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71. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — DERNIERE LETTRE. » pp. 435-484

Faut-il être Danseur pour s’appercevoir du peu d’esprit qui regne dans un pas de deux, des contre-sens qui se font habituellement dans les Ballets, du peu d’expression des Exécutants, & de la médiocrité du génie & des talents des Compositeurs ? Que diroit-on d’un Auteur qui ne voudroit pas se soumettre au jugement du Parterre, parce que ceux qui le composent n’ont pas tous le talent de faire des Vers ? […] Diderot, ni celle de Mr. de Cahusac, si les grands talents sont rares ; ils ne demandent l’un & l’autre qu’une perfection que l’on pourroit atteindre avec de l’émulation ; le genre qu’ils ont tracé est le genre par excellence ; il n’emprunte ses traits & ses graces que de la nature. […] Combien de talents égarés par une servile imitation ? […] Cette mauvaise conduite trop justement reprochée est la base du préjugé fatal qui regne indifféremment contre les gens qui se consacrent au Théatre ; préjugé qui se dissiperoit bientôt, malgré la censure amere du très-illustre Cynique de ce siecle, s’ils cherchoient à se distinguer par les mœurs & par la supériorité des talents.

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