C’est elle qui fournit à cet art des secours et des ressources qui lui ont manqué jusqu’à ce moment, parce que l’artiste n‘a ni envisagé le but, ni calculé l’étendue de la carrière. […] Point de principes, point de règles fixes pour les bras ; c’est le goût seul qui leur assigne leurs mouvemens et leurs contours ; la nature se prête et obéit à ce goût ; elle ne refuse point les secours qu’elle peut prodiguer ; elle est esclave de la volonté ; mais que cette volonté soit sage ou extravagante, elle opère en conséquence. […] On ne peut danser de bonne grace sans être exactement tourné en dehors ; on ne peut décrire aucune rondeur sans le secours de la hanche, et la danse enfin ne peut être agréable sans contours ; les angles comme en peinture doivent être évités ; c’est la hanche qui opère ; elle commande à toutes les parties qui lui sont inférieures. […] Les mouvemens que la cuisse décrit dans tous les temps variés de la danse déterminent tous ceux de la jambe et fixent la position des pieds ; ces mouvemens ne sont opérés que par le secours de la hanche, c’est à dire, par l’articulation de cette partie qui est composée de l’os nommé fémur et d’un des os du bassin. […] Ce n’est que par le secours de la hanche que l’on peut parvenir à se tourner parfaitement en dehors ; le genou ne peut point participer à cette position contrainte, puisque son articulation par charnière, ne lui permet que le mouvement de fléxion et d’extension ; le pied peut cependant se tourner dans cette position sans le secours de la hanche, par le moyen des muscles qui en dirigent le mouvement ; mais cette position dèslors est outrée et défectueuse, parce qu’elle contraste ridiculement avec celle des parties supérieures.