A leurs yeux il était la réunion des beaux arts, de la poésie, de la musique, de la danse, de la peinture, de l’optique et des mécaniques ; en un mot, c’était le grand œuvre par excellence, comme son nom le désigne, et le triomphe de l’esprit humain. […] Le joueur de flûte, qui avec un double instrument marquait dans la tragédie la cadence de la déclamation et du débit de l’acteur, le rhythme du chœur qui prenait part à l’action et au dialogue, prouvent que, dès ces époques reculées, on ne séparait pas, dans l’œuvre dramatique, les notes musicales et la mesure poétique. […] La mésaventure de sa Daphné, par la persévérance même qu’il mit à vouloir produire cette œuvre lyrique, est une preuve évidente de l’estime qu’il faisait de ces succès, que Lulli réchauffait des sons de sa musique. […] Dans la composition des œuvres, Glück, Piccini et Grétry devaient continuer sa splendide renommée : Alceste, les deux Iphigénie, Orphée, Armide, Céphale et Procris, Anacréon et Panurge en sont les menumens. […] La danse, le chant, le spectacle et les décors se mêlent intimement et se confondent dans la composition de ces œuvres ; tous concourent à l’action.