Sa retraite de l’opéra porta un coup fatal à la belle danse : privée de ce beau modèle, on l’a vue s’égarer dans les confins de l’extravagance. […] Lany, éléve de son frère, débuta à l’opéra à son retour de Berlin, et son début fut un triomphe. […]   Le Picq fut fêté ; on le nomma l’Apollon de la danse ; mais la cabale intérieure de l’opéra que j’appelle la Boite de Pandore, se joignit aux motifs qui le firent renoncer aux propositions brillantes qui lui furent faites. […] Nivelon débuta a l’opéra dans le même moment que le Picq ; et ce jeune danseur fut très accueilli ; fait à peindre et d’une figure intéréssante il s’attacha au genre demi-caractère. Il dansoit le pas de deux avec grace, et toujours le goût dessinoit ses attitudes ; il avoit infiniment de moëlleux et de douceur dans ses mouvemens : son honnêteté, son application à remplir ses devoirs, le rendirent le sujet le plus utile à la danse de l’opéra, mais on abusa de sa complaisance pour remplacer des rôles qu’il n’avoit point appris et qui ne lui furent jamais destinés.