/ 105
63. (1887) Ces Demoiselles de l’Opéra « VI. Ballade des dames du temps jadis. » pp. 88-

« A cette époque, mademoiselle Aurélie représentait (à la répétition) l’Amour avec des bas de laine noirs, dont les défauts avaient été corrigés en fil blanc ; la fille de Danaüs laissait entrevoir aux coulisses la forme de son talon, qu’une chaussure trop vieille refusait de couvrir ; la sœur des Grâces gesticulait fort peu, de crainte qu’on n’aperçût sous son bras un morceau d’étoffe dont la couleur fût plus vive que celle de la robe, ce qui eût fait soupçonner la réparation de quelque brèche. […] Je suis réduite à danser un vieux pas. […] Ce vieux soudart de cabinet entretint, en effet, avec cette danseuse une liaison qui ne finit qu’avec sa vie. […] Elle traitait sans pitié ces nababs russes ou anglais, czars de coulisses aux mœurs faciles et galantes, qui, pour tout esprit, tout cœur, toute jeunesse, ont des roubles, encore des roubles et toujours des roubles. » Un jour elle dit à l’un de ces vieux seigneurs en off : — Vous prétendez que vous m’aimez ?

/ 105