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1. (1754) La danse ancienne et moderne ou Traité historique de la danse « Seconde partie — Livre deuxième — Chapitre VII. Des Bals publics »

L’Électeur de Bavière, le Prince Emanuel de Portugal vinrent alors en France, et ils prirent le ton qu’ils trouvèrent établi. […] La nouveauté de ce spectacle, la commodité de jouir de tous les plaisirs du Bal sans soins, sans préparatifs, sans dépense, donnèrent à cet établissement un tel succès, que dans un excès d’indulgence, que j’ai vu durer encore, on poussa l’enthousiasme jusqu’à trouver la salle belle, commode, et digne en tout du goût, de l’invention et de la magnificence Française. […] Que de ressources cependant ne serait-il pas aisé de trouver dans un établissement de cette espèce, et pour le progrès de la Danse et pour l’amusement du Public ! Avec un peu de soin, une imagination médiocre, et quelque goût, on rendrait ce Spectacle le fond et la ressource la plus sûre de l’Opéra, une école délicieuse de Danse pour notre jeune Noblesse, et un objet d’admiration constante pour cette foule d’Étrangers, qui cherchent en vain dans l’état où ils le voient, le charme qui nous le fait trouver si agréable. […] Lorsque les Suisses furent sur le point de venir en France, pendant le règne de Henri IV pour renouveler leur Alliance, le Prévôt des Marchands et les Échevins, qui dans cette occasion sont dans l’usage de les recevoir à l’Hôtel de Ville et de les y régaler, trouvèrent sous leur main l’ancienne Rubrique, et en conséquence ils délibèrent un Festin, et un Bal.

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