On admira sa politesse et sa bonne grâce ; mais lorsque les convives se levèrent de table et dansèrent, la première villageoise à laquelle il tendit la main pour la mener à la danse reconnut avec terreur que cette main était toute moite, et froide comme la glace. […] Mais Giannina vient de reconnaître la présence de sa magique rivale ; elle se précipite, serre son fiancé dans ses bras, l’accable de tendres reproches, lui rappelle ses promesses et le mariage qui aura lieu demain, et le rend au sentiment de lui-même et de son amour. […] Séduite et attirée peu à peu, elle cède à la séduction que nul ne peut vaincre ; elle tend les bras à ces images décevantes, et au moment où les eaux l’engloutissent, Ondine elle-même sort doucement du lac, s’empare de la ressemblance de Giannina, et s’assied à sa place dans la barque conduite par Mattéo. […] Pendant que Mattéo emmène avec lui cette proie mystérieuse, on voit la malheureuse Giannina, entraînée par les Ondines, suivre inutilement le sillage de la chaloupe, et tendre ses mains suppliantes vers le fiancé qui fait force de rames vers le rivage.