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14. (1845) Notice sur Giselle pp. 3-24

Le fût argenté de ce tremble ne ressemble-t-il pas d’une façon alarmante au pâle suaire d’une ombre ? […] En effet, toutes ces petites mains d’ombres poussent ce gros corps massif du haut de la rive. […] Albrecht, insensé de douleur, qui veut pleurer sur la tombe de Giselle, et tâcher d’obtenir son pardon de l’ombre adorée ; car Albrecht n’a trompé Giselle qu’à demi, et seulement sur sa qualité. […] Giselle, attendrie des larmes d’Albrecht, pousse un léger soupir, un soupir d’ombre ; Albrecht, éperdu, se retourne, il voit scintiller dans le feuillage deux étoiles d’azur. […] Si Albrecht ne quitte pas jusque-là son saint asile, elle sera sauvée, et, sublime abnégation, la pauvre ombre tâche d’être moins belle et moins séduisante.

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