Fuller elle-même reste dans l’ombre. […] Les ombres qu’elles projettent « doublent » chacun de leurs mouvements sur une échelle plus grande ; parallélisme réjouissant. Plus la danseuse s’éloigne de l’écran, plus son double grandit ; elle fuit vers l’avant-scène et voilà qu’une ombre gigantesque dont la tête touche au cintre la poursuit, enjambe la rampe et se fond dans l’obscurité de la salle. On voit enfin une énorme main d’ombre se saisir du groupe apeuré des danseuses collées contre l’écran et se fermer sur elles. […] L’ombre sur la scène n’avait jusqu’alors été qu’un élément fortuit et souvent fâcheux, menaçant l’illusion théâtrale laborieusement maintenue.