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280. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre XX et dernière. » pp. 213-241

Lorsque ces principes immuables seront adoptés, on sera tout-étonné d’avoir pris le change, et d’avoir applaudi comme ballets des pantomimes tièdes, insipides, et dont on auroit absolument ignoré le sens, si des airs de Vaudevilles très connus et très communs, ne leur avoient servis de truchement, et n’avoient suppléé au vague, au décousu d’une foule de gestes insignifians dont ces misérables farces étoient remplies. […] Cet aspect imprévu répand aussitôt l’allarme ; la joye disparoît ; l’effroi, la crainte, la frayeur la remplacent ; on fuit en confusion ; le bailli prend son petit-fils dans ses bras, entre précipitament dans sa maison qui est un vieux château du seigneur, et qui est située sur la place où se donnoit la fête ; on le suit en foule, on s’y rassemble pour se défendre ; on barricade les portes : telle est l’image de ce second tableau. […] L’Amour appéle Daphnis qui d’un coup d’aile est transporté aux pieds de Philis ; elle l’apperçoit et rougit ; le berger lui prend la main ; elle le repousse d’un bras mal assuré avec la fierté de l’innocence ; Daphnis enhardi par l’Amour, ne se rebute point ; Philis cède, sa fierté se change en pitié, et bientôt cette pitié devient tendresse. […] Je leur conseille de voyager non seulement en France, mais encore chez les autres nations ; ils apprendront que le Menuet nous est arrivé d’Angoulême ; que la Bourrée a pris sa naissance en Auvergne : Les montagnards de cette province leur fourniront un caractère de danse très original.

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