Le Diable boiteux — el Diablo cojuelo — est un roman de Le Sage imité de l’espagnol, et que tout le monde sait par cœur ; c’est aussi un ballet qui a obtenu une vogue connue et méritée. — Le programme en est dû à un jeune littérateur, Edmond Burat de Gurgy, enlevé à la fleur de son âge et de son talent par une maladie de poitrine ; la pantomime et la danse en ont été réglées par M. […] Florinde ne s’était pas trompée en prévoyant un échec : malgré ses efforts, ses bonds désespérés, elle ne peut obtenir le moindre applaudissement ; tous les bravos sont pour sa rivale, — tous ceux des spectateurs imaginaires, bien entendu, car Florinde, c’est Fanny Elssler, et comment supposer qu’elle puisse paraître, qu’elle puisse faire un seul pas, sans exciter l’enthousiasme ? […] À cette apparition inattendue, la danseuse témoigne d’abord un peu d’étonnement et fait mine de se fâcher ; mais l’écolier n’a pas de peine à obtenir sa grâce.