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69. (1845) Notice sur Giselle pp. 3-24

Justement la chaumière de Giselle est là, La mère Berthe sort avec force révérences, tenant par la main sa fille, toute honteuse de paraître ainsi à l’improviste devant une si grande dame ; cependant elle a l’air si bon, que l’on oublie presque qu’elle est belle, et riche, et noble, et puissante. […] Ce n’est pas la vie qu’on regrette à quinze ans ; c’est le bal, c’est l’amour ; et le moyen de ne pas sortir de sa tombe, si votre amoureux passe auprès, et de ne pas l’inviter pour la prochaine contredanse. Cher Albrecht, avec ta facilité à te laisser aller à toutes les bonnes occasions chorégraphiques, ton sort futur nous alarme, et nous craignons pour toi une fluxion de poitrine ou un bain glacé dans l’eau du lac. […] Voilà minuit qui sonne, une heure inquiétante où les vivants rentrent, où les morts sortent.

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