Taglioni vous a pris la Cachucha, prenez-lui la Sylphide maintenant. » L’auteur de l’article fait observer que l’épreuve était dangereuse pour Taglioni, quand elle s’essayait dans un genre que Fanny Elssler s’était attribué, non sans éclat. « Elle avait à lutter contre des souvenirs d’hier, contre un certain engouement du public, encore sous l’impression des œillades agaçantes de la danseuse viennoise et de ce fameux mouvement de hanches dont on a tant parlé. » Le public, simpliste et routinier, avait classé les deux danseuses ; l’une était une Sylphide, l’autre une Andalouse ; il n’y avait pas à sortir de là. […] Quatorze représentations qu’elle y donna du 31 mai au 6 juillet firent sortir les Belges de leur flegme proverbial. […] Mais des essors soudains, changeants, puissants de ta blanche personne sortaient des paroles pleines de lumière, d’harmonie, d’enchantement. […] Très embarrassée de faire un choix, Fanny fit tirer au sort celle qui l’hébergerait. […] Le sort, au contraire, resta favorable à Fanny Elssler jusqu’à la dernière minute.