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33. (1760) Lettres sur la danse et sur les ballets (1re éd.) [graphies originales] « LETTRES SUR LA DANSE. — LETTRE IX. » pp. 195-260

Je serois fort embarrassé de démêler l’idée d’un Peintre, & de concevoir le sujet qu’il auroit voulu jeter sur la toile, si toutes les têtes de ses Figures étoient uniformes comme le sont celles de l’Opéra, & si les traits & les caracteres n’en étoient pas variés. […] Ils commencent par leur faire dessiner l’Ovale, ils passent ensuite aux parties de la physionomie, & les réunissent enfin pour former une tête, ainsi des autres parties du corps. […] Secondement, que le masque ayant une épaisseur, & résultant d’un moule dont la forme differe de celle des physionomies qui s’en servent, il est impossible qu’il emboîte exactement les traits ; non seulement il grossit la tête & lui fait perdre ses justes proportions, mais il enterre, il étouffe encore les regards. […] Je vois dans les anciens Manuscrits, sur les Pierres gravées, sur les Médailles & à la tête des Comédies de Térence des masques tout aussi hideux que ceux dont on se servoit à Athenes. […] Ces masques énormes étoient sculptés en bois, & d’une pesanteur considérable ; ils enveloppoient toute la tête, & ils avoient pour base les épaules.

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