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62. (1803) Lettres sur la danse, dernière édition augmentée en 4 vol. Avec les programmes de ballet. Tome II [graphies originales] « Lettre VI. » pp. 56-71

Les productions qui ne portent point cette empreinte sacrée, n’en offrent que de grossières caricatures ; elles choquent le bon goût et n’inspirent que le mépris qu’elles méritent. […] Ici, c’est, un grand ballet d’une longueur mortelle, le sujet en est beau et intéressant ; il prête à l’action pantomime, et est propre à faire naître une foule de tableaux d’autant plus séduisans, qu’ils sont variés à l’infini ; mais ce sujet fait pour séduire et pour émouvoir se trouve éclipsé par un corps de danses insignifiantes qui en coupe le fil, en rompt la trame, et n’offre plus à l’imagination que les lambeaux épars de la pièce. […] D’un autre coté c’est une symphonie à grand orchestre éxécutée par les artistes les plus célèbres, elle est longue, et chargée de notes ; qu’offre-t-elle à l’oreille ? […] Cette pièce riche en fracas musical, et pauvre en mélodie, vuide d’expression et de goût, écrite sans dessin, offre des grouppes harmoniques qui se heurtent, se choquent, et se brisent mutuellement, privée de ce clair-obscur, si nécessaire aux productions des beaux arts, elle est sans effet.

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