. Lettre à Mlle ***, de l’Opéra. »

Vous les croyez trop peu « artistes ». […] C’est par toutes ces raisons que je vous vois avec tristesse déserter la bonne cause à la veille de son triomphe : mais j’ai tout espoir en votre instinct d’artiste.

71. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome I [graphies originales] « Lettres sur la danse. — Lettre XIII. » pp. 181-196

Cet objet eût été mieux rempli par des artistes éclairés que par M. […] Plan géométral, plan d’élévation, description fidèle de ces plans, tout se présenteroit à l’œil, tout instruiroit des attitudes du corps, de l’expression des têtes, des contours des bras, de la position des jambes, de l’élégance du vêtement, de la vérité du costume ; en un mot un tel ouvrage soutenû du crayon et du burin de ces deux illustres artistes, seroit une source où l’on pourroit puiser, et je le regarderois comme les archives de tout ce que notre art peut offrir de lumineux, d’intéressant et de beau. […] Je ne propose pas deux mercenaires, mais deux artistes qui traiteront l’académie avec ce dèsinteressement qui est la marque et la preuve des vrais talens. 2°. […] et quel moyen plus sûr pour elle et pour les danseurs qu’elle croiroit devoir célèbrer, de voler à l’immortalité, que celui d’emprûnter les aîles de deux artistes faits pour graver à jamais au temple de mémoire, et leurs noms, et celui des personnages, qu’ils voudront illustrer ? […] Du feu, du goût, de l’imagination, des connoissances, voilà ce qui est prèferable à la Chorégraphie ; voilà, Monsieur, ce qui suggère une multitude de pas, de figures, de tableaux et d’attitudes nouvelles ; voilà les sources inépuisables de cette variété immense qui distingue le véritable artiste du Chorégraphe.

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