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23. (1834) L’Opéra. Paris ou Le Livre des Cent-et-un. tome XV « L’Opéra. » pp. 366-428

Orchestre. — Un batteur de mesure (chef d’orchestre) ; dix instrumens du petit chœur, douze dessus de violon, huit basses, deux quintes, deux tailles, trois hautes-contres, huit hautbois, flûtes et bassons, un timbalier. […] Des professeurs tels que les Habeneck, les Lafont, les Baillot, les Chérubini, les Tulou, les Norblin, les Baer et madame Cinti-Damoreau3, l’orchestre de l’Opéra si habilement conduit par un maître qui n’a quitté la direction de ce théâtre que pour devenir le premier chef d’orchestre de l’Europe, et les concerts du Conservatoire, font l’admiration de l’étranger. […] Les ballets, au contraire, se montraient triomphans : ce fut dans l’opéra de la Lampe Merveilleuse, que défila cette armée d’Aladin, dont le gracieux souvenir est encore présent à tous les habitués de l’orchestre ; Cendrillon, le Carnaval de Venise, les Pages du duc de Vendôme, la Somnambule, Mars et Vénus, la Belle au bois dormant, semblaient chargés d’y entretenir la tradition féerique. […] La jeune Fashion, en gants jaunes, se presse aux avant-scènes ; l’orchestre rassemble les artistes de tous les cultes et de toutes les bannières ; les hommes d’état, la haute industrie, la politique animée, la galanterie remplit les loges, et la bourgeoisie, familière maintenant avec tous les noms, avec toutes les réputations, se mêle sans gêne et sans embarras à ce concours si étincelant de contrastes.

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