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13. (1921) Théophile Gautier et le ballet romantique pp. 149-162

L’avènement décisif des temps sur les pointes, le triomphe de l’« élévation » en résultent. […] Auguste Vestris qui assiste en pédant maussade et baroque au renouveau romantique avait bien tourné de son temps d’innombrables pirouettes « à la hauteur », son rival victorieux Duport l’avait bien éclipsé par l’élasticité de ses bonds prodigieux : ces triomphes restaient réservés aux danseurs ; jamais une Bigottini, une Fanny Bias, étoiles de l’époque impériale, ne purent leur disputer le succès. […] Dans la Catchoucha ou la Cracovienne de Fanny Elssler, dans la Gitane de Taglioni, descendue de l’empyrée et maniant les castagnettes, la couleur locale triomphe. […] « La Carlotta a dansé avec une perfection, une légèreté, une hardiesse, une volupté chaste et délicate qui la mettent au premier rang entre Elssler et la Taglioni ; pour la pantomime, elle a dépassé toutes les espérances ; pas un geste de convention, pas un mouvement faux ; c’est la nature et la naïveté même… » Quelques mois plus tard Gautier suivra Giselle à Londres pour se faire l’écho de son triomphe. […] « Le Pas du songe a été, pour Carlotta, un véritable triomphe… À la fois correcte et hardie, la danse de Carlotta Grisi a un cachet tout particulier… Être neuf dans un art si borné !

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