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9. (1921) Une dernière étape des « Ballets russes ». La Belle au Bois Dormant pp. 227-231

Diaghilev aurait-il, en montant un ballet de la plus pure essence classique et qui date de 1890, fait œuvre d’archéologue, un essai de reconstitution, d’exhumation d’un art suranné et désuet, une « restauration de la maison Romanoff » comme opinait narquoisement à la générale quelque mauvais plaisant ? […] Si, comme je suis tenté de le supposer, la musique de danse est un art applique, l’œuvre de Tchaïkovski en remplit toutes les fonctions essentielles. […] Aussi toutes ces cérémonies et danses de cour s’accordent-elles parfaitement avec les éléments classiques de l’œuvre : danses d’ensemble des fées, variations de la princesse Aurore, des masques italiens, la célèbre valse villageoise avec guirlandes et corbeilles, le « pas de la vision » et des nymphes, épisode de « ballet blanc » venant se mêler à l’action fastueusement colorée. Viennent enfin les « danses des contes de fées », brefs épisodes joués et dansés, raccourcis de sujets qui hantent l’imagination enfantine, ce que les Anglais appelleraient des « sketches » : le Petit chaperon rouge, l’Oiseau bleu (ce pas de deux est une des 3 ou 4 pages les plus merveilleuses de grâce et d’invention de tout l’œuvre énorme de Petipa), d’autres encore.

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